Le jour J de l'Hormadi

 

Article de Sud-Ouest (19 septembre 2000).

Il est toujours difficile de débuter une saison de hockey en se disant que cette saison tout va bien se passer. Que l'on connaîtra le calendrier avant de jouer les matches, que l'on parlera plus des slap-shots que des liquidations judiciaires, plus des "boîtes" de Perez que des arbitres en grève.

Plus de buts, de jeu, d'enjeu que de procédures judiciaires. Tous les ans on se dit et l'on entend dire la même chose : que cette fois-ci c'est terminé, que le hockey est adulte, assaini. Et on y croit. On essaie d'y croire. Parce que l'on a envie d'aller à la patinoire juste pour le sport. Juste pour voir les têtes fumer sous les casques, le plexi au bord de la rupture et les gradins trembler quand Solaux, Bilbao, Dostal, Lapinkosky... quand un Angloy atomise le gardien adverse.

Tous les ans on y croit et puis, après quelques journées de championnat, tout s'effondre. On ne regarde plus les matches de la même manière. On ne regarde plus les hommes de la même manière.

Cette année encore, on nous promet que tout ira pour le mieux. Alors on va y croire, une fois de plus. Sans oublier que les arbitres ne veulent déjà plus arbitrer les matches du championnat de France Elite. Sans faire abstraction de la sanction infligée par la Fédération à Lyon pour cause de masse salariale dépassée. Sans oublier non plus les nombreux créanciers de l'Hormadi et sa fin de saison tumultueuse.

Anglet, "paradoxe" du hockey français, village d'irréductibles accrocs de la glace au pays du sable et des coups de soleil, résiste toujours et encore. Nul doute qu'ils seront nombreux cette année encore qui se feront échauder dans le Chaudron de la Barre.

Pour ouvrir sa saison à domicile (ce soir à 20 heures), l'Hormadi reçoit Caen : le finaliste du dernier championnat. Les Léopards de Caen qui arrivent sur la Côte Basque après s'être imposés samedi dernier à Amiens (3-2).

L'affiche est alléchante. Parce que si les Angloys sont revenus de Rouen samedi dernier avec une défaite (5-2) c'est ce soir que l'on pourra véritablement les juger. Sur leur glace, à domicile, devant leur public, on en saura certainement beaucoup plus sur cette équipe. Sur ses possibilités. Sur sa capacité à atteindre ses objectifs.

Ce sera le jour J des joueurs et de l'entraîneur. Et puis ce sera aussi le jour J du club et de ses dirigeants. Si l'on a du mal à croire que le public ne répondra pas présent pour ce premier rendez-vous à domicile, l'Hormadi a un nouveau défi à relever, un nouveau virage à prendre. Il ne faudra surtout pas le manquer au risque de décourager même les derniers irréductibles.

Sébastien Marraud

 

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