L'essentiel était de gagner

 

Article du Dauphiné Libéré (21 septembre 2000).

Même si tout n'a pas encore semblé parfait au sein des Brûleurs de Loups, la victoire - attendue - des Grenoblois aura fait le plus grand bien à un groupe qui ne demande qu'à se perfectionner.

Une chose comptait avant tout, mardi soir pour les joueurs de l'Isère : ne pas rater leur entrée dans la compétition après le faux départ de samedi face à Lyon. Et sur ce plan , le contrat a été parfaitement rempli puisque les Dauphinois se sont imposés sur le score de trois buts à un face à des banlieusards parisiens qui certes n'ont jamais fait figure de foudres de guerre, mais qui tout de même sont parvenus à faire douter leurs adversaires jusque dans les dernières minutes d'une partie qui ne connut son tournant décisif que lorsque, pour surnombre castelvirois, les Grenoblois bénéficièrent fort justement d'un tir de pénalité alors qu'il ne restait plus qu'une poignée de secondes à jouer.

Jusque-là, tout ne fut pas aussi simple que ce à quoi l'on aurait pu s'attendre, les Isérois, même s'ils parvinrent à se montrer un peu plus dominateurs, ne réussirent pratiquement jamais à prendre la rencontre en mains.

Certes l'on pourra toujours arguer qu'il s'agissait d'une première prise de contact avec la réalité de la compétition, l'on pourra aussi, comme certains ne se privèrent pas de le faire, estimer qu'il faut laisser le temps à Dimitri Fokine de peaufiner ses tactiques venues de l'Est afin de tenter de donner à son collectif une homogénéité que jusqu'alors on ne peut que qualifier de latente.

Il n'empêche que les éternels problèmes de finition sont toujours présents au sein du groupe, tout comme les difficultés éprouvées à prendre l'ascendant dans les situations de supériorité numérique. Une maladie endémique dans le camp grenoblois depuis de nombreuses années. Reste qu'aux vues de la partie de ce mardi, rien de bien extraordinaire ne mérite une mention particulière, si ce n'est l'apparition dans le haut du tableau d'un joueur tel que Nokkosmaki, déjà bien connu ou de Franck Guillemard (un jugement qui toutefois demande à être confirmé) auteur d'un second but de toute beauté, suite à un slap meurtrier de la ligne bleue à l'appel de la deuxième période.

Mais le plus important, du moins pour la petite histoire, reste que le premier but, signant le retour en élite des Brûleurs de Loups, a été l'œuvre de Mathieu Bellet. Tout un symbole, même si en lui-même ce but ne mérite pas, techniquement parlant, de rester dans la mémoire collective de la discipline.

Quoi de plus drôle en effet lorsque l'on ne peut s'empêcher de remarquer que l'ouverture du score a été consécutive à une action du fils de l'ancien président des Brûleurs de Loups, Jean-Jacques, dont certains, que ce soit au niveau fédéral ou local, eurent pour unique objectif d'obtenir la peau. Mais il s'agit là d'histoire ancienne. N'empêche que pour rester dans l'actualité, il nous a paru intéressant, contexte aidant, de faire coup double en recueillant dès le coup de sifflet final les impressions des deux "héros" involontaires de la soirée.

Pour Jean-Jacques, nous avons assisté à un véritable match de début de saison avec tout ce que cela comporte : problèmes de finition, etc. Un premier tiers qui n'était pas trop mal, puis un deuxième et un troisième où Grenoble a eu quand même du mal à se trouver sur la glace. Malgré cela, il faut aussi souligner la très bonne partie du gardien adverse Ménard. Globalement, j'ai tout de même trouvé que Viry était un peu supérieur à ce que l'on avait pu voir ces dernières années. Ceci étant dit, il ne faut pas porter de jugement trop rapidement. On espère que ce sera mieux lors de la prochaine rencontre ici à Clémenceau (mardi prochain) contre Angers qui sera certainement d'un autre niveau. Il faudra que Grenoble élève son jeu, c'est clair pour pouvoir gagner contre eux. Mais avant dès ce samedi il va falloir aller à Rouen où cela va être difficile. Ce sera incontestablement un bon test qui permettra aux joueurs de se situer et de voir l'écart qui existe entre deux équipes dont l'une annonce vouloir jouer le titre et l'autre, je crois, se placer en milieu de tableau. En fonction de tout cela, il restera à travailler pour effectuer une seconde partie de championnat meilleure que la première.. Je pense que Dimitri est parfaitement conscient de tout cela et qu'il va devoir travailler pour que l'équipe sur un plan tactique joue mieux. >>

Mathieu pour sa part, reste beaucoup plus prudent et nuancé dans ses propos : à mon avis, la rencontre de ce mardi a été difficile car nous n'étions pas tout à fait dans le bain, si nous avions été capables d'accélérer quand il le fallait, cela aurait certainement été mieux puisque, quoiqu'on en pense, je crois que nous étions au-dessus de Viry. En fait, nous nous sommes fait peur tout seul car au lieu de jouer à notre niveau, voire de le monter, nous nous sommes contentés de jouer à la hauteur de nos adversaires. >> Chose qu'il faudra bien vite mettre en application puisque dès ce samedi, les Brûleurs de Loups se rendent sur les bords de Seine, à l'Ile La Croix, histoire de se mesurer à ceux qui font d'ores et déjà figure de favoris : les Dragons de Rouen.

Là, ce sera une autre paire de manches et cela permettra à n'en pas douter d se faire une meilleure idée de la valeur d'une équipe qui ne demande qu'à bien faire.

Jean-Loup Dalaison

 

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