Viry-Essonne - Caen (30 octobre 1999)

 

Match comptant pour la quatorzième journée du championnat de France Elite.

Ce compte-rendu sera amputé de la première minute de jeu, car je suis arrivé en retard à la patinoire de Viry-Châtillon pour cause d'embouteillage sur l'autoroute dû à un accident... dans l'autre sens, l'automobiliste moyen en profitant en effet pour ralentir, observer goulûment et satisfaire ainsi son besoin sadique et maladif de sang et de souffrance, le spectacle lui étant malheureusement caché par l'obscurité. Les deux équipes ont heureusement eu l'amabilité de m'attendre, tout au moins au niveau du score, et apparaissent d'ailleurs fébriles en ce début de match, à l'image de ce mauvais contrôle de Romain Guibet sur une passe en retrait alors qu'il est en position de dernier défenseur, et à l'image des Caennais qui ne parviennent pas à transformer cette occasion. L'ouverture du score interviendra pourtant dès la 7è minute lorsque Aubry dévie entre les jambes du gardien un tir de Brodin. Mais Couturier, à la lutte pour le palet, heurte le visage de Chauvel en levant violemment sa crosse et offre une supériorité numérique aux Caennais. Sur un palet dans les airs devant les buts, Brodin sauve une première fois son camp grâce à un dégagement digne d'un joueur de baseball, mais peu après l'engagement suivant, Ollila égalise d'un slap ravageur. Viry reprend pourtant l'avantage grâce à un 2 contre 1 de Mô et Kivakka conclu comme à l'entraînement par le Finlandais. Bertrand Pousse, devant le but, a l'occasion d'égaliser, mais il tire d'abord à côté avant de louper le palet dans la suite de l'action alors qu'il était toujours bien placé. Mais Viry est euphorique, témoin Yven Sadoun qui, par un enchaînement spectaculaire de feintes et de contrôles, postule aux Hockey Harlem Globe Trotters à défaut de sélection en équipe de France contre le Canada. Quelques rebonds sur les bandes, et Sébastien Roger part même absolument seul dans le dos de la défense caennaise, mais ne parvient pas à tirer. Sur la lancée de leur victoire à Anglet, les Castelvirois paraissent à l'issue de ce premier tiers en mesure d'enchaîner un deuxième succès.

En deuxième période, Caen obtient un 2 contre 1 providentiel, mais Garnier choisit de tirer au détriment du jeu collectif. Le tournant du match intervient finalement à la 32è minute : une sortie de Virenius à cinq mètres de ses buts pour annihiler un contre essonnien, et un but de Margerit sur l'action suivante. Une minute plus tard, deux buts consécutifs de Mikkonen et Provencher achèveront le travail. C'est un véritable coup de bambou qui s'abat sur les Jets, qui paraissent démoralisés, à l'exemple de Kivakka qui doit être appelé à trois reprises par son coach pour daigner se réveiller et rentrer sur la glace. Un petit point positif néanmoins : Viry installe enfin son jeu de puissance, domaine dans lequel les Essonniens ont toujours fait preuve d'une inefficacité notoire. Mais la réussite n'est pas au rendez-vous : ni un bon slap de Mô, ni le tir en contre de Kivakka détourné par les jambières de Virenius, ni une dernière tentative de Jérôme Mô, n'aboutiront au but qui relancerait la machine.

Dans le troisième tiers, Ménard essaie de donner le signal du réveil par un superbe double arrêt, mais Marquet, devant le but, tire à côté. Et c'est Chauvel qui marque d'une belle reprise, imité sur l'attaque suivante par Provencher, alors que la défense castelviroise est absente des débats. Un temps mort et quelques mots de Couturier sur l'arrêt de l'esprit "loser" semblent piquer à vif les Castelvirois. Virenius doit d'abord plonger encoure une fois loin de ses buts pour intercepter un tir de Mô, puis c'est une supériorité numérique qui est enfin concrétisée à la suite d'un bon travail de Brodin, peut-être le meilleur joueur du match : il réussit une belle feinte, se met en position de lancer, tire, va chercher lui-même le rebond, puis trouve un partenaire devant le but, en l'occurrence Fortin, pour conclure l'action. Mais un cinglage de Margerit puis un coup de genou de Garnier sur Sadoun donnera l'occasion aux Castelvirois de montrer que leurs lacunes en supériorité numérique persistent.

Pour espérer aligner d'autres victoires, les Essoniens devront impérativement gommer les problèmes de reconcentration qui leur coûte de prendre des séquences de buts : il est quasiment impossible de remonter après avoir encaissé trois buts en deux minutes. Viry a également souffert d'un manque de rotation entre les lignes (les jeunes étant trop souvent condamnés à regarder les deux premières lignes jouer) et d'une tendance à reculer sous la pression caennaise et à effectuer des passes en retrait hasardeuses. Quant aux Caennais, ils n'auront pas eu l'occasion de montrer grand-chose : dépassés en première période, à l'image d'un Lahtinen lent à réagir et toujours en retard d'une seconde sur chaque palet, ils ont ensuite assommé Viry en deux minutes et n'ont plus eu qu'à gérer. Mais les Normands ont appliqué la bonne tactique en mettant en place un gros pressing.

Viry - Caen 3-6 (2-1,0-3,1-2)

436 spectateurs.

Buts pour Viry :

7'33" Aubry (Brodin, Couturier)

12'47" Kivakka (Mô)

48'46" Fortin (Brodin, Sadoun)

Buts pour Caen :

10'41" Ollila (Rautio, Mikkonen)

31'20" Margerit (Rautio)

32'39" Mikkonen (Garnier, Lahtinen)

32'55" Provencher (Margerit, Rautio)

45'17" Chauvel (Pousse)

45'42" Provencher (Margerit)

Pénalités : Viry 8', Caen 12'.

Bon arbitrage de M. Mendlowicz, assisté de MM. Bataillie et Moine.

 

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