Dunkerque - Mulhouse (28 mars 2009)

 

Quart de finale du championnat de France de division 2, match retour.

La lourde défaite subie à l'Illberg pourrait sonner le glas des espoirs du HGD mais le public de Michel Raffoux a répondu présent, se pressant jusque dans les escaliers et derrière les plexiglas pour exhorter ses protégés à l'exploit.

Un soutien populaire qui n'est pas de trop pour faire front à l'attaque des Scorpions, vite en évidence par Mikko Eloranta, pressant sur Clément Thomas pour un premier lancer haut suivi d'une pénalité pour l'attaquant des bleus. Secourus par Julien Peyre, solide du gant puis de la jambière sur les lancers de Stahre et Tupy à la bleue, les Corsaires annihilent les deux premiers jeux de puissance alsaciens, par un pressing constant.

La charge fautive d'Eloranta, à la suite d'une tentative de percée de Vincent Bringuet, inverse la situation, donnant l'occasion à Loïc Destoop de remettre les siens dans le bon sens. D'un revers devant la cage, puis de la droite, il contraint en effet Marc-André Martel à deux premières interventions, qui en appellent d'autres sur un rebond de Thomas et un essai puissant de Dubois. Le retour sur la glace du fautif finlandais étant rendu furtif par une deuxième charge incorrecte, le cerbère québécois est contraint de sortir le grand jeu sur une reprise à bout portant de Zajac, servi au centre par Arnaud Péan (08'25").

À égalité numérique, la troupe de Laurent Arnaud profite des quelques difficultés rencontrées par les Nordistes à sortir le palet et cadenasse un temps la zone neutre. Une sortie de Julien Peyre empêche même la reprise de Nicolas Maindron sur un centre de Ruokamo. Mais l'indiscipline alsacienne remet vite le navire corsaire à flot. Karl Dewolf peut alors revenir à l'assaut d'une cage solidement gardée par le talent de Martel, les muscles de Järvenpää, pour écarter sèchement Folcke et Dubois de l'enclave, et la palette de Tupy, qui dévie le centre de Folcke hors de portée de Benjamin Louf. Ces deux derniers remettent le couvert dans la foulée, pour une nouvelle parade réflexe de Martel. Le dernier rempart mulhousien permet aux siens de regagner le vestiaire sur deux nouvelles actions de Louf et Destoop, servis tour à tour devant la cage.

À l'issue de la première pause, l'équation paraît toujours difficilement soluble pour les Corsaires, mis à mal d'entrée par Olli Ruokamo. Mulhouse, bien positionné, ne laisse que des miettes à ses adversaires, car à ce moment seul François Moretti parvient, suite à une mise au jeu, à s'exiler côté droit pour lancer. Non content de cadenasser l'accès à son but, Tomas Tupy se permet même une rare incursion aux abords de Julien Peyre, percuté par le défenseur (25'11").

Mulhouse vacille...

L'expulsion du Tchèque redonne de l'allant aux équipiers de Karl Dewolf, notamment Ghislain Folcke, accroché au moment de venir défier Martel en échappée. Le second tir de pénalité offert à Clément Thomas en autant de rencontres tourne toutefois à l'avantage de Marc-André Martel, stoïque (25'20"). La sérénité du dernier rempart des blancs est toutefois de courte durée car, à la faveur de sa longue supériorité numérique, Dunkerque multiplie les attaques. Décalé sur la droite par Dubois, Folcke trouve à son tour une mitaine sur sa route. Puis Camille Argiolas, de la gauche, tente sa chance dans un angle impossible, avec succès car le rebond profite à Arnaud Péan, devant un Stahre pantois (1-0 à 27'46"). À peine le temps d'engager que Thomas, de volée, conclut victorieusement le centre de Destoop (2-0 à 28'03").

Au complet un court instant, les Mulhousiens soufflent en voyant Aurélien Zajac rater la cage, sur le rebond d'un lancer de Destoop alerté de loin par Dewolf. Martel lui-même perd un temps ses appuis, se rachetant rapidement quand Derepper, servi de derrière le but par le mobile Moretti, cherche le dessous de la barre.

Le répit arrive enfin, par la solidarité affichée par les Finlandais, d'abord Eloranta, dont le plongeon renvoie Benjamin Louf vers la zone neutre, ensuite Ruokamo. Sur cette lancée, Pierrel et Maindron peuvent enfin rôder dangereusement dans l'arrière-garde bleue, Eddie Stahre étant pour sa part contré in extremis suite à un arrêt initial de Julien Peyre. Le gardien nordiste maintient les espoirs de ses troupes à l'abord d'une ultime période riche en promesses, sur un tir en force d'Olli Ruokamo, isolé sur la gauche (38'03").

... mais termine facile

Ces efforts ne seront pas récompensés. Très tôt, le capitaine Aubry se charge de couper court à l'élan des Corsaires, reprenant tranquillement un tir de Lucas Tremellat (2-1 à 41'30"). Le verrou défensif peut alors se remettre en place, à mesure que les chants des supporters alsaciens prennent le dessus sur l'incessante fanfare dunkerquoise. Karl Dewolf sera même contraint d'encourager les partisans à reprendre leur allant... Il faut dire qu'entre-temps, Lukás Hanzal, décalé côté gauche, s'est chargé de mettre fin au suspense d'un lancer impérial sous la barre (2-2 à 46'38").

Le HGD ne terminera pas sa saison sur une victoire, la faute à un gardien très sûr, même s'il est auparavant sauvé par le cadre, sur des tirs de Destoop, annihilé par la mitaine, et Dewolf. De plus, les rebonds sont désormais l'apanage de ses équipiers, proches du jackpot en toute fin de rencontre, sur les ultimes occasions offertes à Timo Preuss, qui ne profite pas de la sortie de Peyre, Lukás Hanzal, isolé par son compère allemand, et Romain Pierrel, à la recherche de la lucarne droite.

Une victoire qui aurait été anecdotique pour les visiteurs, à l'esprit déjà tourné vers Cholet, dernier obstacle, mais de taille, avant la finale. Pour le surmonter, Mulhouse récupérera Berardinho Quinto, suspendu pour coup de coude, mais pas David Croteau, toujours sur le flanc.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match :

Loïc Destoop (attaquant de Dunkerque) : "Cela aurait pu être faisable. En ouvrant le score, on y croyait, mais le but mulhousien nous fait mal au moral et démotive. Nous avons beaucoup donné, ce fut intense et difficile avec beaucoup de mises en échec. L'expulsion a désorganisé leur défense, mais au troisième tiers nous avions moins de jambes. Sur la saison régulière nous n'avons pas vraiment travaillé comme nous aurions dû, sans essayer de progresser, contrairement à Brest, qui a joué ses matchs à 200%. Le résultat est là : on se fait éliminer contre une équipe proche de notre niveau, sans être bien préparé pour ce genre de match. Le regret est aussi de ne pas avoir rencontré plus d'équipes de haut niveau. Mulhouse a joué dans un groupe assez homogène, contre des équipes ayant l'étoffe pour monter. Notre problème est que l'on s'est souvent adapté à l'équipe adverse, en plus de problèmes récurrents à l'extérieur. Karl va travailler cela pour l'année prochaine. L'équipe, jeune, a pris de l'expérience et peut faire de bonnes choses dans les années à venir."

Julien Aubry (attaquant de Mulhouse) : "Malgré l'avantage du match aller, il fallait contenir Dunkerque sur sa petite glace, et c'est pourquoi nous avons joué en 1-2-2. On savait qu'ils allaient commencer fort. L'expulsion de Tupy a été un tournant car nous sommes tombés dans le panneau. À 2-0, c'était loin d'être gagné mais l'équipe a stoppé l'hémorragie en évitant le troisième but qui aurait changé le match. Notre premier but a coupé leur élan. Cholet marche bien offensivement, Julien Pihant a construit une belle équipe. Jouer à domicile au match aller n'est pas forcément un désavantage car il nous a permis de faire la différence contre Dunkerque et d'aborder le match retour d'une autre manière. L'équipe monte en puissance, elle est soudée. Même si tout ne sera pas facile, à cause notamment des absences, on a hâte d'y être."

 

Dunkerque - Mulhouse 2-2 (0-0, 2-0, 0-2)

Samedi 28 mars 2009 à 18h45 à la patinoire Michel Raffoux. 1 000 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Peronnin et Frédéric Le Berre.

Pénalités : Dunkerque 16' (8', 2', 6'), Mulhouse 55' (10'+10', 4'+5'+20', 6').

Évolution du score :

1-0 à 27'46" : Péan assisté d'Argiolas (sup. num.)

2-0 à 28'03" : Thomas assisté de Destoop (sup. num.)

2-1 à 41'30" : Aubry assisté de Tremellat

2-2 à 46'38" : Hanzal assisté d'Eloranta et Herbrecht

 

Dunkerque

Gardien : Julien Peyre.

Défenseurs : Grégory Dubois (C) - Karl Dewolf (A) ; Benjamin Louf - Clément Derepper ; Benjamin Denis.

Attaquants : Clément Thomas - Loïc Destoop - Ghislain Folcke ; François Moretti - Arnaud Péan - Aurélien Zajac ; Camille Argiolas - Christophe Eichenholc - Alexandre Delmotte.

Remplaçants : Arthur Legrand (G), Grégory Renaux, Daniel Budde, Olivier Batardière. Absent : Benjamin N'Guyen (adducteurs).

Mulhouse

Gardien : Marc-André Martel.

Défenseurs : Franck Herbrecht (A) - Tomás Tupy ; Eddie Stahre - Vincent Da Silva ; Jan Järvenpää - Adrián Durta.

Attaquants : Nicolas Maindron - Romain Pierrel - Olli Ruokamo ; Lukás Hanzal - Mikko Eloranta - Timo Preuss ; Vincent Bringuet (A) - Julien Aubry (C) - Lucas Tremellat.

Remplaçant : Sylvain Haenlin (G). Absents : Berardinho Quinto (suspendu), David Croteau (malade), Thomas Waterlot (saison terminée).

 

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