Championnats du monde 1978
Mondial A (du 26 avril au 14 mai 1978 à Prague, Tchécoslovaquie)
Lors du Congrès de Gstaad en juillet 1975, l'organisation du championnat du monde 1978 a été attribuée à la Tchécoslovaquie par 51 voix, contre 7 à la France et 2 à la Suisse.
26 avril Suède - Allemagne de l'ouest 6-2 (2-0,3-1,1-1) URSS - États-Unis 9-5 (3-2,1-2,5-1) Tchécoslovaquie - Allemagne de l'est 8-0 (2-0,2-0,4-0) 27 avril Canada - Finlande 4-6 (4-1,0-3,0-2) URSS - Allemagne de l'ouest 7-4 (4-2,0-0,3-2) Suède - États-Unis 5-1 (2-1,0-0,3-0) 28 avril Tchécoslovaquie - Finlande 6-4 (1-3,2-1,3-0) Allemagne de l'est - Canada 2-6 (0-3,0-1,2-2) 29 avril Tchécoslovaquie - Allemagne de l'ouest 8-2 (2-1,4-1,2-0) Suède - Allemagne de l'est 10-1 (2-0,4-0,4-1) 30 avril URSS - Finlande 6-3 (0-2,3-0,3-1) Canada - États-Unis 7-2 (2-0,3-0,2-2) 1er mai Allemagne de l'est - URSS 2-10 (1-2,1-0,0-8) Allemagne de l'ouest - Canada 2-6 (0-1,1-3,1-2) 2 mai Tchécoslovaquie - États-Unis 8-3 (0-0,3-0,5-3) Finlande - Suède 1-6 (0-0,0-3,1-3) 3 mai États-Unis - Allemagne de l'ouest 4-7 (1-2,3-1,0-4) Finlande - Allemagne de l'est 3-4 (1-1,1-2,1-1) 4 mai Suède - URSS 1-6 (0-2,0-1,1-3) Tchécoslovaquie - Canada 5-0 (1-0,1-0,3-0) 5 mai Allemagne de l'ouest - Finlande 5-3 (2-0,1-1,2-2) Allemagne de l'est - États-Unis 3-7 (1-3,1-2,1-2) 6 mai Tchécoslovaquie - URSS 6-4 (1-2,3-1,2-1) Canada - Suède 7-5 (1-1,2-3,4-1) 7 mai Allemagne de l'ouest - Allemagne de l'est 1-1 (0-1,1-0,0-0) Finlande - États-Unis 3-3 (1-0,1-2,1-1) 8 mai Tchécoslovaquie - Suède 3-2 (0-1,1-1,2-0) URSS - Canada 4-2 (1-0,0-0,3-2)
Classement (7 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Tchécoslovaquie 14 7 0 0 44-15 +29 2 URSS 12 6 0 1 46-23 +23 3 Canada 8 4 0 3 32-26 +6 4 Suède 8 4 0 3 35-21 +14 5 RFA 5 2 1 4 23-35 -12 6 États-Unis 3 1 1 5 25-42 -17 7 RDA 3 1 1 5 13-45 -32 8 Finlande 3 1 1 5 23-34 -11
Pour une fois, l'URSS n'est pas en position de force dans un championnat du monde. La Tchécoslovaquie reste sur deux victoires consécutives et elle est d'autant plus difficile à battre qu'elle évolue chez elle. En plus, les Russes sont diminués : les frères Golikov jouent avec des blessures au genou, Sergei Kapustin a de la fièvre et Vladislav Tretiak tient la cage avec le pouce gauche cassé. Même une défaite ne remettrait pas en cause l'entraîneur soviétique. Il faut dire que celui-ci, Viktor Tikhonov, a obtenu son poste grâce au soutien personnel de Youri Antropov, qui sera le futur président du Soviet Suprême à la mort de Brejnev et qui est alors directeur du KGB.
C'est donc une demi-surprise si la Tchécoslovaquie bat l'URSS grâce à un triplé de Cerník. Une victoire très importante car les résultats sont conservés pour la poule finale.
Poule finale (10, 12 et 14 mai 1978)
Canada - URSS 1-5 (0-0,0-3,1-2) Tchécoslovaquie - Suède 6-1 (2-0,3-0,1-1) Tchécoslovaquie - Canada 3-2 (2-2,0-0,1-0) URSS - Suède 7-1 (2-0,5-1,0-0) Suède - Canada 2-3 (1-1,1-1,0-1) Tchécoslovaquie - URSS 1-3 (0-1,0-1,1-1)
Classement (10 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 URSS 18 9 0 1 61-26 +35 2 Tchécoslovaquie 18 9 0 1 54-21 +33 3 Canada 10 5 0 5 38-36 +2 4 Suède 8 4 0 6 39-37 +2
Nantie de sa victoire 6-4 en première phase, la Tchécoslovaquie peut se permettre de perdre d'un but, mais pas de deux car la différence de buts générale est favorable aux Soviétiques. Ceux-ci gèrent cependant très bien la rencontre et se retrouvent à mener 3-0. Les jeux semblent faits, mais Ivan Hlinka réduit le score une première fois. Puis le voilà qui déborde la défense soviétique par la droite : son tir trompe Tretiak et... échoue sur le poteau. L'URSS est championne du monde après deux ans d'insuccès. Le premier essai de Viktor Tikhonov est un coup de maître, et il le considèrera toujours comme le plus grand souvenir de sa carrière. Ce jour-là, les yeux de l'entraîneur qui se fera un nom pour son impassibilité étaient embués de larmes.
La date exceptionnellement tardive de ces championnats du monde a permis au Canada d'attendre les joueurs éliminés au premier tour de la Coupe Stanley et de bâtir une équipe capable d'accrocher une médaille. Elle y parvient difficilement dans le match décisif contre la Suède, puisque Pat Hickey marque le but vainqueur à une minute de la fin.
Poule de maintien (9, 11 et 13 mai 1978)
Finlande - Allemagne de l'ouest 4-4 (1-2,0-0,3-2) États-Unis - Allemagne de l'est 5-5 (0-3,1-0,4-2) Allemagne de l'ouest - Allemagne de l'est 0-0 (0-0,0-0,0-0) États-Unis - Finlande 4-3 (1-0,2-2,1-1) Finlande - Allemagne de l'est 7-2 (3-1,4-0,0-1) États-Unis - Allemagne de l'ouest 4-8 (1-2,1-1,2-5)
Classement (10 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 5 RFA 9 3 3 4 35-43 -8 6 États-Unis 6 2 2 6 38-58 -20 7 Finlande 6 2 2 6 37-44 -7 8 RDA 5 1 3 6 20-57 -37
La Finlande est en passe d'être reléguée en groupe B pour la première fois, mais elle explose la défense de la surprenante Allemagne de l'est, qui reste alors sur trois nuls de suite, mais qui descend de peu dans le groupe B.
Classement des Championnat d'Europe (7 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 URSS 12 6 0 1 43-18 +25 2 Tchécoslovaquie 12 6 0 1 38-16 +22 3 Suède 6 3 0 4 27-26 +1 4 RFA 5 1 3 3 18-29 -11 5 RDA 4 1 2 4 10-39 -29 6 Finlande 3 1 1 5 25-33 -8
Ce classement ne prend en compte que les rencontres jouées entre équipes européennes. L'URSS est championne d'Europe.
Meilleurs marqueurs
B A Pts 1 Erich Kühnhackl RFA 8 8 16 2 Ivan Hlinka TCH 4 10 14 3 Aleksandr Maltsev URS 5 8 13 4 Boris Mikhaïlov URS 9 3 12 Marcel Dionne CAN 9 3 12 6 Rolf Edberg SUE 7 5 12 7 Helmut Balderis URS 9 2 11 8 Bohuslav Ebermann TCH 6 5 11 Bengt Lundholm SUE 6 5 11 Sergueï Kapustin URS 6 5 11 Rainer Philipp RFA 6 5 11
Meilleur gardien : Jirí Holecek (Tchécoslovaquie).
Meilleur défenseur : Vyacheslav Fetisov (URSS).
Meilleur attaquant : Marcel Dionne (Canada).
Équipe-type élue par les journalistes : Jirí Holecek (TCH) ; Vyacheslav Fetisov (URSS) - Jirí Bubla (TCH) ; Sergueï Kapustin (URSS) - Ivan Hlinka (TCH) - Aleksandr Maltsev (URSS).
Trophée du fair-play : Finlande.
Mondial B (du 17 au 26 mars 1978 à Belgrade, Yougoslavie)
17 mars Italie - Japon 4-5 (2-3,2-1,0-1) Suisse - Pologne 1-8 (0-0,0-6,1-2) Roumanie - Norvège 6-4 (1-1,0-1,5-2) Yougoslavie - Hongrie 2-4 (1-0,0-2,1-2) 18 mars Hongrie - Norvège 4-3 (1-1,2-1,1-1) Yougoslavie - Pologne 2-5 (1-1,1-3,0-1) 19 mars Roumanie - Italie 5-5 (3-1,1-3,1-1) Japon - Suisse 1-6 (0-2,1-1,0-3) 20 mars Hongrie - Japon 1-2 (0-0,1-1,0-1) Roumanie - Suisse 3-7 (2-2,0-3,1-2) Norvège - Pologne 4-9 (0-5,2-3,2-1) Yougoslavie - Italie 3-12 (0-3,3-4,0-5) 21 mars Pologne - Hongrie 7-2 (1-0,5-0,1-2) Yougoslavie - Norvège 1-7 (0-3,0-0,1-4) 22 mars Japon - Roumanie 5-2 (1-0,3-0,1-2) Italie - Suisse 4-7 (1-0,1-4,2-3) 23 mars Hongrie - Roumanie 0-8 (0-1,0-5,0-2) Suisse - Norvège 6-6 (1-3,3-2,2-1) Italie - Pologne 2-12 (1-6,0-0,1-6) Yougoslavie - Japon 1-6 (0-4,0-1,1-1) 25 mars Suisse - Hongrie 12-5 (5-1,3-2,4-2) Norvège - Italie 4-3 (1-1,2-2,1-0) Pologne - Japon 2-2 (0-1,0-1,2-0) Yougoslavie - Roumanie 0-11 (0-5,0-4,0-2) 26 mars Norvège - Japon 1-5 (1-0,0-3,0-2) Italie - Hongrie 2-5 (0-2,1-2,1-1) Yougoslavie - Suisse 5-3 (2-0,2-2,1-1) Pologne - Roumanie 8-6 (2-3,1-0,5-3)
Classement (7 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Pologne 13 6 1 0 51-19 +32 2 Japon 11 5 1 2 26-17 +9 3 Suisse 9 4 1 2 42-32 +10 4 Roumanie 7 3 1 3 41-29 +12 5 Hongrie 6 3 0 4 21-36 -15 6 Norvège 5 2 1 4 29-34 -5 7 Italie 3 1 1 5 32-41 -9 8 Yougoslavie 2 1 0 6 14-48 -34
Après leur passage remarqué en groupe A, les Roumains ont déçu pour leur retour à ce niveau. Ils ont paru fatigués et peu sereins, pas vraiment aidés par deux gardiens médiocres et par un entraîneur, Ionescu, un peu trop excité. C'est la Pologne, emmenée par Tadeusz Obloj, qui est promue dans le groupe A. La bonne surprise du tournoi est la Hongrie, qui doit encore une fière chandelle à son petit gardien Janos Balogh. L'Italie et la Yougoslavie sont reléguées en groupe C.
Pour les Yougoslaves, nation stable du groupe B, ce tournoi à domicile tourne au désastre. Les joueurs ont fait grève pendant la préparation parce qu'il ne sont pas contents des primes versées par la fédération, qu'ils jugent trop basses. La présence trop importante de vétérans n'a pas aidé, et le manque de relève aboutira à ce que ce pays s'embourbe dans le groupe C.
Meilleurs marqueurs
B A Pts 1 Tadeusz Oblój POL 11 4 15 2 Leszek Tokarz POL 5 8 13 3 Doru Tureanu ROU 6 6 12 4 Jöri Mattli SUI 10 1 11 5 Dumitru Axinte ROU 5 6 11
Meilleur gardien : Takeshi Iwamoto (Japon).
Meilleur défenseur : Aldo Zenhäusern (Suisse).
Meilleur attaquant : Leszek Tokarz (Pologne).
Équipe-type des journalistes : Takeshi Iwamoto (JAP) ; Andrej Slowakiewicz (POL) - Aldo Zenhäusern (SUI) ; Georg Mattli (SUI) - Leszek Tokarj (POL) - Tadeusz Obloj (POL).
Trophée du fair-play : Norvège.
Mondial C (10, 12, 13, 15, 16, 18 et 19 mars 1978 à Las Palmas, Espagne)
Chine - France 8-4 (1-2,3-1,4-1) Pays-Bas - Belgique 18-3 (6-1,8-1,4-1) Autriche - Danemark 7-4 (3-1,3-1,1-2) Espagne - Bulgarie 2-7 (1-2,1-3,0-2) Chine - Danemark 3-2 (1-0,0-1,2-1) Autriche - France 9-7 (3-4,2-1,4-2) Espagne - Belgique 11-4 (3-1,4-2,4-1) Bulgarie - Pays-Bas 0-8 (0-4,0-3,0-1) Chine - Belgique 12-1 (5-0,4-0,3-1) Danemark - France 7-6 (2-1,4-3,1-2) Espagne - Pays-Bas 0-19 (0-2,0-7,0-10) Autriche - Bulgarie 3-3 (2-1,1-0,0-2) Bulgarie - Belgique 10-3 (1-1,4-2,5-0) Pays-Bas - France 12-3 (2-1,5-2,5-0) Autriche - Chine 9-4 (3-0,2-1,4-3) Espagne - Danemark 2-10 (0-4,1-3,1-3) Pays-Bas - Danemark 3-3 (2-1,1-1,0-1) France - Belgique 9-0 (4-0,3-0,2-0) Espagne - Autriche 4-14 (2-5,1-4,1-5) Chine - Bulgarie 2-4 (0-2,1-0,1-2) Autriche - Belgique 19-1 (7-1,5-0,7-0) Danemark - Bulgarie 8-3 (0-0,5-1,3-2) Espagne - France 3-13 (0-3,1-6,2-4) Chine - Pays-Bas 4-6 (0-2,3-3,1-1) Danemark - Belgique 22-1 (11-0,3-0,8-1) Bulgarie - France 0-4 (0-0,0-2,0-2) Autriche - Pays-Bas 4-8 (1-5,2-1,1-2) Espagne - Chine 4-14 (2-5,1-4,1-5)
Classement (7 matches)
Pts V N D BP-BC Diff 1 Pays-Bas 13 6 1 0 74-17 +57 2 Autriche 11 5 1 1 65-31 +34 3 Danemark 9 4 1 2 56-25 +31 4 Chine 8 4 0 3 47-30 +17 5 Bulgarie 7 3 1 3 27-30 -3 6 France 6 3 0 4 46-39 +7 7 Espagne 2 1 0 6 26-81 -55 8 Belgique 0 0 0 7 13-101 -88
Les Pays-Bas et l'Autriche sont promus dans le groupe B.
Ce championnat du monde se déroule aux Canaries, au milieu des palmiers, par une température extérieure tropicale, dans une patinoire inondée de soleil par de grandes baies vitrées, ce qui rend l'état de la glace pour le moins original. Elle est si molle que les cages bougent au moindre choc. Le tableau d'affichage, les vestiaires et l'éclairage sont rudimentaires. Entre la patinoire et la plage voisine, les joueurs se demandent parfois quoi choisir. Les membres de l'équipe belge ont quant à eux arrêté de se poser la question, et ont abandonné toute préparation pour goûter au mieux aux joies des vacances dans les îles. Le public local se désintéresse aussi totalement de la compétition, même des matches de l'Espagne, et ce sont des touristes qu'on retrouve en tribunes au milieu des joueurs des équipes ne jouant pas.
Après avoir été victime du rythme de patinage infernal des Chinois et de leurs contre-attaques mortelles, la France mène 3-0 contre l'Autriche à deux minutes de la fin du premier tiers-temps, mais se fait remonter à cause de l'inexpérience de sa défense et de son gardien Jean-François Druel. Celui-ci est remplacé par Daniel Maric, malheureusement guère en forme en ce début de tournoi et qui aura encore quelques faiblesses contre le Danemark. Il retrouvera son jeu par la suite, tout comme les Bleus qui récupèreront Philippe Rey absent les deux premiers jours car il s'était blessé à un orteil contre un pied de table ! Malheureusement, la France ne peut plus alors qu'assurer sa présence en championnat du monde l'an prochain en évitant les deux dernières places.
La bonne surprise de ces Mondiaux a été Yves Fauchart (Croix), révélation aux yeux de tous. On aura aussi apprécié l'engagement physique très utile du défenseur au moral de gagneur André Allard (Megéve), remplaçant de dernière minute du junior Christian Vouillamoz blessé au nez au dernier entraînement avant le départ. Pourquoi n'a-t-il pas été sélectionné plus tôt, alors qu'il s'impose comme un des trois meilleurs arrières français avec Oprandi et Vouillamoz ? Le meilleur joueur français du tournoi est le petit attaquant grenoblois Bernard Le Blond avec ses dix buts, mais son coéquipier Philippe Treille joue bien en dessous de son niveau.
Meilleurs marqueurs
B A Pts 1 Jack de Heer HOL 14 19 33 2 Herbert Pöck AUT 15 15 30 3 Jan Janssen HOL 14 13 27 4 Rudolf König AUT 14 8 22 5 Alexander Sadjina AUT 12 9 21
Meilleur gardien : Harry van Bilsen (Pays-Bas).
Meilleur défenseur : Othmar Russ (Autriche).
Meilleur attaquant : Jack de Heer (Pays-Bas).
Trophée du fair-play : Belgique.
Les précédents championnats du monde (1977)
Les championnats du monde suivants (1979)