Les Scorpions ont "bouffé" du sanglier

 

Article de L'Alsace (7 février 2000).

Mulhouse, comme Clermont, avait un besoin impératif de victoire pour garder un espoir de qualification pour les demi-finales. Les Scorpions, parfaitement structurés, pratiquant un hockey sérieux, sont parvenus logiquement à leurs fins en l'emportant 4 à 0 face à des Sangliers surclassés.

Deux équipes aux abois avec l'impérative nécessité de prendre des points, c'était la rencontre, chargée d'intensité, de suspense, qui était prévue samedi soir, à la patinoire du SIECAC, entre les Sangliers Arvernes et les Scorpions de Mulhouse, respectivement sixièmes et septièmes de la poule play-off. L'opposition, entre ces deux mal classés aux ambitions et moyens bien supérieurs à ce que ne reflète leur classement, a tenu toutes ses promesses. D'abord un début de match stratégique, anesthésié par la lourde pression qui pesait sur les épaules des joueurs des deux camps. S'appliquant à ne pas perdre le palet, les deux équipes, qui faisaient tourner rapidement la rondelle, ne se découvraient pas vraiment, restant dans un hockey très prudent. Ce sont les Clermontois qui les premiers desserraient un peu cette lourde chape, s'enhardissant en pratiquant un jeu plus ambitieux qui leur procurait deux occasions franches. Les deux fois, François Neckar, l'excellent gardien alsacien, gagnait son duel face aux attaquants auvergnats. La rencontre montait d'intensité après un peu plus de 13 minutes de jeu. A ce moment-là, les esprits (clermontois dans un premier temps puis mulhousiens ensuite) s'échauffaient. Deux Sangliers étaient, coup sur coup, priés d'aller rejoindre le banc de la prison, où les attendaient de charmants gardiens. Butant sur une défense bien organisée, les visiteurs perdaient à leur tour leur flegme et voyaient deux des leurs conviés à un petit tour en prison. Une période agitée qui semait le trouble dans l'organisation auvergnate, ce dont profitait David Cyrille (13'21''). Quatre minutes plus tard, alors que les bancs des deux geôles étaient toujours copieusement garnis, Patrick Turcotte doublait la mise pour Mulhouse qui prenait un ascendant certain sur une rencontre qui se durcissait nettement. Le deuxième tiers ne différait pas du premier acte. Toujours aussi dur et accroché, le jeu était haché par l'innombrables pénalités qui obligeaient les deux équipes à jouer quasiment tout cette seconde période en infériorité numérique. Jouant toujours très haut, patinant parfaitement et se trouvant à merveille, les Alsaciens mettaient la pression sur la défense clermontoise qui était sauvée par le poteau. François Neckar, le gardien visiteur, préservait, lui, l'invincibilité de sa cage face à des attaquants auvergnats toujours aussi malheureux dans leurs tentatives. Minute après minute, les Scorpions se dirigeaient vers ce quoi ils patinaient, la victoire. Cette tendance se confirmait après un peu plus de trois minutes de jeu dans le dernier tiers temps. Fébrile, la défense auvergnate offrait un palet de plus à des attaquants de l'Est qui n'en demandaient pas tant. Cyrille David, qui héritait de la rondelle au centre de la patinoire, filait vers le but clermontois, fixait Mongrain et offrait un "caviar" à son coéquipier Marius Konstantidinis qui se faisait un plaisir de creuser un peu plus l'écart. Une avance bien préservée par un François Neckar impérial devant sa cage, qui réussissait exploit sur exploit. Si, comme de coutume, le réalisme faisait défaut dans le camp auvergnat, il était en revanche bien présent chez les Alsaciens qui, par l'intermédiaire de Roman Trebaticky, ajoutaient un quatrième but. Touchés au moral, les Sangliers se jetaient en ordre dispersé dans une bataille dominée de la crosse et du patin par des Scorpions qui ont amplement mérité leur victoire.
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Clermont-Ferrand. Patinoire du SIEAC.
Mulhouse bat CAHC 4-0 (0-2 0-0 0-2).
Arbitrage de M. Voulliarnoz assisté de MM. Barbez et Avaveien. 600 spectateurs environ.
Clermont : 20 minutes de pénalités.
Mulhouse : les buts, 14'44'' de David (Turcotte), 16'19'' de Turcotte (Renier), 43'11'' de Konstantidinis (David), 46'38'' de Trebaticky. Trente minutes de pénalités.

B. F.

 

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