J'écoute mon coeur

 

Article de La Liberté de l'Est (16 septembre 2000).

Jan Reindl est revenu à Epinal pour annoncer son départ. Il rejoint sa famille à Prague.

EPINAL - Attendu, son retour à Epinal en tant qu'entraîneur avait ravi les Spinaliens, supporters, joueurs, dirigeants ou fans d'une autre époque.

Tous avaient été enchantés à l'annonce de la nouvelle. Jan Reindl avait apprécié. De la même façon qu'il avait été marqué par une standing-ovation spontanée au soir de gala en compagnie de quelques amis joueurs de Prague. Une soirée charnière entre l'époque marquée par le défenseur hors pair et l'ère Reindl entraîneur.

Les "Reindl, Reindl, ..." qui résonnaient dans Poissompré lui avaient tiré quelques larmes. La carapace avait craqué, sous l'effet d'un immense bonheur.

Hier soir, cette carapace qui enveloppe l'homme sensible était de nouveau fissurée.

<< J'avais perdu mon efficacité >>

Jan Reindl, les yeux cloués au sol, le regard embué, a annoncé sa décision. << Je rentre chez moi à Prague... >>

Une mesure pesée que personne n'oserait tenter d'endiguer au regard des motifs évoqués. << Je ne suis peut-être pas très correct vis à vis de certaines personnes et notamment de l'équipe, mais, j'écoute mon coeur. La situation que je vivais ici a fini par me pourrir la vie. Chez moi, j'étais devenu un étranger... Je n'étais plus le père de famille. Cette famille unie que nous étions à l'époque où j'étais joueur à Epinal. Une ville qui est aussi ma ville où j'y ai passé des moments merveilleux, comme joueur, et en famille. Je retourne vivre à Prague... >>

Une décision légitime et indiscutable que Jan Reindl espérait n'avoir jamais à prendre. La tempête de décembre dernier lui avait donné l'occasion de diversifier ses activités à la tête d'un groupe de bûcherons tchèques "dans l'espoir de faire vivre tout le monde ici". Un projet qui n'a pu aboutir.

Le manque de rentabilité de l'activité face à la chute du cours du bois lui a barré la route.

<< Pourtant, dès la première saison que j'ai passée à Epinal, j'avais en tête l'espoir de tout refaire ici en famille... Je m'aperçois que même en fin de saison dernière cette situation m'a pesé à un tel point que j'avais perdu mon efficacité professionnelle. Je n'ai pas pu me consacrer pleinement et exclusivement à mon rôle. Vous avez une expression française qui dit que tu ne peux pas être au four et au moulin... >>

Accompagné de Claude Maurice, à qui Jan Reindl avait déja annoncé sa décision, l'entraîneur tchèque quitte un club, une ville et une équipe, la mort dans l'âme.

Un choix respecté et partagé par le président spinalien : << Ensemble nous avons essayé de trouver des solutions. J'ai dit à Jan depuis le mois d'août, qu'il était dans le devoir de parer au plus urgent. La famille, c'est une priorité. Je vois avec beaucoup d'amertume nos projets s'interrompre mais, même si je regrette ce départ, je le comprends. Et j'espère que ce n'est qu'un au revoir... >>

Un espoir qu'ils seront nombreux à partager du côté de Poissompré.

 

Arbitres en grève

Une grève menace la première journée de championnat.

EPINAL - La Ligue Nationale des Arbitres Français a fait savoir par un communiqué à la Fédération Française des Sports de Glace qu'elle ne procéderait à aucune désignation d'arbitre si leurs frais de déplacements n'éatient pas réactualisés.

Suite à ce communiqué, la FFSG a répondu hier, que tous les matchs devaient se dérouler avec, le cas échéant, application des articles 502K et 504K des règles internationales de hockey.

Des points de réglement qui stipulent que << si l'arbitre oules juges de ligne convoqués ne sont pas présents, par suite d'un malentendu ou de maladie, les dirigeants des deux équipes doivent s'entendre sur un remplaçant. S'ils ne trouvent pas d'accord, l'instance compétente désignera cet officiel. Si les officiels régulièrement désignés arrivent après le début du match, ils doivent immédiatement prendre la place des remplaçants. >>

Par ailleurs, les dirigeants de club, face à une situation susceptible de pénaliser le club visiteur (qui pourrait jouer son match en présence de trois arbitres du club recevant), ont décidé, de façon unanime, de ne pas disputer les matchs. Cependant, les Dijonnais désireux de marquer leur entrée en première division avaient innondé la commune d'invitations... << Les dirigeants m'ont donc contacté, commente Claude Maurice, en me disant qu'ils devaient, et qu'ils voulaient jouer ce match. Face à une telle situation, nous sommes pris de cours au risque d'être déclarés forfaits et de subir les pénalités correspondantes, c'est à dire 2 points de moins et 30 000 Francs d'amendes... >>

Les Spinaliens se rendront donc comme prévu à Dijon où ils joueront (en principe) leur rencontre.

 

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