Mulhouse - Cholet (4 avril 2009)

 

Demi-finale aller du championnat de France de division 2.

Les Scorpions en pincent pour la D1

Même s'ils avaient concédé quatre buts à l'aller (1-5), les Corsaires de Dunkerque ont donné du fil à retordre aux Scorpions dans le Nord, lors du match retour (2-2). Désormais, les Alsaciens sont à une marche de la division 1. Et quelle marche... Car Cholet, qui vient d'expédier Évry et Chambéry aux tours précédents, n'est pas seulement le champion honorifique de la poule sud. C'est aussi l'équipe, avec Brest, qui a fait la plus forte impression en première phase. Quoi d'étonnant lorsqu'on s'appuie sur une épine dorsale ayant (plus ou moins brièvement) fréquenté l'élite sous le tricot angevin.

Laurent Arnaud, le coach local, ne pressentait pas seulement un "vrai match de playoffs". Mais aussi et surtout une "vraie guerre" car ces Dogs-là sont du genre tenace. Les Scorpions sont même les mieux placés pour en parler, car frustrés à deux reprises en première phase. À chaque fois Mulhouse mena trois zéro en début de match, sans pouvoir conserver son avantage, que ce soit dans les Mauges (5-8) ou au retour à l'Illberg (4-4). Lors de ce dernier match, disputé le 14 février dernier, Marc-André Martel manquait à l'appel, suppléé par sa doublure Sylvain Haenlin. Pour cette demi-finale aller, le Canadien est cette fois présent devant le filet. Mais les Scorpions sont pourtant loin de se présenter dans leur configuration optimale. Si Tomas Tupy a écopé hier de six matchs de suspension, David Croteau, lui, est toujours sur le flanc en raison d'une mononucléose.

Attendus de pied ferme dans un Illberg des grands soirs (comme au "bon vieux temps" !), les Choletais vont bien entrer dans la partie. Tandis que B.J. Quinto fait pénitence au cachot (01'17"), Romain Germond travaille à gauche de la cage et sert Pierre-Yves Albert, qui trouve la faille dans un angle difficile (0-1 à 01'26"). Les Dogs ne pouvaient pas mieux commencer, portés par une première ligne complémentaire et un duo Pihant-Albert à surveiller comme le lait sur le feu. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si on retrouve ces deux-là dans une majorité d'occasions.

Mulhouse cravache...

Les locaux sont pris à froid mais réagissent rapidement en misant notamment sur leur rapidité d'exécution. C'est suffisant pour faire trembler les fondations choletaises, même si la couverture déployée devant Thibault Saez n'est franchie qu'au prix d'exploits individuels. Assigné en première ligne pour pallier l'absence de David Croteau, Nicolas Maindron ne ménage pas sa peine. Il faut dire que ce petit gabarit est surmotivé à l'idée d'affronter son club formateur et pointe le bout du museau devant Saez (03'36"). Ce n'est d'ailleurs pas un cas isolé puisque les Alsaciens accentuent leur pressing et complètent leurs mises en échec pour mieux marquer leur territoire. Cette intensité est vite payée en retour, au terme d'une supériorité numérique qui peinait pourtant à s'exprimer. C'était sans compter sur la vivacité de l'intenable Mikko Eloranta, qui déborde côté droit et tente sa chance du revers. Le rebond de Saez est bien vite exploité par Quinto en deuxième rideau (1-1 à 07'01").

Contrariés par cet engagement de tous les instants, les Dogs peinent à contenir une activité soutenue dans leur zone. Guillaume Drozdz et consorts s'en sortent bien puisque les Scorpions pèchent par manque de spontanéité. Lukas Hanzal, parfaitement décalé au second poteau par Adrian Durta, fait pourtant parler la poudre d'une reprise imparable (2-1 à 13'30"). Sur ce coup, la défense n'y a vu que du feu, mais Cholet n'a pas le monopole des erreurs de marquage puisque pareille mésaventure arrivera à Marc-André Martel. Le Canadien, mis à rude épreuve sur plusieurs banderilles, a bien repoussé un tir excentré de Romain Gentilleau mais Benjamin Mocquard surgit au rebond (2-2 à 17'56").

Dans la continuité de cette fin de tiers, les Choletais ont les crocs au retour des vestiaires. C'est-là qu'intervient Marc-André Martel, l'homme providentiel de ces playoffs qui repousse une à une les tentatives adverses. Dès lors, ce sont les Scorpions qui vont tirer leur épingle du jeu. Une longue relance très précise de Järvenpää trouve le relais de Julien Aubry côté droit. L'infatigable Aubry, ferait-on mieux de dire, tant l'ancien Dijonnais est au four et au moulin. Aussitôt servi par le Finlandais, Aubry bascule dans l'intervalle vers un Trémellat s'en allant gagner son duel singulier (3-2 à 23'39").

... puis s'envole

Les Dogs ont encore du répondant à cet instant précis du match et s'activent pour égaliser. Aussi misent-ils encore et toujours sur Julien Pihant et Pierre-Yves Albert. S'il n'est pas spécialement affûté physiquement, ce dernier compense avec sa technique et son sens du jeu. Romain Gentilleau, lui, use d'un impact physique qui s'accorde bien avec le petit gabarit d'un Gaël Guilhem parfois secoué dans les arrondis. Comme il ne faut pas cinquante occasions pour les locaux, une reprise fulgurante de Lukas Hanzal à mi-distance creuse l'écart (4-2 à 29'20").

Les Mulhousiens font corps avec une belle détermination dans les instants difficiles. Le combat est rude, chaque duel est âprement disputé, mais il faut bien ça pour mettre à mal l'un des meilleurs jeux de puissance du championnat. À l'image d'un Pierre-Yves Albert dépité, les Choletais tombent dans la frustration. C'est tout le contraire de ce diable de Lukas Hanzal, opportuniste comme pas deux et mis sur orbite par une longue ouverture d'Eddie Stahre. Le buteur tchèque file côté gauche et décoche un tir filant entre les bottes d'un Thibault Saez trop avancé (5-2 à 33'41").

Yann Chamel est alors jeté en pâture aux assauts de Scorpions totalement transcendés. Il va sans dire que les absences conjuguées de Tomas Tupy et David Croteau ne leur portent aucun préjudice. Le retour de B.J. Quinto, suspendu la semaine passée, est donc loin d'être anecdotique, surtout que l'Italo-Canadien forme avec Hanzal et Eloranta une triplette remuante. On retrouve Quinto sur un débordement conclu au second poteau par Hanzal. L'ex-Belfortain lève les bras et n'en croit pas ses yeux après l'incroyable arrêt de la mitaine réalisé par Chamel sur sa ligne (35'30").

Aux abois dans leur zone défensive, incapables de se dégager, les Dogs n'en mènent pas large. Chamel est livré à lui-même face aux assauts de Quinto & co et passe un sale quart d'heure. Ces derniers instants sont même à sens unique. Pourtant Marc-André Martel est "chatouillé" par quelques contres rondement menés, mais démontre toute sa solidité face aux inévitables Pihant et Albert (38e et 39'31").

Sûrs de leur fait, les Scorpions ont totalement pris l'ascendant sur des visiteurs émoussés. Mais tout danger n'est pas encore écarté car Benjamin Mocquard donne un bon coup de collier sur l'aile gauche, bien aidé il est vrai par la passivité du repli défensif. Il trouve le relais de Gentilleau, qui remet dans l'axe en première intention vers un Guilhem fixant le gardien avant de décrocher sa lucarne avec beaucoup de sang-froid (5-3 à 44'11"). Le naturel revient vite au galop côté choletais et Nicolas Maindron profite d'un courant d'air pour servir Quinto sur un plateau (6-3 à 45'50").

Comme Mulhouse ne lâche pas son os, Cholet doit maintenant abattre ses dernières cartes en supériorité numérique. Et ce n'est pas évident car Martel veille au grain, bien soutenu par un box-play plein d'abnégation. À l'image d'un Vincent Bringuet se sacrifiant pour contrer un slap, les Scorpions se donnent à fond, sans calculer et sans arrières pensées. Poussés dans leurs derniers retranchements, les locaux survivent donc à deux sièges successifs en infériorité numérique.

Pour Cholet, c'est la fin des haricots lorsque Blaise Greau écope d'une pénalité pour charge incorrecte (55'00"). Même contenant le powerplay, les Dogs vont se faire piéger. Olli Ruokamo sonne la charge dans son couloir avant de servir le café à Guillaume Drozdz et les croissants à l'infortuné Yann Chamel (7-3 à 56'53").

Comme chaque but compte, les visiteurs ruent dans les brancards pour atténuer la note avant le match retour. Mais comme rien ne leur réussit, Pihant se voit contré par une sortie kamikaze de Martel (57'30"). Cholet a grandement compromis ses chances. C'est-là tout le film d'un match où les Scorpions, enragés, ont tout donné pour entrouvrir les portes de l'accession. Et dire que Croteau n'est pas là !

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Mulhouse - Cholet 7-3 (2-2, 3-0, 2-1)

Samedi 4 avril 2008 à 17h30 à la patinoire de l'Illberg. 1412 spectateurs.

Arbitrage de Gilles Durand assisté de Gildas Fontaine et Nicolas Lobry.

Pénalités : Mulhouse 10' (4', 2', 4') ; Cholet 8' (4', 0', 4').

Évolution du score :

0-1 à 01'26" : Albert assisté de Germond (sup.num.)

1-1 à 07'01" : Quinto assisté d'Eloranta et Trémellat (sup.num.)

2-1 à 13'30" : Hanzal assisté de Durta et Quinto

2-2 à 17'56" : Mocquard assisté de Gentilleau

3-2 à 23'39" : Trémellat assisté d'Aubry et Järvenpää

4-2 à 29'20" : Hanzal assisté d'Eloranta et Quinto

5-2 à 33'41" : Hanzal assisté de Stahre

5-3 à 44'11" : Guilhem assisté de Gentilleau et Mocquard

6-3 à 45'40" : Quinto assisté de Maindron

7-3 à 56'53" : Ruokamo assisté d'Aubry et Bringuet

 

Mulhouse

Gardien : Marc-André Martel.

Défenseurs : Eddie Stahre - Vincent Da Silva ; Jan Järvenpää - Adrián Durta ; Franck Herbrecht (A).

Attaquants : Nicolas Maindron - Romain Pierrel - Olli Ruokamo ; Lukás Hanzal - Berardino Quinto - Mikko Eloranta ; Vincent Bringuet - Julien Aubry (C) - Lucas Tremellat.

Remplaçants : Sylvain Haenlin (G), Timo Preuss. Absent : David Croteau (mononucléose), Tomás Tupý (suspendu).

Cholet

Gardien : Thibault Saez puis Yann Chamel à 33'41".

Défenseurs : Guillaume Drozdz (A) - Gaëtan Magne ; Blaise Gréau - Benjamin Tijou ; Guillaume Jacob - Gabriel Cadoret.

Attaquants : Pierre-Yves Albert - Romain Germond (C) - Julien Pihant (A) ; Benjamin Mocquard - Romain Gentilleau - Gaël Guilhem ; Quentin Guineberteau - Thomas Neveu - Romain Février.

Remplaçant : Arnaud Tharreau.

 

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