Les Sangliers ont chargé

 

Article de La Montagne (7 février 2000).

Mercredi 28 avril 1999, patinoire du SIEAC, au bout d'un suspense inoubliable, lors d'une dramatique parfaitement écrite, les Sangliers Arvernes, entraînés par le Suédois Ivan Hansen, viennent à bout (3 à 2) des Ours de Villard-de-Lans. Ils sont champions de France de Nationale 1.

Le grand rêve, les Sangliers Arvernes l'ont empoigné à pleines mains, un soir d'avril de l'année 1999. Ce mercredi 28 là, faisant rendre les armes (3 à 2), à une excellente équipe de Villard-de-Lans qu'ils avaient tenu en échec dans le Vercors (4 à 4), les partenaires de Philippe Badin et Réjean Pageau étaient sacrés champions de France de Nationale 1 dans une patinoire en délire remplie jusqu'à la gueule par 2500 spectateurs au comble du bonheur. Plus de 500 personnes étaient restées dans les escaliers qui conduisent à la patinoire, dépitées de ne pouvoir assister au spectacle. Tous ces exclus de la grande liesse pouvaient, le soir même, faire une fête mémorable pour saluer ce premier titre national qui fera date dans les annales du hockey auvergnat et du sport régional. Ce titre, c'est l'histoire et la récompense d'une poignée de passionnés qui, une trentaine d'années plus tôt, avaient cru à la réussite d'un sport qui n'avait que peu de racines en Auvergne. C'est en 1972 que le hockey, l'artistique et la vitesse (remplacée plus tard par la danse), prenaient place au sein du CSC que présidait alors M. Barnay. Une poignée d'irréductibles Arvernes, pas encore Sangliers, Mouly, Chavigny... autour du Président Mathieu prenaient en main les destinées des hockeyeurs qui disputaient leur première rencontre officielle contre Limoges. Maillots de rugby sur le dos, les Auvergnats remportaient ce match 6 à 5. Beaucoup d'oppositions et de victoires allaient suivre. M. Durtordoir succédait à M. Mathieu avant de céder la place à Mme Nicolas-Touriani, MM. Colas, Condat, Panay, Grossetête et maintenant Triouleyre.

Des Canadiens, Tchèques, Espagnols, Suèdois... foulaient la glace de la Patinoire du SIEAC pendant ces quelque trente années d'existence qui étaient marquées par des hauts et des bas. Des grands noms du hockey, à l'instar de Michel Vallières, un gardien de but canadien qui a participé aux JO de 1994, ou André Saint-Laurent vont faire la légende du club, qui, après avoir pris l'intitulé de AHC et avoir rencontré quelques difficultés financières renaît de ses cendres pour devenir le CAHC actuel qui a connu son heure de gloire il y a deux ans. A cette couronne magique avait précédé un titre national pour les benjamins en 1975 et un autre en 1979 ainsi qu'une distinction en Nationale 2. Mais le fait marquant est et restera le sacre d'il y a deux ans. Une profonde mutation touche le club lors de l'intersaison 97/98. Didier Triouleyre, qui remplace Bernard Grossetête aux commandes du club, et son comité directeur donnent un fort accent scandinave à l'équipe 1. Ivan Hansen, le coach suédois des seniors, s'entoure de compatriotes. Une bonne seconde place en poule Est, derrière Briançon, ouvre la porte des play-off à des Auvergnats ambitieux et sereins.

Une seconde partie de championnat parfaitement maîtrisée (dix victoires, trois défaites et un nul) propulse les Sangliers Arvernes à la première place de cette poule de play-offs et, de fait, en demi-finale. Un premier exploit à Dunkerque (une victoire 6-4) entrebâille la porte de la finale définitivement ouverte lors de la rencontre retour remportée 4-2. Débute alors la marche triomphale vers le sacre. C'est certainement à Villard-de-Lans, dans une patinoire chauffée à blanc, que François Martin et ses partenaires, en réalisant un résultat nul (4 à 4) dantesque, après avoir été menés 3 à 0 lors du premier tiers-temps, tressaient les premiers lauriers d'une couronne qu'ils porteront définitivement un bouillant soir d'avril.

Bernard Faure

 

Analyse d'un ancien Président, Michel CONDAT

Le hockey à Clermont-Ferrand a toujours attiré les fortes personnalités en son sein, mais s'il est un personnage incontournable lorsque l'on parle des Sangliers Arvernes, c'est bien le Docteur Michel Condat. Président de 1983 à 1991, il a gardé un œil sur ce sport et ces sportifs qu'il regarde toujours avec des yeux de Chimène.

"C'est sûr que j'ai suivi avec attention l'extraordinaire épopée des Sangliers la saison dernière, comme je continue à m'intéresser aux résultats du club. Ce titre de Champion de France de Nationale 1 c'est une grande satisfaction et la consécration de tout le travail et les efforts effectués depuis la création du club".

Les différentes accessions ont jeté de solides bases d'un club qui, grand regret de l'ancien président, n'a jamais vraiment connu l'Elite. "On a juste fait une petite demi-saison en Elite. C'était avant les JO d'Albertville. C'est dommage !".

Pour le reste, "André Saint-Laurent et Michel Vallières, deux Canadiens emmenés à Clermont par Serge Messier, arrivé en 1982, sont, avec Zednec Blaha, des grandes figures qui ont marqué la vie du club", explique Michel Condat, qui est persuadé "qu'avec l'évolution vers le printemps et l'été du championnat de France de rugby, il y a une vraie place, en hiver, pour le hockey à Clermont".

 

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