États-Unis - Grande-Bretagne (16 mars 1951)

 

Match comptant pour les Championnats du monde 1951.

C'est la grève !

L'enjeu de l'organisation des championnats du monde est important pour la Fédération Française des Sports de Glace (FFSG). Elle a engagé 15 millions de francs de dépenses et doit donc compter sur un bon soutien du public pour couvrir ses frais. Parmi ses grandes craintes figurent des circonstances imprévues, et en particulier une grève. Elle a ainsi souscrit un contrat d'assurance auprès d'une compagnie britannique pour se prémunir aussi bien contre une grève des transports parisiens, qui empêcherait les gens de se déplacer, que contre une grève de l'information (presse quotidienne et radio), qui empêcherait d'assurer la publicité des rencontres.

La FFSG a été fort avisée car le premier évènement est survenu : la RATP est en grève ! Ce mouvement social (qui durera plus d'un mois) commence aujourd'hui, et les organisateurs ont donc fait savoir dans les journaux que des cars de substitution étaient affrétés depuis les différentes gares parisiennes pour permettre aux spectateurs de venir au Palais des Sports pour le programme de la soirée, puis d'en repartir. L'opération est un succès car le public reste présent en nombre. En attendant le grand choc Canada-Suisse, 5000 spectateurs sont déjà présents pour ce match entre Américains et Britanniques.

Ce ne sont certes pas les meilleures équipes de la compétition : la Grande-Bretagne est actuellement dernière et les États-Unis ne comptent qu'une seule victoire arrachée en fin de match contre la Finlande. Mais ils livrent un joli duel dans un esprit très ouvert et très offensif, quitte à négliger parfois la défense. Le jeu est également très correct et les Britanniques ne prennent pour une fois qu'une seule pénalité (aucune pour les Américains). James Mitchell et Roy Shepherd en particulier montrent qu'ils peuvent être de bons arrières en n'employant que des moyens licites.

Le déroulement de la rencontre n'est pas si étonnant. Les Britanniques partent très fort, comme à chaque fois, et ils prennent un avantage conséquent de 4 à 1 en première période. Mais ils ne tiennent pas la distance des soixante minutes... comme à chaque fois. Les Américains ont plus de ténacité et leur patinage garde sa vigueur. Ils réussissent une formidable poursuite et réussissent à égaliser grâce à deux palets traînants que fait fructifier en fin de match Albert Moreau, aussitôt étouffé sous la mêlée festive de ses coéquipiers. Un match nul arraché au courage, mais aussi un point important pour la Grande-Bretagne qui est ainsi assurée de ne pas finir bredouille. Le public applaudit au spectacle avant la grande affiche de la soirée.

Marc Branchu

 

États-Unis - Grande-Bretagne 6-6 (1-4, 2-1, 3-1)
Vendredi 16 mars 1951 à 19h15 au Palais des Sports de Grenelle, Paris (FRA). 5000 spectateurs.
Arbitrage de MM. Hauser et Lutta (SUI).
Pénalités : États-Unis 0' (0', 0', 0'), Grande-Bretagne 2' (0', 0', 2').

Évolution du score :
0-1 à 03' : Nicholson assisté de Neil
1-1 à 07' : Martineau assisté de Poirier
1-2 à 13' : Neil
1-3 à 15' : Rolland
1-4 à 16' : MacCrae
2-4 à 28' : Thériault
3-4 à 36' : Beland
3-5 à 37' : Carlyle
4-5 à 45' : Poirier
4-6 à 49' : Rolland
5-6 à 51' : Moreau
6-6 à 54' : Moreau

 

États-Unis

Attaquants :
Amédée Beland - Larry Berube - Chuck Poirier
Albert Moreau - Pete Thériault - Bob Dubois
Gaston Lauze, Raymond Marcotte (C)

Défenseurs :
Hank Martineau - Jim Fife (2')
Norm Parent (2')

Gardien :
Hank Brodeur

En réserve : Léon Lafrance (G), George Morin (A), Laurier Charest (entraîneur-joueur).

Grande-Bretagne

Attaquants :
John Rolland - Robert Smith - Ian Forbes (2')
John Carlyle - Kenneth Nicholson (C) - Tom Paton
William Crawford, David MacCrae

Défenseurs :
James Mitchell - Roy Shepherd
Doug Wilson - Lawson Neil
Georges Watt

Gardien :
H. Smith

En réserve : Stan Christie (G), John Quales (A).

 

Retour aux Mondiaux 1951