Caen - Gap (21 avril 2009)

 

Finale du Championnat de France de division 1, match aller.

Après le sursaut d'orgueil des outsiders Cergy et Avignon, la finale prévue peut se dérouler. Gap est logiquement favori que ce soit par la régularité des Rapaces durant la saison ou par la manière dont ils se sont débarrassés d'Avignon lors du match retour (10-0). Au vu des derniers matchs, la discipline sera un point clé. Chacune des équipes doit sa précédente victoire au jeu en supériorité (5 buts pour Gap et 4 pour Caen).

C'était Charrette...

Le public caennais a répondu en masse à l'invitation de l'équipe première du HCC. Il faut dire qu'il s'agit du dernier match en patinoire bas-normande pour cette saison, où le nouvel entraîneur David Dostal et le chargé de communication Alexis Gomane ont instigué une proximité des joueurs et une animation rarement connues à Caen. L'effort est donc payant. Du côté visiteur, les Gapençais n'ont pas non plus manqué le rendez-vous de la finale. Et ils sont nombreux à faire du bruit pour supporter leur équipe.

L'engagement du match est à l'avantage de Gap. Les Haut-Alpins gênent les relances d'un adversaire qui a plus de mal à faire progresser le palet. Cependant, les Caennais se replient bien en défense, et se montrent efficaces pour tuer la première prison accordée. Le HCC démontre tout au long du match que c'est également une équipe capable de tuer les pénalités avec brio. En effet, elle a absorbé plus de deux minutes à 3 contre 5 sans céder. Puis c'est au tour de Gap d'offrir une supériorité numérique à son opposant. Mais au bout de 20 secondes, Moussier rejoint également le banc pour un trébucher. À 3 contre 5 les espaces sont nombreux et Poudrier concrétise l'avantage numérique (1-0 à 08'50").

Partis sous de bons auspices, les locaux sont pourtant en proie au doute. Si le moral tient bon pendant les deux premiers tiers, les motifs d'inquiétude se multiplient. C'est d'abord Jaroslav Prosvic qui en passant la bleue avec le palet prend une crosse au visage. Il s'écroule mais l'arbitre ne semble pas avoir vu le coup de crosse malgré le saignement du centre. Puis les pénalités s'enchaînent. Chevalier rejoint Geslain en prison pour une charge avec la crosse. Geslain sort, un Gapençais s'écroule loin de l'action. Les arbitres discutent et Vorobel prend 2'+10' pour charge à la tête, ramenant l'équipe à 3 contre 5.

Toutefois, le deuxième tiers est plus profitable à Caen. Avec une seule pénalité, les joueurs sont plus frais et les individualités s'expriment. C'est d'abord Prosvic qui confirme sa très belle prestation dans ces play-offs (2-0 à 29'48"). Puis Poudrier vient partager la vedette. Il s'échappe en contre sur le côté gauche, freine brusquement au point d'engagement en zone offensive pour se libérer du défenseur et passe le palet entre les jambières de Macek (3-0 à 34'36"). De plus, la solidité défensive de l'équipe tient l'attaque des Rapaces muettes jusqu'à la fin du second tiers.

Cependant, les vingt dernières minutes commencent par une double supériorité pour les équipiers de Romain Moussier. Et c'est Hawkins qui ravive les espoirs de Gap (3-1 à 39'49"). Les pénalités pleuvent contre les locaux, empêchant les blocs de se reposer. Et l'incompréhension grandit. D'abord Dostal prend un faire trébucher alors qu'il joue le palet. Dix minutes plus tard, c'est Graham Avenel qui se fait siffler pour obstruction lorsque Macek se jette littéralement sous ses patins. Pourtant, il est difficile de parler d'acharnement du corps arbitral. Les pénalités contre Gap ne paraissent pas forcément plus justifiées.

Seulement, la fatigue et le moral aidant, la combativité des Drakkars a diminué. Et la pénalité de Graham Avenel s'achève sur une déviation de Jiri Jelen dans les filets (3-2 à 55'37"). À deux minutes de la fin du match, André Svitac, coach de Gap, appelle un temps mort. Quarante secondes plus tard, Macek cède la place à un joueur de champ. Prosvic effleure la cage vide mais provoque un dégagement interdit. De retour dans en zone offensive, les Rapaces tirent et Charrette trompe Goëtz sur la déviation (3-3 à 59'11").

Les deux effectifs prennent une pause sur le banc avant d'attaquer la mort subite. Olivier Vandecandelaere lève un peu trop sa crosse en direction de son adversaire et part en prison. Charrette en profite pour enlever le match d'un tir au sol (3-4 à 63'36"). La déception est palpable sur le visage des Drakkars. Elle est à la hauteur des espoirs qu'ils portaient pour cette rencontre et de leurs regrets sur les décisions arbitrales. D'ailleurs Prosvic entame un peu plus les chances de montées des rouge et bleu. En expliquant son point de vue à Monsieur Bliek après la sirène, il écope d'une méconduite pour le match qui le privera in fine de la revanche à Gap.

C'est la dure règle des play-offs. Mais si la défaite n'est pas scellée, il règne un parfum de fête gâchée à l'issue de cette rencontre dans la patinoire de Caen-la-mer.

Compte-rendu signé Benoît Gy

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel de Gap)

Georges Obninsky (président de Gap) : "C'est un scénario incroyable. Nous manquions de jambes en début de match et Caen nous a étouffés sur les deux premiers tiers, mêmes si nous avons eu beaucoup d'occasions de marquer. Mais j'y ai toujours cru et les gars aussi. Petit à petit on a pris le match à notre compte, et eux ont pris beaucoup de pénalités. Malgré la grosse partie de leur gardien, on leur refait le même coup qu'à l'aller en championnat. C'est bien sûr une bonne opération de commencer la série comme ça, j'espère que c'est mérité car il me semble que l'on a plus shooté qu'eux. André [Svitac] va finir par me tuer à nous sortir des scénarios comme ça ! (rires) Il reste encore un match à gagner et celui-ci sera encore plus difficile à aller chercher. La saison n'est pas finie ce soir."

Jean-Charles Charrette (attaquant du Gap) : "C'est trop bon, tout un feeling. Mais il en reste une et elle va être tout autant compliquée à chercher. On y a toujours cru, même si à 0-3 à l'extérieur en début de troisième période, on a forcement tendance à avoir 'le cul dans les culottes'. Mais on a su marquer tôt en début de période pour nous donner un break et une chance d'y croire. On a gagné une bataille, mais on n'a pas gagné la guerre. Il en reste une à aller chercher."

 

Caen - Gap 3-4 après prolongation (1-0, 2-0, 0-3, 0-1)

Mardi 21 avril 2009 à 20h00 à la patinoire de Caen la mer. 1400 spectateurs.

Arbitrage de Damien Bliek assisté de Nicolas Cregut et Pierre Dehaen.

Pénalités : Caen 64' (10'+10', 2', 10', 2'+10'+20'), Gap 18' (6', 8', 4', 0').

Évolution du score :

1-0 à 08'50" : Poudrier assisté de Vorobel et Prosvic (sup. num.)

2-0 à 29'48" : Prosvic

3-0 à 34'36" : Poudrier

3-1 à 39'49" : Hawkins assisté de Moussier

3-2 à 55'37" : Jelen assisté de Rambousek (sup. num.)

3-3 à 59'11" : Charrette

3-4 à 63'36" : Charrette (sup. num.)

 

Caen

Gardien : Arnaud Goëtz.

Défenseurs : Slavomir Vorobel - Jonathan Janil ; Alexis Gomane - Roch Chevalier ; Olivier Vandecandelaere (C) - Udo Marie.

Attaquants : Jaroslav Prosvic - Thiery Poudrier - Charles Geslain ; Kevin Da Costa - Mans Papaux - Peter Himler ; Jonathan Avenel (A) - David Dostal (A) - Graham Avenel.

Remplaçants : Clément Fouquerel (G), Guillaume Laurent, Hugo Deschamps, Raphaël Mazie, Pierre Bennett.

Gap

Gardien : Jakub Macek.

Défenseurs : Milan Tekel - Matus Luciak ; Roman Jasko - Trevor Hawkins ; Maximilien Tromeur - Boris Zahumensky ; Alexandre Cornaire.

Attaquants : Romain Moussier - Jean-Charles Charette - Jiri Jelen ; Julien Correia - Jiri Rambousek - Julien Zampa ; Julien Maréchal - Sébastien Vidal - Jonathan Piras ; Alexis Dicharry.

Remplaçants : Mickaël Gasnier (G), Christopher Cirgues, Yohan Orsoni.

 

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