Mulhouse - Dunkerque (21 mars 2009)

 

Quart de finale du championnat de France de division 2, match aller.

Dunkerque perd le Nord en Alsace

Des duels passés entre Scorpions et Corsaires, l'Illberg en a surtout retenu deux. Deux courses poursuites étonnantes, à presque dix ans d'intervalle. Pour sa première saison en Nationale 1, Mulhouse renversait un score impossible (1-6 à la 40e) pour terrasser des Nordistes au fort accent suédois (7-6). L'an passé, pour sa première année en division 2, le club du Haut-Rhin déjouait jusqu'à la 40e (3-7) avant de renverser la vapeur (8-7). Ce match aller promet forcément... et se veut surtout très indécis !

Cette fois-ci, les Corsaires de Karl Dewolf partent à l'abordage des Scorpions forts de l'avantage du glaçon. Un droit gagné en poule nord, où ils ont tenu la dragée haute au favori brestois, ce qui souligne la qualité d'un groupe très stable au fil des années. A contrario Mulhouse a conservé l'ossature de la saison passée en y ajoutant quelques renforts étrangers. Un contingent de neuf éléments très soudés et rejoints en court d'exercice par le Belfortain Lukas Hanzal. Courtoisie du club franc-comtois, toujours interdit de playoffs en division 3 et qui a prêté son buteur tchèque depuis quelques mois déjà. Malgré tout, ce ne fut pas suffisant pour mettre à mal la souveraineté de Lyon et Cholet dans cette poule sud.

Les Scorpions ne peuvent se contenter se gérer, comme ils l'avaient fait samedi dernier devant Asnières. Pourtant, le forfait de David Croteau est une bien mauvaise nouvelle. Privés de leur botte secrète et de leur meilleur pointeur, les locaux démarrent pourtant sur les chapeaux de roues. Plus entreprenants, plus dynamiques à l'instar d'un Mikko Eloranta donnant déjà le tournis à des Nordistes aux abois. La première pénalité (d'une longue série...) est appelée contre François Moretti (01'09") et le jeu de puissance s'installe sans tarder. Hanzal dégaine de la bleue et le rebond axial surprend tout le monde. Sauf Quinto, à l'affût devant Peyre et qui relaye au second poteau, d'où surgit Eloranta (1-0 à 02'13").

Voies d'eau

Cela ne pouvait pas mieux commencer pour des Alsaciens décidés à battre le fer tant qu'il est chaud. Et comme la fébrilité adverse ne se dément pas, Vincent Bringuet enfonce le clou d'un tir excentré très mal négocié par Julien Peyre (2-0 à 03'37"). Le portier dunkerquois, livré à lui-même, avait auparavant frisé la correctionnelle devant Julien Aubry...

Les Corsaires souffrent face au jeu rapide alsacien. Aussi parent-ils au plus pressé et franchissent rarement les lignes locales. Et lorsqu'ils y parviennent, ils se montrent brouillons et n'apportent aucun soutien au porteur du palet. Peut-être une conséquence de l'absence d'un de leurs attaquants majeurs, Benjamin N'Guyen. Mais comme la tolérance zéro appliquée par Gilles Durand hache le rythme du match, les situations spéciales rétablissent un semblant d'équilibre. C'est-là qu'intervient Marc-André Martel, une assurance tous risques qui fait bonne garde et rassure une défense gagnant une majorité de duels.

Cet incessant chassé croisé de pénalités calme certaines ardeurs mais fait traîner en longueur ce premier tiers-temps. Seule certitude, les deux organisations défensives n'ont pas les mêmes valeurs. Même ceux qui ont le plus de bouteille, la "vieille garde" Karl Dewolf ou Grégory Dubois notamment, ne sont pas à la noce. Cela n'aide pas l'arrière-garde nordiste à reprendre du poil de la bête. Mis sur orbite par Tomas Tupy après avoir gratté la mise au jeu en zone offensive, Julien Aubry s'avance ainsi sans opposition et fixe la lucarne (3-0 à 13'52").

Au fil des minutes et grâce à une accalmie momentanée des coups de sifflet, Dunkerque trouve plus de répondant dans la conquête du palet. Les Nordistes sont même plus présents aux avant-postes, même si leur jeu en transition n'est pas toujours très soigné. Du pain béni pour ces récupérateurs inépuisables que sont les Bringuet, Aubry et autres Maindron.

Jusque-là, l'absence de Croteau n'a pas pesé dans la balance car Peyre n'a jamais été peinard. Il faut dire que ses coéquipiers n'affichent pas une créativité débordante et restent petit bras dans la finition. Quoi d'étonnant vu l'application d'une défense renforcée par le retour d'Adrian Durta, absent depuis janvier. Les placements sont sûrs, la ligne bleue est verrouillée et les interventions restent efficaces. Voilà de belles rampes de lancement, d'autant que les attaquants sont toujours disponibles grâce aux relances de Tomas Tupy, le défenseur offensif par excellence. Une longue ouverture du Tchèque met ainsi B.J. Quinto sur orbite mais le Canadien bute sur le gardien (25'17"). Olli Ruokamo, s'échappant sur une tergiversation de Loïc Destoop à la bleue, n'a pas plus de réussite car le repli de Karl Dewolf tombe à pic (29e). Avec un peu de controverse au vu du retour "musclé" de l'ancien international. Grand chambreur devant l'éternel, Dewolf se donne un malin plaisir d'harceler ses adversaires... et deviendra très démonstratif sur le chemin des vestiaires en provoquant le public !

"Dodo"

Les Scorpions accusent les contrecoups de leur engagement initial et sont clairement émoussés. L'ombre de Croteau commence même à planer dans ce faux rythme où chacun rivalise de maladresses. Un tir croisé de Hanzal en supériorité numérique fait même briller la mitaine de Peyre (35'08"). Martel, de son côté, riposte sur des arrêts propres et son bouclier ne tremble pas sur un slap de Clément Derepper (39e). Mieux que ça même, le Canadien reste impassible face aux provocations de Dunkerquois très accrocheurs. Tout cela ne fait qu'accentuer la frustration des visiteurs...

C'est bien connu, il ne faut pas vendre la peau de l'ours. Surtout avec ces Corsaires-là, qui reprennent le match par le bon bout. Une montée latérale d'Aurélien Zajac décale ainsi Arnaud Péan au second poteau, pour une habile conclusion du revers (3-1 à 40'59"). Un grain de sable dans la machine alsacienne, qui se dérègle jusqu'en supériorité numérique. Ce n'est pourtant n'est pas faute de munitions vu l'enchaînement des pensums côté nordiste. L'artillerie lourde de Tupy maltraite un Peyre qui s'est bien refait la cerise après son entame catastrophique. La chance lui sourit même lorsqu'Olli Ruokamo rate une montagne à bout portant (51'02")... avant de récidiver malgré le décalage imparable d'Eddie Stahre (58e) ! Orphelin de son inséparable David Croteau, le Finlandais n'est vraiment pas en réussite.

K.O. !

Auparavant les Corsaires avaient raté le coche sur une échappée de Clément Thomas, parti dans le dos de la défense. Il remise sur Karl Dewolf qui avait suivi mais se voit accroché par Tomas Tupy dans la zone de vérité. Cette fois-ci c'est penalty, mais Thomas voit le cadre se dérober (53'33")...

Un air de K.O flotte sur l'Illberg. Martel devient déterminant et les Nordistes se mettent à confondre vitesse et précipitation dans leurs relances, qui s'égarent souvent en zone neutre. En coupant ces lignes de passe, les locaux multiplient les interceptions et privent leurs visiteurs de solutions. Cette pression constante finit par porter ses fruits. Après le raté précité de Ruokamo, Stahre ne rate pas cette cage ouverte par l'offrande d'Aubry au second poteau (4-1 à 58'19").

Seule ombre au tableau de cette soirée sans accrocs, la probable suspension pour le match retour de B.J. Quinto, qui n'aura pu contenir ses nerfs dans cette fin de match houleuse (58'28"). Le Canadien est exclu mais les Scorpions auront tout de même le dernier mot. Un contre mené par ce diable de Julien Aubry laissant le soin à Ruokamo de passer la dernière couche (5-1 à 59'35").

Mulhouse devra défendre ses quatre buts d'avance samedi prochain dans la cité de Jean-Bart. Si les Dunkerquois se sont ressaisi après une entame laborieuse, ils partiront donc avec un handicap certain. Les hommes de Laurent Arnaud ont quant à eux pris leurs responsabilités et démontré tout leur potentiel. Les voilà titulaires d'une prestation aboutie qui lève du coup une option sur la qualification. Mais attention, dans ce genre d'affrontement, on n'est jamais à l'abri d'un revirement de situation...

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Mulhouse - Dunkerque 5-1 (3-0, 0-0, 2-1)

Samedi 21 mars à 17h30 à la patinoire de l'Illberg. 1142 spectateurs.

Arbitrage de Gilles Durand et Guillaume Gardiol.

Pénalités : Mulhouse 47' (14', 8', 25') ; Dunkerque 26' (14', 4', 8').

Tirs : Mulhouse 31, Dunkerque 29.

Évolution du score :

1-0 à 02'13" : Eloranta assisté de Quinto et Hanzal (sup. num.)

2-0 à 03'37" : Bringuet assisté de Tremellat

3-0 à 13'52" : Aubry assisté de Tupy et Ruokamo (sup. num.)

3-1 à 40'59" : Péan assisté de Zajac et Moretti

4-1 à 58'19" : Stahre assisté d'Aubry (sup. num.)

5-1 à 59'35" : Ruokamo assisté d'Aubry et Tupy (inf .num.)

 

Mulhouse

Gardien : Marc-André Martel.

Défenseurs : Franck Herbrecht (A) - Tomás Tupý ; Eddie Stahre - Vincent Da Silva ; Jan Järvenpää - Adrián Durta.

Attaquants : Nicolas Maindron - Romain Pierrel - Olli Ruokamo ; Lukás Hanzal - Berardino Quinto - Mikko Eloranta ; Vincent Bringuet - Julien Aubry (C) - Lucas Tremellat ; Timo Preuß.

Remplaçant : Sylvain Haenlin (G). Absent : David Croteau (malade).

Dunkerque

Gardien : Julien Peyre.

Défenseurs : Grégory Dubois (C) - Karl Dewolf (A) ; Benjamin Louf - Clément Derepper ; Benjamin Denis.

Attaquants : Clément Thomas - Loïc Destoop - Ghislain Folcke ; François Moretti - Alexandre Delmotte - Arnaud Péan ; Aurélien Zajac - Christophe Eichenholc (A) - Camille Argiolas.

Remplaçants : Grégory Renaux, Daniel Budde, Olivier Batardière. Absent : Benjamin N'Guyen (adducteurs).

 

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