Suède - France (4 mai 2009)

 

Championnats du monde, deuxième tour, groupe E.

Attention, déviation

Alors que la Suède doit assurer sa deuxième place et préparer son quart de finale, il s'agit pour l'équipe de France de terminer sur une meilleure note ce tournoi afin de ne pas rester sur l'impression d'être restée spectatrice dans ce tour final. Elle se souvient du douloureux 9-0 de l'an passé et sait qu'il faudra jouer soixante minutes.

Mais encore une fois, la France regarde un peu trop son adversaire en début de partie. Kristian Huselius déborde sans opposition côté gauche et place un lancer parfait dans la lucarne opposée. Les Bleus n'arrivent pas à construire leurs attaques, commettant un hors-jeu puis un dégagement interdit assez grossiers. La Suède s'installe une fois en zone offensive, et Marcus Nilson dévie magnifiquement le service de la bleue de Johnny Oduya.

Les pénalités ne vont pas arranger les choses. François Rozenthal accroche légèrement Omark en zone neutre, et le lancer de Dick Tärnström est parfaitement masqué par Johan Andersson (3-0, 05'56"). Luc Tardif donne une charge avec la crosse gratuite en zone offensive, mais cette infériorité se passe sans encombres, avec une bonne mitaine de Fabrice Lhenry sur un slap à mi-distance d'Anton Strålman.

La France subit alors moins le jeu, patine un peu plus, et Marcus Nilson en retard accroche Antonin Manavian en zone offensive. Cette première supériorité numérique tourne court, par une faute de Fabrice Lhenry. Lorsque le substitut Yorick Treille sort de prison, les Bleus font une bonne attaque, avec plusieurs lancers pour Manavian et Levêque, mais ils sont bien gérés par Stefan Liv. En revanche, Lhenry laisse un mauvais rebond sur un lancer d'angle, Omark se saisit du palet et Bachet est obligé de faire faute pour empêcher le tour de cage. Les Français terminent donc le tiers à quatre.

Est-ce pour compenser ces nombreuses infériorités qu'ils ont l'idée de jouer à six en début de deuxième période ? Il y en a tout cas un que ce surnombre rend heureux, c'est Carl Gunnarsson. Le jeune défenseur de Linköping, monté en première ligne pour soulager les défenseurs majeurs, marque son premier but en championnat du monde, en déviant un centre de Tony Mårtensson. Les Français ont du vague à l'âme, quand Anthoine Lussier les relance en volant le palet en zone défensive à Richard Wallin. L'attaquant de La Chaux-de-Fonds traverse la glace, résiste au retour d'Oduya et gagne son face-à-face avec Liv.

Un palet envoyé au-dessus du plexi par Grossman permet même à la France de jouer sa première supériorité numérique complète, mais elle n'est pas concluante. Il faut attendre la suivante, pour une faute de Nilson : Kevin Hecquefeuille envoie le palet dans le slot et Pierre-Édouard Bellemare prend le meilleur physiquement sur Magnus Johansson et salue son futur adversaire Liv (puisque l'attaquant français a signé pour deux ans en Elitserien avec Skellefteå) en envoyant le palet dans le haut de son filet. La Suède est vexée et reprend trois buts d'avance par un tir du poignet de la ligne bleue de Johnny Oduya, dévié par la cuisse de Hecquefeuille.

La Tre Kronor est parfois suffisante, à l'image de la perle Linus Omark qui s'amuse derrière le but en dribblant avec l'aide de la cage. Gary Levêque n'apprécie pas vraiment que l'on se joue ainsi de lui, et il finit par conquérir ce palet aux dépens du jeune impudent. La France ressort de sa zone mais prend un contre immédiat, avec une échappée de Weinhandl puis une reprise à bout portant d'Andersson. Fabrice Lhenry sauve les meubles. Les Bleus terminent le deuxième tiers-temps de la meilleure façon, en prouvant qu'ils peuvent eux aussi marquer en déviation : centre de François Rozenthal pour Sacha Treille dans le slot en jeu de puissance (5-3). Le 106e et dernier point en bleu pour François...

Au troisième tiers-temps, Lussier concède une pénalité et le capitaine suédois Kenny Jönsson marque un dernier but... en déviation, évidemment ! Cela aura été le refrain de l'après-midi, avec trois buts scandinaves et un but tricolore. Il y aura donc eu autant de buts que l'an passé entre les deux équipes, neuf, mais ils ont été beaucoup mieux partagés cette fois-ci (6-3). La France atteint son objectif : finir sur une bonne performance et faire oublier son match raté contre la Lettonie.

La Suède aura tiré peu d'enseignements de ce match. Le retour au jeu de Stefan Liv, qui s'était fait mal lors de la séance de buts contre la Lettonie, n'a pas été flamboyant. Le quart de finale face aux Tchèques devrait donc donner lieu à un affrontement entre deux gardiens débutants, Jonas Gustavsson et Jakub Stepanek, qui auront chacun une énorme pression.

Dans le camp français, ainsi s'achève la carrière internationale de deux des trois joueurs les plus expérimentés de l'effectif (derrière Laurent Gras), Jonathan Zwikel, après 198 sélections, et François Rozenthal, après 206 sélections. On notera que ce dernier a poussé le vice jusqu'à raccrocher les patins avec 63 buts marqués en sélection, c'est-à-dire... exactement le même total que son frère Maurice. C'est ça, des vrais jumeaux ! Les deux frères ne sont dépassés au chapitre des buts que par deux joueurs de légende, Philippe Bozon et Christophe Ville. Les deux anciens peuvent partir avec le sentiment du devoir accompli en laissant une équipe de France à la douzième place mondiale, son meilleur classement depuis douze ans.

Désignés joueurs du match : Kenny Jönsson pour la Suède et Vincent Bachet pour la France.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Suède - France 6-3 (3-0, 2-3, 1-0)

Lundi 4 mai 2009 à 16h15 à Berne. 5051 spectateurs.

Arbitrage de Vladimir Baluska (SVK) et Vladimir Sindler (TCH) assistés de Christian Kaspar (AUT) et Tobias Wehrli (SUI).

Pénalités : Suède 12' (2', 6', 4'), France 20' (8', 4', 8').

Tirs : Suède 31 (13, 10, 8), France 19 (5, 10, 4).

Évolution du score :

1-0 à 01'33" : Huselius assisté de Strålman

2-0 à 04'26" : Nilson assisté d'Oduya et Huselius

3-0 à 05'56" : Tärnström assisté de Nilson (sup. num.)

4-0 à 21'28" : Gunnarsson assisté de Mårtensson et Johansson (sup. num.)

4-1 à 23'21" : Lussier

4-2 à 29'25" : Bellemare assisté de Y. Treille et Hecquefeuille (sup. num.)

5-2 à 30'55" : Oduya assisté de Persson et Åkerman

5-3 à 36'41" : S. Treille assisté de F. Rozenthal et Roussel (sup. num.)

6-3 à 45'40" : Jönsson assisté de Strålman et Omark (sup. num.)

 

Suède

Gardien : Stefan Liv.

Défenseurs : Carl Gunnarsson - Magnus Johansson (A) ; Johnny Oduya - Nicklas Grossman ; Kenny Jönsson (C) - Anton Strålman ; Dick Tärnström - Johan Åkerman.

Attaquants : Loui Eriksson - Tony Mårtensson - Mattias Weinhandl ; Kristian Huselius - Rickard Wallin (A) - Marcus Nilson ; Martin Thörnberg - Johan Harju - Linus Omark ; Niklas Persson - Johan Andersson.

Remplaçant : Jonas Gustavsson (G). Absents : Joel Lundqvist (cuisse), Tobias Enström (fracture au visage), Johan Holmqvist (G), Patrik Berglund.

France

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Baptiste Amar (A) - Vincent Bachet (C) ; Thomas Roussel - Benoît Quessandier ; Gary Levêque - Antonin Manavian.

Attaquants : Pierre-Édouard Bellemare - Kévin Hecquefeuille - Yorick Treille ; Sacha Treille - Stéphane Da Costa - Luc Tardif jr ; François Rozenthal - Laurent Gras - Anthoine Lussier ; Cyril Papa - Jonathan Zwikel (A) - Damien Fleury.

Remplaçants : Eddy Ferhi (G), Mathieu Mille, Kévin Igier. Absents : Henri-Corentin Buysse (G), Damien Raux (épaule), Laurent Meunier (épaule).

 

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