Allemagne - Danemark (1er mai 2009)

 

Championnats du monde - Tour de relégation.

La poule de relégation commence par un match indécis. Si les Allemands, invités surprise, n'ont pas la pression de la descente vu qu'ils organisent les prochains championnats du monde, il n'en est pas de même pour le Danemark, présent en groupe A mondial depuis 2003 et qui a perdu le derby scandinave face à la Norvège au terme d'un match disputé.

L'Allemagne débute mal avec une pénalité de Bakos dans la première minute de jeu. C'est l'occasion pour le Danemark de s'installer rapidement dans la zone adverse. Il pratique un jeu tranchant avec des actions dangereuses autour de la cage. L'Allemagne, plus apathique en ce début de rencontre, se contente de dégager le palet et profite seulement de quelques contres. Une deuxième pénalité de Jochen Hecht n'est pas exploitée par les Danois mais ce sont les hommes de Per Bäckman qui font la meilleure impression au cours des dix premières minutes. Dimitrij Pätzold a évité le pire lors des deux infériorités numériques mais il s'incline finalement logiquement sur un 2 contre 1 joué à la perfection entre Morten Madsen et Mikkel Bødker (0-1, 10'27"). L'Allemagne va tenter de réagir sans grande imagination et pourtant, sur une échappé côté droit, Christoph Schubert va placer un tir croisé en lucarne opposée, hors de portée de Patrick Galbraith pas très bien positionné sur le coup (1-1, 13'23"). L'égalisation relance l'équipe d'Allemagne qui se montre plus entreprenante en fin de tiers, avec notamment deux minutes en supériorité numérique qui matérialisent le réveil allemand.

La deuxième période est indécise, chaque équipe ayant tour à tour l'occasion de faire basculer le match de son côté. L'avantage est tout d'abord pour le Danemark dans la continuité de la première période. Peter Regin s'offre une belle occasion en solo après un slalom dans la défense allemande mais ne parvient pas à conclure. Une pénalité de Kreutzer donne aux Danois l'opportunité d'enfoncer le clou mais le jeu de puissance danois n'est pas très efficace. Un échange de coups entre Hordler et Bødker vaudra deux minutes de pénalité aux deux joueurs mais le match a tendance à perdre en intensité. Beaucoup d'approximations et de déchets techniques de part et d'autre.

Les Allemands vont pourtant bénéficier de trois supériorités numériques consécutives dans cette période suite aux fautes successives de Staal, Sundberg et Damgaard. Trois occasions pour autant de frustrations pour l'attaque allemande, en manque flagrant de réalisme. L'occasion majuscule manquée par Philipp Gogulla, seul au rebond près de la cage danoise mais contré in extremis par un arrêt en extension de Patrick Galbraith, en est la meilleure preuve dans ce tiers. Jochen Hecht buttera quelques instants plus tard sur un Galbraith en état de grâce. À force d'échouer sur le gardien danois, les Allemands tentent des tirs plus compliqués qui le plus souvent ne sont pas cadrés. Avec abnégation, les Danois tuent finalement leurs trois pénalités.

L'Allemagne a laissé passer sa chance dans la deuxième période, le Danemark n'en fera pas de même dans la troisième. Avec Renz sanctionné juste avant la pause, les Danois débutent en avantage numérique. Un avantage abrégé par une pénalité de Nielsen. Le score de parité dure et la décision tarde à se faire dans ce match, aucune des deux équipes ne parvenant à prendre le pas sur l'autre. Il faudra finalement un éclair de génie pour forcer la décision et il viendra de Peter Regin, qui finira par déjouer Pätzold au terme d'un superbe rush dans la défense allemande, conclu par un palet levé en lucarne du revers (1-2, 49'52"). Cette fois, la victoire avait choisi son camp, les Danois n'avaient plus qu'à assurer leur succès, ce qui fut fait sur une supériorité numérique : tir de Morten Green, rebond au second poteau de Nichlas Hardt qui oblige Pätzold à s'incliner de nouveau (1-3, 53'27"). En l'espace de quatre minutes, le Danemark empochait une précieuse victoire et renvoyait l'Allemagne à ses chères études. La sortie sans conviction de Pätzold dans la dernière minute du match n'y changera rien.

Comme face à la France, l'Allemagne a fait preuve de carences offensives criantes. Dominateurs au nombre de tirs et d'occasions, les hommes d'Uwe Krupp se sont montrés d'une incroyable maladresse au moment de conclure. L'attaque allemande n'arrive pas à se trouver et le manque d'efficacité pendant deux tiers-temps a finalement coûté cher lors de la troisième période. Car même si la Mannschaft est protégée de la descente, il lui reste tout de même à démontrer qu'elle a bien le niveau des championnats du monde, ce qui n'était clairement pas le cas aujourd'hui. Avec une attaque bloquée à deux buts sur les deux derniers matchs, Uwe Krupp a un casse tête à résoudre avant les prochains matchs face à l'Autriche et la Hongrie.

Du côté danois, l'objectif est atteint même si la route vers le maintien est encore longue. Tout n'a pas été parfait ce soir, notamment le power-play relativement poussif depuis le début du tournoi, mais le Danemark a fait preuve de volonté et les jeunes talents Bødker et Regin ont pesé sur le match pour faire pencher la balance du bon côté. On retiendra également la prestation de Patrick Galbraith, très rassurant dans ses cages, qui a frustré les attaquants allemands pendant quarante minutes. De quoi faire oublier sa petite boulette sur le premier but. Reste à confirmer ce succès face à la Hongrie dimanche.

Désignés meilleurs joueurs du match : Yannic Seidenberg (Allemagne) et Mikkel Bødker (Danemark).

Compte-rendu signé Christophe Laparra / photos Caroline Landré

 

Commentaires d'après-match :

Jesper Damgaard (capitaine du Danemark) : "C'est une victoire très importante. Elle nous donne un bon départ dans la poule de relégation. Nous avons joué un bon match, particulièrement défensivement. C'est difficile mentalement, si vous ratez un match, vous êtes rélégués parce que l'Allemagne est protégée pour l'année prochaine. J'ai trouvé que nous avons pratiqué du bon hockey dans ce tournoi mais nous avons simplement accordé des buts stupides. Nous savons que nous pouvons jouer au hockey et nous l'avons montré aujourd'hui."

Per Bäckman (entraîneur du Danemark) : "Notre gardien de but a été la clé. Il a été excellent depuis le début du tournoi mais aujourd'hui Patrick a montré quel gardien fantastique il est. Il a joué un match excellent."

Uwe Krupp (entraîneur de l'Allemagne) : "Tirs, occasions, situations de supériorité numérique : mathématiquement, nous étions supérieurs dans tous les domaines. Mais l'efficacité et le gardien adverse font aussi partie du calcul, et on ne peut pas le contrôler."

 

Allemagne - Danemark 1-3 (1-1, 0-0, 0-2)

Vendredi 1er mai à 16h15 à Berne. 4241 spectateurs

Arbitrage de Peter Orszag (SVK) et Vladimir Sindler (TCH) assisté d'Éric Bouguin (FRA) et Tobias Wehrli (SUI)

Pénalités : Allemagne 12' (4', 6', 2'), Danemark 12' (2', 8', 2').

Tirs cadrés : Allemagne 26 (10, 11, 5), Danemark 20 (8, 6, 6)

Évolution du score :

0-1 à 10'27" : Bødker assisté de Madsen

1-1 à 13'23" : Schubert assisté de Ullmann et Butenschön

1-2 à 49'52" : Regin

1-3 à 53'27" : Hardt assisté de Green (sup. num.)

 

Allemagne

Gardien : Dimitrij Pätzold (sorti à 59'05").

Défenseurs : Chris Schmidt - Michael Bakos (A) ; Sven Butenschön - Christoph Schubert ; Sebastian Osterloh - Moritz Müller ; Andreas Renz (C) - Frank Hördler.

Attaquants : Travis Jason Mulock - Alexander Barta - Jochen Hecht (A) ; Yannic Seidenberg - Christoph Ullmann - André Rankel ; Philipp Gogulla - Michael Hackert - Michael Wolf ; Sven Felski - Kai Hospelt - Daniel Kreutzer.

Remplaçant : Dimitrij Kotschnew (G). Absent : Patrick Hager (surnuméraire).

Danemark

Gardien : Patrick Galbraith.

Défenseurs : Kasper Pedersen - Philip Larsen ; Jesper Damgaard (C) - Mads Christensen ; Mads Bødker - Daniel Nielsen.

Attaquants : Kim Staal (A) - Nichlas Hardt - Morten Green (A) ; Peter Regin - Morten Madsen - Mikkel Bødker ; Kasper Degn - Mads Christensen - Julian Jakobsen ; Kim Lykkeskov - Thor Dresler - Alexander Sundberg.

Remplaçants : Frederik Andersen (G), Jesper Jensen, Rasums Olsen. Absent : Philip Hersby (surnuméraire).

 

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