Commencer par se remotiver

 

Article du Dauphiné Libéré (18 avril 2000).

Samedi, face à une équipe de Mulhouse théoriquement moins forte que la leur, les Villardiens ont payé le prix fort pour leur manque de réalisme.

Les Ours peuvent nourrir de très gros regrets après leur élimination en demi-finale contre Mulhouse. Les Alsaciens sont effectivement très loin de développer le jeu des Villardiens. Si les Scorpions possèdent une somme d'individualités très performantes en attaque, ils paraissaient très friables en défense. Alors, comment cette équipe, au demeurant plus faible, a-t-elle pu éliminer les Isérois ? Tout simplement en faisant preuve de réalisme devant le but. On pourra toujours disserter sur les erreurs individuelles de tel ou tel joueur, mais le seul vrai constat qui s'impose c'est que les locaux ont fait preuve d'une grande maladresse devant le but adverse. Patrick Rolland, le gardien international des Ours, analyse cette défaite : << On n'a pas bien joué contre Mulhouse. Le handicap concédé au match aller était loin d'être insurmontable mais on rate des occasions en or. Samedi, on peut tout aussi bien s'imposer 8 à 2 sans qu'il n'y ait à redire. >>

Ce manque de réalisme devant le but adverse ne date pas d'hier et perdure depuis quelques saisons. Seulement, auparavant, il y avait un attaquant "renfort-buteur" pour tirer l'équipe, tels Corbin, Doucet ou Allard. Villard-de-Lans a trouvé un bon rendement offensif cette saison avec Zac Gross. << Nous avons même raté des cages vides et des buts tout faits, poursuit Patrick Rolland. Même contre le plus mauvais gardien du championnat, nous ne sommes pas arrivés à marquer. Paradoxalement, la blessure de Neckar, leur gardien titulaire, nous a peut-être desservis. Dès le retour sur la glace, dans le deuxième tiers, nous avons arrêté de jouer. En plus, on commet deux erreurs individuelles qui nous coûtent cher. Vu que nous n'avons pas marqué derrière, les jeux étaient faits. Wyss est le pire gardien que j'ai vu à ce niveau et nous n'avons même pas marqué. Ce n'est pas nouveau, ce problème d'efficacité... >>

Les Villardiens, dans leur grand ensemble, ne se sont pas montrés assez audacieux. En face, les Trebaticky et autres Flinck, les panneaux publicitaires ambulants mulhousiens, ont fait en revanche preuve d'une totale réussite en exploitant à merveille les erreurs des Ours.

De plus, les Isérois sont retombés dans leurs travers disciplinaires. Comment peut-on remonter quatre buts à une équipe en passant un tiers en infériorité numérique ? Certes, les Alsaciens ont joué avec beaucoup de vice mais l'enjeu aurait dû servir à canaliser les remontées d'adrénaline des Villardiens.

Maintenant les Ours se déplacent ce soir à Briançon pour la première rencontre de la petite finale. << C'est rageant pour deux tiers-temps de rater la finale, conclut Patrick Rolland. Il va falloir se remotiver pour la troisième place. C'est dur car on voulait la finale. Je me souviens que les deux dernières années ces matchs n'étaient pas intéressants car la motivation n'y était plus. Briançon doit être dans le même état d'esprit. Je sais aussi que terminer quatrième est décevant ; alors nous allons tenter de finir sur une bonne note. >>

Pour ce déplacement, Dennis Murphy devra faire avec les absences de Rolland, retenu en sélection nationale, et Pereira, toujours blessé.

Cyril Mayousse

 

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