<< Une place sur le podium >>
Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (11 septembre 2000).
Favoris malgré eux du championnat, les Scorpions de Mulhouse disent se contenter d'une place sur le podium. Mais, Brest en moins, ce championnat leur semble ouvert. Invaincus lors de la première phase, finalistes malheureux contre Brest (premier gardien blessé) la saison passée, les Scorpions sont annoncés comme les grands favoris du championnat qui s'annonce. Ils impressionnent tous leurs adversaires. Provoquent la baisse de leurs ambitions. Et chacun viendra à Mulhouse la peur au ventre, l'exploit... du nul pour objectif.
<< Si j'ai des blessés...>>
Une position rejetée par l'entraîneur mulhousien, Pascal Ryser : << Cela fait trois ans qu'on nous place favoris. Je pourrais aligner l'équipe des Black Forest Bulldogs (D4 allemande, qui vient d'entraîner à Mulhouse), on le serait encore ! Non. Nous n'avons eu que deux renforts et je ne sais pas encore ce que valent d'autres équipes qui, elles, ont beaucoup bougé. La seule chose qui est sûre, c'est qu'on aimerait faire quelque chose. >> Cette notion plutôt floue correspond à << une place sur le podium >>. Et même... << Si on n'y arrive pas, ce serait un échec. Assurément. Après, c'est toujours la même histoire. C'est du sport et il y a toujours une part d'incertitude. D'autant qu'on n'est pas à l'abri de blessures. Au niveau qualitatif, j'ai une bonne équipe. Si j'ai des blessés, j'aurai eu mal à les pallier. Maintenant, c'est un choix. On ne veut pas prendre des risques financiers. Un autre défenseur ou un deuxième gardien aussi fort que Neckar, je veux bien. Mais on n'a pas le budget pour. >>
Nouveaux venus
Mulhouse peut toutefois se reposer sur la même ossature que la saison dernière. Neckar, Marius Konstantinidis, Tommy Flinck et Roman Trebaticky sont toujours là. Patrick Wyss a été - avantageusement - remplacé par Martin Roh, venu de Milan et ancien de Grenoble, alors en Élite. << Ce sera ma pièce maîtresse en défense >>, explique Pascal Ryser. Depuis deux semaines, il porte toujours un masque sur le visage. << Avec un tel joueur, je ne veux pas prendre de risque. >> Autre nouveauté : le Slovaque Elorinne, venu d'Anglet (Élite). Une référence. A eux deux, ils devraient rapidement faire oublier Marcus Schweiss et Richard. Julien Labat (ex-Strasbourg) a pris place dans la cage laissée vide de Laurent Wyss. << Il a la confiance de l'équipe. C'est très important. Il a encore beaucoup à apprendre et, lui, le sait. A Strasbourg, il a joué la moitié de la saison et fait de bons matchs. >>
Même style
Ces changements ne changeront rien au style des Scorpions. << On restera à ce qu'on sait faire. On ne se refait pas. Dans notre jeu, il y a une idée de spéculation. Avec récupération du palet adverse. On force l'adversaire à commettre des erreurs et en profite, on quadrille bien le terrain et, avec un jeu de transition ultra rapide et de grandes transversales, on peut met le danger. On peut encore améliorer des petits détails, dans la rapidité de passe, dans le timing. Mais notre hockey est au point. >> Seul Brest avait pu le déjouer. Ils ne faisaient pas de fautes. Cette saison, collectivement, on ne voit pas bien qui sera assez fort pour déjouer une mécanique si au point. Les plus anciens (Flinck, Turcotte, Trebaticky, Piquemal) évoluent ensemble depuis des années. Les autres (Konstantinidis, Neckar) se sont intégrés au moule la saison dernière. << Il y a une bonne cohésion, c'est vrai >>, sourit le coach.
<< Souffler un peu >>
Mais, si depuis qu'ils existent, les Scorpions ont toujours fait mieux à chaque saison, cette fois, ils réclament une pause. << Notre récompense sera la continuité. Cette année, on aimerait un peu souffler, renforcer les bases du club. Il y a quatre ans, il n'y avait pas de hockey à Muhouse. On est le plus jeune club de Nationale 1. Ne l'oublions pas. >> L'Élite est en attente : << On n'est pas sûr que tout le monde finira ce championnat... La N1, elle, est bien organisée. >>
Serge Bastide
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