Bélarus - Norvège (30 avril 2009)

 

Championnats du monde, deuxième tour, groupe F.

Ce premier match de la deuxième phase est déjà presque éliminatoire car le perdant n'aurait qu'une faible chance de figurer en quart de finale. La Norvège part de plus loin, elle qui a zéro point et qui a livré un derby très serré pour se maintenier hier contre le Danemark. A-t-elle encore l'énergie pour repartir et chercher l'objectif suivant ? Roy Johansen réserve en tout cas une surprise en alignant le jeune Andre Lysenstøen dans les cages et non pas Grotnes.

Le Bélarus, lui, a plus à perdre. Il ne doit pas gâcher son résultat obtenu face aux Slovaques et rester devant la course aux quarts de finale. Ce statut de chassé semble moins lui convenir, tant il démarre très faiblement, sans le moindre rythme. Le mot d'ordre de Hanlon, qui a promis du repos à ses joueurs après la victoiresur la Hongrie, a peut-être été sur-interprété... La Norvège tue une pénalité sans être le moins du monde inquiétée et ouvre le score dès qu'elle est revenue à cinq : la passe latérale de Tore Vikingstad traverse la défense pour la déviation glissée de Patrick Thoresen au poteau gauche (0-1).

Archi-dominé aux engagements, passif défensivement et inexistant offensivement, le Bélarus fait peur. Il se réveille un peu dans la seconde moitié du tiers, avec un débordement de Sergei Demagin conclu par un bon tir à mi-hauteur, mais le grand Lysenstøen descend bien sa mitaine. La troisième ligne semble donc la seule à surnager chez les rouges, mais quand elle fait face à la redoutable première ligne norvégienne, elle se fait coincer une minute dans sa zone. Rien ne résiste au trio Thoresen-Vikingstad-Skrøder, qui finit par provoquer une obstruction de Salei. Il n'y a qu'une chose qu'il ne peut pas faire : revenir de suite sur la glace pour transformer lui-même la supériorité numérique.

Il reste en revanche quelques secondes à cette pénalité au début du deuxième tiers-temps. La ligne de choc entre en marche, Vikingstad vient chercher un rebond dans le slot et se prend la crosse de Ryadinsky en pleine figure : 2'+2'. Le Bélarus n'est pas sorti d'affaire, surtout qu'il prend un but tout de suite : un tir de la bleue de Mats Trygg dévié dans la cage par le patin du malheureux Ruslan Salei, tout juste sorti de prison (0-2). Le Bélarus semble au fond du trou, et c'est pourtant à cet instant qu'il relève la tête : un contre en infériorité provoque une pénalité de Høløs, Aleksei Ugarov part tout seul sur le côté droit et marque à mi-distance entre les jambières d'un Lysenstøen pas très net (1-2).

La Norvège se retrouve de nouveau en avantage numérique, et il est inutile de préciser quelle ligne est alors envoyée sur la glace. Sur un tir en angle de Vikingstad, le palet rebondit sur Mezin puis sur la palette de Skrøder à l'affût à quelques centimètres du gardien. Trop près sans doute, car il ne peut pas contrôler cette rondelle qui file juste à côté du poteau. Mais après cette énorme occasion, c'est le Bélarus qui se met à dominer... D'abord plusieurs séquences installées, puis Meleshko qui déborde Lorentzen et prend un tri d'angle. Les Scandinaves semblent moins concentrés, et une pénalité en zone offensive de Skrøder l'illustre. Mais comme le jeu de puissance rouge joue toujours à deux à l'heure, cela n'a guère d'importance... On en reste là jusqu'à la pause.

À force de subir le jeu, la Norvège le paye dès le début de la troisième période. Mads Hansen part en prison pour avoir dégagé un palet au-dessus du plexi. Mikhaïl Grabovsky repique de derrière la cage, contourne Anders Myrvold qui s'est couché un peu vite et fusille Lysenstøen, une fois de plus sous les jambières (2-2). Myrvold est pénalisé à son tour, sans conséquence.

Le jeu ne s'emballe toujours pas et chaque équipe défend son pré carré, jusqu'à une obstruction de Hansen à six minutes de la fin. Le Bélarus est bien installé, mais il fait preuve d'une faible activité devant la cage et Lysenstøen voit donc bien les tirs. Le danger est encore extrêmement limité. On se dirige doucement vers la prolongation quand le capitaine biélorusse Konstantin Koltsov a l'initiative totalement saugrenue d'aller faire trébucher Thoresen au fin fond de la zone offensive. À deux minutes de la fin, cela mérite un trophée de la pénalité la plus stupide du monde. On ne sent pourtant pas une volonté norvégienne indéfectible sur ce dernier jeu de puissance. Mezin repousse gentiment quelques tirs lointains, et puis voilà.

Le "spectacle" se prolonge donc. Le jeu à quatre contre quatre n'induit pas un soudain élan offensif. Les Norvégiens ne veulent pas prendre le moindre risque et essaient de garder le contrôle du palet sans se mettre en danger. L'entraîneur rival Glen Hanlon en a marre et demande un temps mort pour ne pas s'assoupir, alors que son équipe vient de commettre un dégagement interdit. Sur l'engagement, Mats Trygg tire de la bleue et Morten Ask prend le rebond pour la seule occasion scandinave. Le rythme du match n'a pas changé. Le Bélarus fait sa seule attaque dans la dernière minute. Un lancer non cadré frappe le fond de la bande, et Ruslan Salei se trouve à gauche du but pour glisser le palet du revers entre Lysenstøen et son poteau (3-2). Quel bonheur : c'est fini !

Après ce match joué sans intensité, le Bélarus peut s'estimer assez chanceux. Il a désormais quatre points, trois de plus que les Slovaques qu'il a battus et qui sont désormais condamnés à en prendre au moins un aux Finlandais ou aux Tchèques. Les quarts de finale se rapprochent, et on ne peut pas dire que c'est grâce à une performance éblouissante.

La Norvège ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Vu la façon dont son adversaire est entré dans le match, elle aurait dû l'achever. Mais avoir une seule ligne chargée d'attaquer (Thoresen-Vikingstad-Skroder) et de ramener des photos de la zone offensive à leurs petits camarades, c'est une tactique un peu limitée...

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Bélarus - Norvège 3-2 après prolongation (0-1, 1-1, 1-0, 1-0)

Jeudi 30 avril 2009 à 16h15 à Kloten. 3374 spectateurs.

Arbitrage de Daniel Piechaczek (ALL) et Thomas Sterns (USA) assistés de Miroslav Valach (SVK) et Felix Winnekens (ALL).

Pénalités : Bélarus 12' (4', 6', 2', 0'), Norvège 18' (6', 6', 6', 0').

Tirs cadrés : Bélarus 28 (6, 7, 14, 1), Norvège 40 (15, 10, 10, 5).

Évolution du score :

0-1 à 06'15" : Thoresen assisté de Vikingstad

0-2 à 20'38" : Trygg (sup. num.)

1-2 à 22'45" : Ugarov assisté de Demagin et Bashko (sup. num.)

2-2 à 41'51" : Grabovsky assisté de Kalyuzhny (sup. num.)

3-2 à 64'35" : Salei assisté de Kalyuzhny et Grabovsky

 

Bélarus

Gardien : Andrei Mezin.

Défenseurs : Aleksandr Ryadinsky - Ruslan Salei (A) ; Vladimir Denisov - Andrei Bashko ; Viktor Kostyuchenok - Ivan Usenko.

Attaquants : Aleksei Ugarov - Mikhaïl Grabovsky - Aleksei Kalyuzhny ; Konstantin Koltsov (C) - Andrei Stas [ou Grabovsky] - Sergei Demagin ; Dmitri Meleshko - Andrei Mikhalev - Jaroslav Chuprys ; Oleg Antonenko (A) - Evgeni Kovyrshin - Aleksandr Kulakov ; Mikhaïl Stefanovich.

Remplaçants : Vitali Koval (G), Andrei Antonov. Absent : Aleksandr Makritsky (épaule).

Norvège

Gardien : Andre Lysenstøen.

Défenseurs : Mats Trygg (A) - Anders Myrvold ; Jonas Høløs - Tommy Jakobsen (C) ; Alexander Bonsaksen - Lars Erik Lund.

Attaquants : Per-Åge Skroder - Tore Vikingstad - Patrick Thoresen ; Lars Erik Spets - Mads Hansen (A) - Martin Røymark ou Peter Lorentzen ; Morten Ask - Anders Bastiansen - Mats Zuccarello Aasen ; Kristian Forsberg.

Remplaçants : Pål Grotnes (G), Juha Kaunismäki, Martin Laumann Ylvén. Absent : Marius Holtet (aine).

 

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