Revue d'effectifs

 

Article de Sud-Ouest (14 juin 2000).

Le tournoi qualificatif pour les JO de Salt Lake City en point de mire, Nano Pourtier, le manager des équipes de France de hockey, passe ses troupes en revue à Anglet cette semaine.

A l'aube des grandes compétitions, les sportifs de haut niveau ont coutume de se mettre au vert, et d'aller respirer. Le plus souvent à la montagne. C'est ce que fait régulièrement l'équipe de France de football, qui a débuté sa préparation pour l'Euro à Tignes. Les hockeyeurs français ne dérogent pas à la règle non plus. Sauf qu'ils ont laissé cette année les hauteurs pyrénéennes de Font-Romeu, leur habituelle base de repli, pour la cité balnéaire d'Anglet. Trente-sept professionnels du palet ont ainsi pris leur quartier ici depuis le 5 juin pour un stage d'évaluation physique. A l'origine de ce changement de destination, le joueur de l'Anglet Hormadi Club, Denis Pérez, international depuis quinze ans. << Il suffit d'annoncer aux joueurs qu'ils vont passer deux semaines à Font-Romeu pour qu'ils changent de visage. Ici on a un cadre magnifique, ils peuvent aller piquer une tête, et se changer les idées. Les infrastructures sont aussi particulièrement bien adaptées. Anglet pourrait devenir une nouvelle base du hockey français >>, précise-t-il.

Préparer l'avenir

Mais les hockeyeurs ne sont pas là pour s'essayer au farniente de la plage. Bien au contraire. Nanon Pourtier, le manager des équipes de France de hockey, a rassemblé ses troupes pour une grande revue d'effectif, en vue des prochaines échéances sportives que sont le tournoi de qualification aux Jeux Olympiques de Salt Lake City, et celui pour la remontée dans le groupe A. Car depuis leur récent échec au dernier championnat du monde, synonyme de descente dans l'antichambre de l'élite mondiale, les Bleus doivent impérativement se ressaisir. Et selon Nano Pourtier, véritable sorcier des sports de glace, ils en ont tout à fait les moyens. C'est pourquoi le coach des Bleus a voulu voir tous les joueurs susceptibles de prétendre à une place dans le groupe définitif, de façon à préparer l'avenir. << Nous avons un très bon groupe, dont la force est certainement sa jeunesse. Il n'y a d'ailleurs jamais eu autant de jeunes. En conséquence il leur manque encore de la maturité et l'expérience du haut niveau. Mais leur rapidité de jeu et leur créativité laissent entrevoir de belles possibilités. Ils doivent néanmoins continuer à travailler >>, précise-t-il.

Prise de conscience

A travers ce stage, l'ex-manager des équipes de France de ski de bosses et de bobsleigh espère une prise de conscience de ses joueurs : << le problème, c'est qu'ils n'ont pas encore une culture de l'entraînement physique. Les clubs commencent tout juste à avoir des préparateurs physiques. Ici on va pouvoir évaluer les capacités de chacun et surtout leur fournir un programme de travail individualisé. L'objectif est qu'ils améliorent tous les compartiments de leur jeu. En fait les structures du hockey en France ne sont pas professionnelles. >> Pour pallier cet état de fait, le staff technique emmené notamment par le préparateur physique du BO et de l'Hormadi, Olivier Rieg, et Roberto Finardi, a donc bâti un programme idoine.

Du footing à la musculation en passant par toute une batterie de tests, rien n'a été laissé au hasard. Cette escale angloye pourrait peut-être donner l'exemple, et mettre le hockey français une bonne fois pour toutes sur les rails du professionnalisme : mutation que vient de vivre avec les difficultés que l'on sait le monde de l'ovalie.

Jefferson Desport

 

Révélation

Parti à quinze ans aux Etats-Unis juste pour apprendre l'anglais et découvrir le pays de l'Oncle Sam, Yorick Treille n'a finalement pas pris de billet retour. Très vite repéré pour ses qualités de hockeyeur, sport qu'il pratique depuis l'âge de quatre ans, il intègre l'équipe de l'université du Massachussets, où il poursuit ses études. << En fait là-bas on joue plus vite. C'est également plus physique, il y a une très bonne intensité >>, précise-t-il. Révélation du dernier championnat du monde, il a bien entendu été appelé pour le stage d'Anglet. << Jouer en équipe de France, c'est un rêve. Mon objectif est d'y rester. Il n'y a pas mieux que de jouer pour son pays >>, assure-t-il. La relève est assurée.

 

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