Suède - Norvège (13 mars 1951)

 

Match comptant pour les Championnats du monde 1951.

Paris est bien la capitale de la mode ! La presse française s'intéresse en effet aux tenues scandinaves : "Les joueurs de l'équipe de Suède arborent des maillots de nylon bleu ciel cerclé de jaune. Leurs culottes, en velours côtelé, ont fait sensation, car ils sont les seuls à posséder un tel équipement."

Rassurons-nous, les journalistes en resteront là des considérations vestimentaires. Ils ont surtout remarqué le brio du gardien norvégien Per Dahl, certainement le plus spectaculaire de la compétition malgré son âge avancé (34 ans). Il est vite mis à contribution en raison de la vitesse et la précision de passes des Suédois, et il arrête le palet à plusieurs reprises, aussi bien de la crosse que du genou.

Mais s'il y a une caractéristique de l'équipe suédoise, c'est son esprit offensif, auquel contribue même les défenseurs. L'arrière Rune Johansson le prouve sur une interception en transperçant les deux défenseurs Pedersen et Kroge et en décalant à sa droite Gösta Johansson - revenu en grâce - qui décoche un tir sec et faussement anodin (1-0). Sa polyvalence tactique, la Suède la démontre tout autant pendant le reste de la première période, quand il s'agit de se replier à propos pour préserver cet avantage. Ses joueurs savent agir dans les deux sens de la glace. La Norvège essaie de garder la possession du palet le plus longtemps possible pour ne pas être mise en danger.

Le collectif suédois est d'abord démontré par les passes précises entre les jumeaux Andersson. Ce 0-2 fait mal à la Norvège, surtout que Rygel manque l'immanquable sur une passe en retrait parfaite de Pedersen qui a lancé la contre-attaque. C'est la fougue dans les actions confuses devant la cage qui fait la différence dans le deuxième tiers-temps de ce duel scandinave : à l'usure, la Norvège ne fait plus le poids et encaisse deux buts en quelques secondes, un tir lointain de Thunman puis un but en force de Karlsson. Le meilleur attaquant norvégien du match, Ragnar Rygel, sauvera enfin l'honneur en reprenant le palet après un tir de Voigt dans la balustrade, puis permettra à Petersen de marquer en lucarne en faisant écran devant le gardien.

Les Suédois ont donc trois victoires, comme prévu, avant d'aborder la très alléchante affiche contre la Suisse. Leurs défenseurs sont leurs atouts les plus impressionnants : intraitables dans leur zone, disciplinés, capables de donner de solides mises en échec mais aussi de soutenir l'attaque juste quand il le faut. Le capitaine Åke Andersson a une formidable endurance car il reste tout le match sur la glace sans jamais s'accorder de repos, mais Roar Pedersen l'a aussi fait aujourd'hui dans le camp norvégien, en se chargeant souvent lui-même d'arrêter physiquement les montées de son vis-à-vis de façon virile mais correcte. Pour une fois, le meilleur arrière des "bleu et jaune" a donc été Rune Johansson.

 

Suède - Norvège 5-2 (1-0, 4-1, 0-1)
Mardi 13 mars 1951 à 15h45 au Palais des Sports de Grenelle, Paris (FRA). 250 spectateurs.
Arbitrage de Kurt Hauser et Jack Lutta (SUI).
Pénalités : Suède 0' (0', 0', 0'), Norvège 2' (0', 0', 2').

Évolution du score :
1-0 à 05' : Gösta Johansson assisté de Rune Johansson
2-0 à 30' : Stig Andersson assisté de Hans Andersson
3-0 à 34' : Thunman
4-0 à 34' : Y. Karlsson
4-1 à 38' : Rygel assisté de Voigt
5-1 à 39' : Gösta Johansson
5-2 à 54' : Petersen

 

Suède

Attaquants :
Erik Johansson - Gösta Johansson - Lasse Pettersson
Yngve Karlsson - Hans Andersson - Stig Andersson

Défenseurs :
Åke Andersson (C) - Rune Johansson (2') ou Sven Thunman ou Börje Lövgren

Gardien :
Lasse Svensson

Remplaçants : Åke Lassas (A), Stig Carlsson (A), Rolf Ericsson (A). En réserve : Arne Johansson (G), Bengt Larsson (A).

Norvège

Attaquants :
Per Voigt (2') - Ragnar Rygel - Annar Petersen
Jan Erik Adolfsen ou Finn Gundersen - Leif Solheim - Arne Berg

Défenseurs :
Johnny Larntvet (C) ou Odd Hansen - Roar Pedersen

Gardien :
Per Dahl

Remplaçants : Gunnar Kroge (D), Per Hagfors (D). En réserve : Arthur Kristiansen (G), Bjørn Gulbrandsen (A, commotion).

 

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