Vaine course poursuite

 

Article de L'Alsace (16 janvier 2000).

Le HCM a encaissé une logique défaite (3-5) hier à domicile. Trois fois, les Mulhousiens ont été menés, trois fois ils sont revenus au score... En vain. Le club est désormais dernier du nouveau championnat.

<< Rien ne sert de courir, il faut partir à point >>. Les Mulhousiens peuvent méditer la fable de La Fontaine. Hier, ils ont malheureusement joué le rôle du lièvre. Le HCM avait fini la permière moitié de saison sans défaite à la première place, battant Brest à deux reprises. Hier, à l'issue de la deuxième journée des play-offs, les Scorpions pointent à la dernière place du classement, avec deux défaites, la dernière contre... Brest. Il n'y a rien de honteux à perdre contre Brest qui, avec ses nouveaux renforts arrivés à Noël, fait partie des prétendants au titre et le HCM conserve toutes ses chances d'aller en demi-finales. Il reste que le club compte déjà quatre points de retard sur les postulants et qu'il doit, déjà, entamer une course-poursuite. Une course-poursuite qu'il s'est déjà infligé vainement hier soir face à Brest. En espérant qu'il pourra troquer son rôle de lapin avec celui de la tortue avant la fin de la saison... Les choses ont, en tout cas, bien mal commencé hier. Les Mulhousiens sont dominés par des Brestois bien plus entreprenants. D'autant plus entreprenants que les Scorpions multiplient les cadeaux, offrant palets et glace libre aux visiteurs.

Heureusement, Neckar !

En fait, c'est Neckar (de retour pour la première fois depuis sa blessure au genou en novembre) qui tient la maison mulhousienne. Le gardien fait un festival tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt couché, tantôt à genoux. Les Brestois se baladent mettant au supplice les défenseurs. Les transversales bretonnes traversent la patinoire comme un fil à couper le beurre dans une margarine défensive peu digeste... Heureusement, les attaquants bretons manquent un peu de réussite face à Neckar. Les Scorpions balbutient leur jeu et, à part une action menée par la première ligne Turcotte-Flinck-Vaillant qui se termine sur le poteau de Morvan, il faut bien reconnaître que c'est Brest qui fait le jeu. Les passes mulhousiennes arrivent rarement à destination et les attaquants, empêtrés dans une défense vive, donnent l'impression de ne pas savoir ce qu'ils doivent faire du palet... Et ce qui devait arriver, arrive. À la douzième minute, alors qu'il ne reste que neuf secondes de pénalité à tuer, Takala d'un tir bizarre du flanc gauche trompe Neckar masqué par un défenseur. Rageant mais mérité. Patrick Pommier sonne enfin la révolte mulhousienne. Le début du deuxième est un peu meilleur et la ligne slovaque du HCM réussit à transformer la deuxième supériorité numérique après un engagement gagné par Konstantinidis (1-1, 25'39). La joie est de courte durée. A peine trente secondes plus tard, Cyrille David écope d'une pénalité et laisse ses partenaires à quatre. Galarneau se charge de lui faire regretter (2-1, 27'34). C'est le deuxième but marqué en power-play par les Brestois. En début de troisième période, Pascal Ryser, l'entraîneur du HCM, décide de revoir complètement ses batteries. Il ôte la troisième ligne (Boirin, David, Piquemal) de la rotation tout en privant Vaillant de glace pour le remplacer en première ligne par tantôt Boirin tantôt David. La réorganisation est similaire en défense : si Richard et Dumenil restent ensemble, Patrick Wyss et Marcus Schweiss disparaissent des tablettes alors que Renier et Pommier font la paire. Tactique ? motivation ? hasard ? forme ? La méthode porte ses fruits. Konstantinidis envoie un boulet au-dessus de la cage bretonne. Morvan ne sait pas de quel côté va venir le rebond derrière sa cage. Le temps d'y réfléchir et Konstantinidis est déjà passé par là (2-2, 44'29) Là encore, la joie est de courte durée. Deux minutes plus tard, Koivisto allume une première fois Neckar de loin avant de reprendre le rebond du revers (3-2). Les Mulhousiens sont à nouveau menés... Il faut un impressionnant slalom de Dumenil en supériorité numérique pour revenir une troisième fois au score. Malheureusement, c'est aussi la dernière fois. Juraj Faith écope d'une pénalité bizarre à la 52è minute et il faut à peine 40 secondes et une seule attaque à Halonen pour sonner le glas des espoirs mulhousiens. Deux minutes plus tard, Bertrand enterre carrément la partie alors que le banc alsacien réclamait un hors-jeu. Les Mulhousiens ont commencé leur course poursuite trop tard.

Patrick Fort
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