2001, l'odyssée de l'impasse ?

 

Article du Dauphiné Libéré (21 avril 2000).

Les présidents d'élite et de Nationale 1 n'ont pas réussi à s'entendre sur la formule du prochain championnat, pour lequel sept clubs seulement seraient partants ! Du coup, la candidature de Grenoble est toujours dans les cartons.

Le hockey français parviendra-t-il un jour à sortir de l'ornière ? C'est pour répondre à cette question que les responsables fédéraux avaient bâti un projet de championnat a priori sage, dont les premières ambitions se limitaient pour l'heure à assainir les fiances des clubs, préparer l'avenir sportif par la formation et tenter, en plusieurs années, de construire de solides fondations. Et, à vrai dire, quand Eric Ropert, le vice-président de la FFSG, s'est pointé à la réunion mercredi soir, il pensait tenir un projet sain : << Nous avions travaillé avec un président de club, un entraîneur d'élite et un représentant des joueurs (l'ex-international Pierrick Maïa) et nous pensions finaliser la formule, d'autant que nous avions des échos favorables. Et puis, au cours des discussions, des clubs de N1 (ndlr : Brest et Mulhouse pour ne pas les citer) ont refusé d'accéder en élite, sous prétexte que cette division n'était pas viable, qu'elle représentait trop de risques pour leur structure dans l'immédiat. >> Des 12 clubs prévus par la FFSG (soit, si l'on lit entre les lignes, les neuf actuels, plus Brest, Mulhouse et... Grenoble) il n'en restait donc que dix. Auxquels il convient aujourd'hui de retrancher Lyon et Chamonix << qui ont signifié leur intention de ne pas repartir en élite >>, pour des raisons financières, les deux étant (ou en passe d'être) en redressement judiciaire et en proie à de gros soucis.

Ainsi donc, on se retrouve avec sept équipes, plus éventuellement Grenoble, dans un no man's land sportif, puisqu'en l'absence de formule, personne ne peut recruter ou monter correctement un budget. Deux options restent en course :

<< Soit nous jouons un championnat à huit clubs, dit Ropert, avec un projet sain et des gens qui se serrent les coudes, avec une limitation de la masse salariale (ndlr : un argument qui, paradoxalement, n'a jamais été renié par les clubs de N1). Des clubs qui nous donnent les assurances d'aller au bout de la saison, en sachant qu'Anglet et Viry rencontrent également des problèmes.

Soit nous dissolvons l'élite, et envisageons une refonte des deux premiers niveaux >>, c'est-à-dire la Nationale 1 et l'élite dans un même bloc, regroupées en deux poules régionales avant phases finales.

Quoiqu'il en soit, l'impasse guette une nouvelle fois le hockey français, comme le souligne quelque peu dépité Eric Ropert : << Nous sommes dans une situation de catastrophe, et tâchons de restructurer en comptant les vivants. >> Tout ce beau monde se retrouvera mercredi 26, << et ce sera une date butoir, car il faudra avoir dégagé des solutions et aboutir à une formule. Mais avant-hier, il ne s'agissait pas d'une réunion car nous aurions dû entériner les choix. Seulement, certains présidents ont pris peur. >>

Voilà qui nous amène au "cas" grenoblois : << Nous avons jugé le dossier grenoblois recevable mais ne l'examinerons définitivement qu'après avoir entériné la nouvelle formule. >> Une phrase sibylline même si l'on sent que l'acceptation des Brûleurs de Loups en élite ne pose plus aucun problème. Le projet, financier comme sportif, tiendrait la route et de nombreux joueurs ont déjà été contactés pour garnir l'effectif l'an prochain. L'équipe dirigeante, qui a toujours agi en coulisses, n'entend toutefois pas communiquer avant l'officialisation de la remontée en élite. Yves Brouzet, adjoint aux sports à la Ville de Grenoble, ne semblait d'ailleurs pas préoccupé par ce contretemps : << Nous nous attendions à ce qu'il n'y ait rien avant le 26. Et nous ne faisons guère de souci car Grenoble a sa place en élite pour la saison prochaine. >>

En attendant, les questions demeurent quant au projet grenoblois, effectué à l'extérieur du club, et dont Jean-Jacques Bellet, président de l'association, n'a toujours pas entendu parler : << Je ne suis pas vraiment au courant. Les responsables du projet doivent bientôt le présenter au conseil d'administration de l'association. >> Un CA qui a exprimé à nouveau sa volonté << de contrôler le projet sportif et financier. >>

Là aussi, une clarification s'imposera quant aux rôles et prérogatives de chacun, une fois Grenoble en élite. Mais d'ici là, beaucoup de choses peuvent changer dans le paysage du hockey hexagonal qui, d'une année sur l'autre, ne change rien à ses mauvaises habitudes.

Jean-Benoît Vigny

 

Ropert : "Il n'y a pas de problème Bellet"

Depuis plusieurs mois, une querelle de personnes (entre Jean-Jacques Bellet et Didier Gailhaguet, président de la FFSG) semblait influer sur la remontée de Grenoble en élite. Deux hommes qui, on le sait, ne s'apprécient guère, mais qui n'ont depuis longtemps, pas eu de contacts oraux sur le sujet, seulement une poignée de main distante avant-hier à Annecy.

La mairie indiquait il y a peu que la Fédération souhaitait un changement d'hommes à la tête du club isérois. Il était donc bon de faire le point, une fois pour toutes, avec Eric Ropert : << Il n'y a pas de problème d'homme. Notre intérêt à la Fédération est de voir un projet sain, financièrement et sportivement, à Grenoble, sans guerre intestine à l'intérieur de la structure. Si ce projet est viable et répond à cette exigence, je ne vois pas de problème Bellet. D'autre part, si nous avons jugé la candidature de Grenoble recevable, c'est bien que cette question nous paraissait résolue. >>

Jean-Benoît Vigny

 

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