Italie - France (10 mars 1951)

 

Match comptant pour les Championnats du monde 1951, groupe B.

Le programme de ce championnat du monde ne met pas spécialement en valeur l'équipe de France. Les affiches sont surtout les rencontres en soirée, avec les grosses nations comme le Canada, devant des milliers de personnes. Le groupe B ouvre le programme en matinée ou en début d'après-midi, et à 13 heures, les Français ne se produisent que devant quelques dizaines de curieux.

Comme les Italiens jouent déjà en bleu, l'équipe de France dispute ce match avec un jeu relativement inhabituel de maillots rouges. Elle ne part vraiment favorite. On sait que les Transalpins comptent dans leurs rangs deux jeunes Italo-Canadiens réputés redoutables, amenés à Milan il y a quelques mois par une vieille connaissance du Vel d'Hiv d'avant-guerre (Pete Bessone). Eno Campanini est effectivement le meilleur joueur sur la glace, et son compatriote Mario Passerini est à l'origine du premier but en déviant un tir d'Aldo Federici. Moins adroits techniquement, les Français sont aussi inférieurs tactiquement et se font encore prendre en contre-attaque. Après ses bons arrêts de début de match, le gardien Edmond Cochet s'incline une seconde fois, un but évitable.

Les Français s'en laissent moins compter physiquement en deuxième période. Ils compensent leurs lacunes par leur courage et leur envie. Ils sont enfin à l'offensive et le jeune "Mimi" Cailler se crée la meilleure occasion. Mais l'équipe tricolore est trop irrégulière techniquement, capable de belles actions mais aussi d'erreurs grossières. L'efficacité n'est pas au rendez-vous, et en fin de tiers, c'est même l'Italie qui creuse le score à 3-0 : Passerini s'appuie en une-deux sur Federici pour s'ouvrir une brèche entre les deux arrières, puis fait preuve d'une bonne vitesse d'exécution au tir.

La France ressort encore des vestiaires très motivée et à l'attaque, mais cette fois elle en est récompensée par un but de Jean Pépin qui traverse seul la patinoire à quatre contre quatre (Federici et Calixte Pianfetti étant en prison) et dribble le gardien Fresia sorti au devant de lui. Le gardien transalpin, auteur d'un bon match, aurait toutefois pu arrêter ce tir. La France continue ses efforts pour réduire l'écart, mais un lancer de la ligne bleue du défenseur lausannois Beltrami, en powerplay, boucle un succès italien somme toute logique (4-1).

Marc Branchu, avec les archives photographiques de Patrick H.

 

Italie - France 4-1 (2-0, 1-0, 1-1)
Samedi 10 mars 1951 à 13h00 au Palais des Sports de Grenelle, Paris (FRA).
Arbitrage de MM. Ahlin et Sando (SUE).
Pénalités : Italie 8', France 6'.

Évolution du score :
1-0 à 09' : Passerini assisté de Federici
2-0 à 14' : Fardella assisté d'Innocenti
3-0 à 39' : Passerini assisté de Federici
3-1 à 41' : Pépin
4-1 à ??' : Beltrami (sup. num.)

 

Italie

Attaquants :
Vincenzo Fardella - Dino Innocenti (C) - Umberto Gerli
Aldo Federici (2') - Mario Passerini - Giancarlo Agazzi
Luigi Mattavelli

Défenseurs :
Carlo Bulgheroni - Guerrino Beltrami
Eno Campanini (2') - Gian Bucchetti (4')

Gardien :
Antonio Fresia

Remplaçant : Mario Bedogni (A). En réserve : Vittorio Bolla (G).

France

Attaquants :
René Cailler - Claude Risler - Georges Baudin
André Longuet - René Giacomotti - Jean Pépin
Jean Payot - Raymond Acquaviva

Défenseurs :
Jean Lacorne - Calixte Pianfetti (2')
Hubert Nivet - Roger Été (4')

Gardien :
Edmond Cochet

Remplaçant : Paul Rovoyaz (C). En réserve : Rolland Willaume (G), Bernard Holzer (D), Jacques Heylliard (A).

 

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