Championnat de France de division 1, match avancé de la vingt-sixième journée.

C'est dans une atmosphère étrange que se tenait à le dernier match de la saison avant les play-off. Si le but de la qualification était atteint pour les deux équipes, les Niçois, frappés d'exophorie, avaient un œil sur les débats à Végapolis et un autre chez les Boxers à Bordeaux. Une défaite à Végapolis, conjuguée à une victoire des Lynx de Valence en Gironde, permettrait aux Azuréens de rencontrer en quart de finales leurs leaders du championnat favoris : les voisins de Gap...

Le jeune Kevin Fouassier ne s'attendait peut être pas à effectuer l'entame du match... Le gardien U18 de Nice était à Végapolis dimanche dernier pour une victoire des siens sur l'équipe des Vipers de la catégorie. Il se retrouvait six jours plus tard devant des tribunes assez correctement garnies (900 spectateurs) malgré la répétition de deux samedis d'affilée, consécutive à la déprogrammation du 28 mars. Le choix de l'entraîneur Pascal Margerit déclenchait la surprise de ses joueurs, étonnés de se voir démarrer le match sans leur gardien titulaire, Daniel Svedin.

Sans se poser de questions, les Vipers se mettaient en marche pour aller chercher les 2 points de la 4ème place, au moins provisoire, en attendant le verdict du match d'Avignon à Gap. Alexis Billard est justement l'entraîneur des U18 de Montpellier. L'ailier ouvrait les hostilités à la fin de la deuxième pénalité infligée aux Niçois (1-0, 5'22). Une poignée de secondes plus tard, Sébastien Aris doublait la mise lorsqu'il s'échappait, lancé par Jonathan Dick et Marc André Allard (2-0, 5'47). Alexis Billard, habité de la même envie que contre Cergy, allait trouver Matus Hanes (3-0, 13'20) puis Julius Malcek (4-0, 15'25) mystifiant la défense des Aigles.

Sur une autre pénalité niçoise, les Montpelliérains ajoutaient à l'addition. Jonathan Dick préparait une de ces passes dont il a le secret pour trouver Marc André Allard excentré qui exécutait le gardien d'une reprise instantanée (5-0, 19'43). Le jeune homme n'avait pas démérité, mais le poids de l'attaque des montpelliérains était sans doute trop lourd pour ses épaules. Le spectre de la rouste allait sans doute décider le coach des Aigles à revenir avec son gardien titulaire.

Quelle n'était pas la surprise des observateurs de voir qu'au retour sur la glace, les mêmes gardiens étaient de retour, Robert Marton, certes, mais aussi le jeune cadet. Pourtant, les Niçois semblaient animés de meilleures intentions que lors de la première période de jeu. Plus d'énergie, plus de rythme, le match n'était plus à sens unique. C'est sur une contre-attaque que Kevin Maresca trouvait Jens Eriksson pour un 2 contre 1 qu'Aurelien Macon transformait en point après avoir glissé le palet au fond des filets (5-1, 24'16).

Ce but allait donner un coup de fouet aux Vipers, pour qui le résultat ne devait pas souffrir la moindre inquiétude. À peine le temps de réengager, Julius Malcek trouvait au milieu des coups et des poussées l'ouverture pour transmettre à Stanislas Vernikov dans son meilleur gimmick, descente au filet et reprise de la passe dans la foulée (6-1, 24'45). John Sandsjö ne mettait pas longtemps pour transmettre à Yann Fornaguera qui se décalait pour viser le coin droit béant (7-1, 25'37).

C'en était trop pour les coéquipiers de Kevin Fouassier (15 tirs, 7 buts) qui se tournaient vers le banc. Le coach finissait par craquer et envoyait son gardien titulaire dans la mêlée (26'00). Le grand Suédois, pourtant froid de la longue station inerte, faisait de suite sentir sa présence par quelques arrêts de bon aloi. Ce regain d'intérêt satisfaisait un public qui commençait à trouver que les dividendes des billets d'entrée manquaient un peu de consistance en termes d'opposition aux Vipers et de spectacle.

Par contre, les Montpelliérains, eux, avaient eu à penser, par quelques abstentions de sifflet et coups dangereux, qu'ils risquaient de se voir ou blessés ou suspendus. Décidant d'appliquer les principes de prudence à l'orée des play-off que personne ne veut manquer, c'est en levant le pied très sensiblement qu'ils poursuivaient en roue libre.

Ce sont les Niçois qui se chargeaient donc de l'animation et prenaient leur part des débats. C'est ainsi qu'ils se rendaient la soirée moins lourde quand, en supériorité numérique, Lubomir Bobik parvenait à tromper le box play des Vipers (7-2, 30'29). Le reste du deuxième tiers-temps était émaillé de petits gestes de frustration, en disant long sur les enjeux d'un tel match, maintenant plié.

Le troisième tiers temps s'ouvrait sous les mêmes auspices. Un jeu haché par l'antijeu et les petits défis que l'arbitre, usant de modération, réprimait avec une mansuétude résignée devant tant d'enfantillages. Les choses s'animaient un peu lorsque Remi Peronnard, à son retour de prison, adoucissaient le sort fait aux siens lorsqu'il partait en échappée pour loger le palet donné par Tobias Karlsson entre les jambières de Robert Marton (7-3, 51'31).

Il existe un principe de réciprocité chez les Vipers. Matus Hanes s'échappait lui aussi pour tromper au même endroit le gardien Daniel Svedin (55'10). Pas de chance pour le talentueux attaquant, son compère de trio Stanislas Vernikov avait commis une faute une seconde avant qu'il marque et c'est avec le bras levé de l'arbitre que Matus faisait justice à son propre gardien. But refusé.

La fin du match intervenait à propos pour libérer les deux équipes d'un affrontement tronqué qui n'aura pas servi la préparation des Vipers. Pour un match, il faut être deux...

Entre le match avancé qui donnera aux Vipers un autre rythme que leurs adversaires à l'entrée des play-offs et un affrontement attrape-c... aux relents de mauvais calculs, les Montpelliérains devront se remobiliser pour préparer adéquatement le grand derby du sud contre Avignon. Un quart de finale qui fait s'organiser ensemble les deux clubs avec un tarif allégé et croisé entre les supporters des deux équipes. Une initiative à saluer et qui montre que rivalité peut rimer avec respect et convivialité.

Compte-rendu du site officiel de Montpellier

Montpellier - Nice 7-3 (5-0, 2-2, 0-1)

Samedi 21 mars 2009 à 19h30 à Végapolis. 916 spectateurs.

Arbitrage de Fabrice Hurth assisté d'Adrian Popa et Mickaël Rommevaux.

Pénalités : Montpellier 24' (2', 8', 14'), Nice 18' (8', 2', 8').

Tirs : Montpellier 30 (12, 3+9, 6), Nice 35 (11, 12, 12).

Engagements : Montpellier 31 (12, 11, 8), Nice 36 (14, 10, 12).

Évolution du score :

1-0 à 05'22" : Billard assisté de Malcek et Hanes (sup. num.)

2-0 à 05'47" : Aris assisté de Dick et Allard

3-0 à 13'20" : Hanes assisté de Billard

4-0 à 15'25" : Malcek assisté de Billard

5-0 à 19'43" : Allard assisté de Dick (sup. num.)

5-1 à 24'16" : Macon assisté d'Eriksson et Maresca

6-1 à 24'45" : Vernikov assisté de Malcek

7-1 à 25'37" : Fornaguera assisté de Sandsjö

7-2 à 30'29" : Bobik assisté d'Eriksson et Banas (sup. num.)

7-3 à 51'31" : Péronnard assisté de T. Karlsson

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