Caen sauve l'honneur mais pas le titre

 

Article de Ouest-France (17 avril 2000).

Défaits sur leur glace (1-3) à l'aller, les Caennais n'ont pu rattraper leur retard mais se sont tout de même imposés 1-0 à Reims, hier, au retour. Un but qui n'aura pas suffi mais leur permet de devenir vice-champions de France un peu plus d'un mois après avoir ravi la coupe de France.

REIMS (d'un de nos envoyés spéciaux). - A défaut de champagne, les Caennais nous ont servi les bulles d'un match retour pétillant en occasions et assorti d'une belle rasade de dignité. Avec en prime une victoire chez le champions de France. Les mémorialistes du hockey français retiendront que les Rémois auront pris l'option sur la couronne à Caen, à l'aller avec deux buts d'avance. A deux pas de leur cathédrale, qui a sacré tant de rois de France, les partenaires de Briand ont brandi la coupe Magnus mais perdu le gain du retour. Les Caennais ont donc sauvé l'honneur et échoué à un seul but des prolongations.

Le handicap de deux buts à grignoter présente au moins un avantage : il n'y a pas à tergiverser entre deux tactiques. Instruits de cet état de choses et passées les escarmouches entre Paananen et Grossi, si les Caennais pouvaient se lancer dare-dare à l'abordage de ces Rémois coupables d'une certaine fatuité. Car bizarrement, à trop se comporter en gérant, Reims trahissait quelque relâchement dans ses variations défensives.

Avec outrecuidance, les Léopards créaient un cafouillage monumental sur la ligne de but et Pietila allongeait la main pour chiper le palet (3'42"). Ça sentait la faille car, sur un lancer impeccable, Filippin rasait le montant des cages (4'52").

Le public commençait à gronder et exhortait ses Flammes bleues à réagir. Savoie s'exécutait en harcelant un Virenius aussi fiable qu'une vigie. Le bras de fer ne faisait pas l'économie d'affrontement virils. Caen manquait ainsi l'opportunité de négocier un 5 contre 3 alléchant. Car Rautio, Paananen et Provencher devaient à leur tour effectuer un petit séjour derrière les barreaux. Du temps perdu.

Melong ramène l'espoir

A l'amorce du deuxième tiers, Reims revenait pour manger du Léopard et Paradis se voyait refuser un but (21'12") manifestement catapulté avec l'aide du patin. Et comme une sueur froide n'arrive jamais seule, Virenius était bien inspiré de repousser un missile de Savoie (21'33"). Les hommes de Leime se retrouvaient plus souvent sur le reculoir, même si Provencher alertait Pietila (27'19"). Le capitaine Briand partait au duel devant Virenius qui repoussait du patin (28'04"). Par deux fois, Pousse taquinait Pietila. En vain. Reims ne se contentait plus de verrouiller, le lauréat de la phase régulière tenait sans rassurer. La preuve ?

D'un tir limpide comme de l'eau de roche, Melong débloquait le compteur caennais (41'50") au retour des vestiaires. La pression pesait dangereusement sur Reims alors protégé par un seul petit but d'avance. Et plutôt qu'à essayer d'augmenter ce modeste capital, les Rémois pariaient davantage sur la conservation du palet. Manière de freiner le jeu et les ardeurs des Normands. L'entreprise s'accompagnait d'une rigueur défensive soutenue.

Caen s'impatientait à patiner après un palet jalousement convoité. Dans les cinq dernières minutes, les tentatives de part et d'autres se succédaient dans une atmosphère particulièrement crispante. Révélé maître dans l'art de la résistance, la première coupe Magnus de son histoire. Pour un petit but !

 

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