S.O.S. kiné

 

Article de l'Alsace (20 avril 2000).

Les Scorpions n'ont pas eu à composer un numéro d'urgence pour soulager leurs douleurs après le match contre Brest. Trois professionnels du massage les suivent, surtout en cette fin de saison. L'un d'entre eux a mis la main à la pâte hier.

Ouichibang, crac, boum, wouiz. Les paroles de la chanson de Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot collent parfaitement aux chocs subis par les hockeyeurs mulhousiens sur la glace depuis le début de saison, notamment contre Brest en finale avant hier (6-8). Malgré leurs protections, ils souffrent. Du moins, ils serrent les dents jusqu'à ce que les kinésithérapeutes les prennent en main.

Durs au mal, les Scorpions ne se laissent pas masser par confort. << Ils ne trichent pas, ils acceptent la douleur >>, confie le dernier kiné arrivé au club en octobre 1999. Dix à vingt minutes sont nécessaires pour retaper les sportifs. << En ce moment, j'officie environ deux heures par jour en plus de mon travail. C'est éprouvant. >> Sous les combinaisons rembourrées, les Scorpions présentent une masse musculaire qui nécessite une bonne poigne.

Même s'ils ont de petits gabarits, j'ai parfois du mal à prendre les muscles des cuisses dans une main. >> Avec le dos et les épaules, il s'agit de la partie du corps la plus sujette aux maux.

<< On ne voit pas au travers des muscles >>

Outre l'aspect physique, le mental des joueurs importe au kiné. << Lorsque je travaille dans la petite salle à côté des vestiaires, je tiens à ce que personne ne vienne troubler la quiétude du joueur, comme la mienne. >> Lui concentré, le hockeyeur relâché, le travail au corps peut commencer. Massage, silence, le joueur se laisse aller à la confidence. << J'écoute, confie le kiné, mais je ne dis rien. >> Le kiné pose seulement quelques questions avant la séance pour cerner le mal. << Je palpe aussi le corps pour élaborer un cheminement dans le massage. >> Un massage le plus souvent réalisé de façon naturelle. << J'essaie au maximum de masser à sec. J'utilise des crèmes neutres pour faire glisser la main si nécessaire. En cas de douleur ciblée par le médecin, j'applique également des crèmes anti-inflammatoires ou décontracturantes. >> Comme cela peut être le cas en cette fin de saison, surtout après les confrontations contre Villard-de-Lans. Car la récupération va être prépondérante jusqu'à samedi, jour de la finale retour à Brest. Par exemple, Laurent Wyss a accompli un match entier samedi qui lui a laissé des traces. << J'ai été victime de crampes durant le dernier tiers-temps. >> Le massage intervient parfois à chaud, lorsqu'il s'agit d'une urgence. << Mais la vraie thérapeutique s'effectue le lendemain du match, comme aujourd'hui (Ndlr : hier). Des examens nous éclairent parfois. On a beau bien sentir les choses avec nos mains, on ne voit pas au travers des muscles. >> Quoique. << On ne fait pas corps avec les athlètes mais on s'en approche. >> Une approche qui prend forme sur le bord de la glace lors des matches. << On a besoin de voir les chocs, pour comprendre ce qui s'est passé et ce qui va se passer pour la thérapeutique. >> Depuis son arrivée en octobre, le troisième kiné du club se sent intégré à l'équipe. << Je me trouve à côté du banc des remplaçants pendant les matches et je vibre autant que les joueurs. D'ailleurs, je pense faire partie de l'équipe >>.

Gilles Legeard

 

Retour aux articles d'avril 2000

Retour à la liste des articles

Retour au sommaire