Un nouvel exploit ?

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (18 avril 2000).

En Nationale 1, Brest ressemble à une équipe Élite égarée. La battre, ce soir en finale aller du championnat de France, serait, pour le HC Mulhouse, un réel exploit.

Pour les Albatros de Brest, la finale est un minimum. Du budget à l'effectif, ils ont tout pour rivaliser avec l'Élite. C'est d'ailleurs là qu'ils veulent remonter dare-dare après leur rétrogradation financière en Nationale 3. En quatre ans, ils sont sur le point de réaliser le quarté suprême : celui de remporter tous les championnats nationaux, de l'Élite à la N1, en passant par la N3 et la N2. Un parcours fou facilité par des capacités énormes. Qui d'autre en effet peut se permettre de changer en cours de saison deux lignes complètes ?

Scorpions diminués

En face, les Scorpions de Mulhouse opposeront une équipe diminuée. Le voyage à Villard-de-Lans a laissé pas mal de séquelles. Neckar, le gardien slovaque, y a terminé sa saison. Konstantinidis, l'attaquant slovaque et meilleur buteur de la N1, l'avait vu stoppée dès le match aller. Le pouce cassé de Pommier ne lui permettra pas davantage d'être sur la glace ce soir. David a également reçu un sale coup sur la main : elle a doublé de volume. Boirin ne peut marcher droit (victime d'un coup). Quant à Flinck, on saura ce matin s'il pourra jouer. << Tout ça m'embête, tempête Pascal Ryser, l'entraîneur mulhousien. J'aurais bien aimé qu'on puisse au moins défendre nos chances avec l'équipe au complet. Quel que soit le jeu qu'on met en place, il faut les éléments pour l'appliquer. >> Car c'est la force de Mulhouse que d'avoir un style qui gêne terriblement Brest. Comme l'explique Nicolas Boirin : << Les Brestois possèdent un jeu très propre, très technique. Leurs joueurs ne sont pas du genre à aimer se frotter. Or, contre nous, avec quatre joueurs en ligne, on quadrille tout. S'ils veulent passer, ils devront évoluer "à la canadienne", avec de grands palets derrière la défense. Et ça, ils n'aiment pas le faire. >>

<< On peut être dangereux >>

Autant demander à des Brésiliens de pratiquer le "kick and rush" britannique ! Boirin toujours : << Notre système est parfait. C'est vraiment le meilleur. Quand tout le monde est bien en place, on ne craint personne. >> Pas même Brest ? << J'aurais même préféré tomber sur eux en demi-finale ! Je crois vraiment que c'est une équipe qu'on peut battre. En plus, qu'est-ce qu'on a à perdre ? Être dans les deux premiers est déjà une grande chose. Mais, croyez-moi, il ne sera pas facile de nous battre. [...] Il va quand même falloir qu'ils viennent nous chercher, complète Pascal Ryser. Quoiqu'il arrive, on devra se donner à fond. Même si les gars sont très fatigués, on oublie tout quand on est en finale. Même diminuée, une équipe peut être très dangereuse quand elle est remontée. Et, j'ai vu à Villard qu'elle était prête. Contre eux, sur six tiers-temps, on n'en a raté qu'un seul, le premier là-bas parce que les gars étaient trop crispés pour être dans le match. Tout le reste fut très bon. >>

Deux victoires déjà

Ce soir, il faudra l'être encore plus : << Ce qui va nous arriver pendant 60' sera terrible. Individuellement, les Brestois sont rompus à ce type de match. Chez eux, ça joue vite, c'est précis et intensif. En plus, il y a du monde sur le banc... Mais, on est prêts. A nous de tout faire pour ne rien regretter. >> Et puis, Mulhouse a déjà battu Brest à deux reprises cette saison. Même si c'était un autre groupe d'Albatros, cela laisse, tout de même, quelques espoirs. Même minces.

Serge Bastide

HC Mulhouse - Brest, ce soir (20 h 30) à la patinoire de l'Illberg. Réservations de 9 h 30 à 18 h 30.

 

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