L'homme tranquille

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (28 septembre 2000).

Tout le monde s'accorde à dire que l'arrivée de Martin Roh à l'intersaison constitue un renfort de poids pour les Scorpions du HC Mulhouse. Mais l'homme ne se prend pas la grosse tête pour autant. Les recrues ont été peu nombreuses cette année du côté du club mulhousien. Mais elles sont de qualité. Martin Roh en est le meilleur exemple. L'ancien joueur de Grenoble a décidé de poser ses valises pour une saison (au moins) en Alsace. A 32 ans, il avait pourtant beaucoup d'autres propositions. << C'est vrai. Plusieurs équipes me voulaient, même en Élite. Mais j'ai choisi Mulhouse, c'est un nouveau challenge pour moi. >> Le club avait, il est vrai, deux ambassadeurs de choix pour plaider sa cause.

Bourreau de travail

<< Avant d'arriver je connaissais presque tout du club. Marius (Konstantinidis) et François (Neckar) m'en ont beaucoup parlé. Et le club a insisté pour que je vienne, ce qui est très important. >> Mais pas suffisamment pour qu'il arrive en terrain conquis, malgré de nombreuses années passées en Élite. << Ce qui est très long à acquérir se perd très vite, si tu ne travailles pas assez pour l'entretenir. Et là, ta carte de visite ne te sert plus à rien >>, affirme-t-il. Un état d'esprit qui doit satisfaire Pascal Ryser, l'entraîneur mulhousien. Arrivé au cours de l'été, Martin s'est parfaitement adapté à sa nouvelle vie. Même si quitter Grenoble fut un déchirement pour lui. << Là-bas, je suis tombé amoureux de vos montagnes, les plus belles du monde. J'aurais pu rester jouer à Grenoble mais il y avait beaucoup d'incertitudes. Je n'ai pas encore eu le temps de visiter l'Alsace, mais cette région a l'air passionnante et je la découvrirai vite. >>

Martin le voyageur

Pas étonnant de la part de ce passionné de cultures étrangères. Polyglotte - tchèque, russe, allemand, finnois et un très bon Français -, il voulait devenir professeur de géographie. << Le hockey me permet de voyager et de voir ces pays qui m'attiraient enfant. >> Il ne sait cependant pas où il passera sa vie après le hockey. << Ma famille est restée en République tchèque et ils me manquent. Je resterai peut-être tout de même ici. >> Mais, avant de penser à cela, il veut jouer encore quelques années - << Marius a bien 37 ans... >> -, tout en pensant à une éventuelle blessure. << Celle que j'ai en ce moment me handicape déjà beaucoup. Avec cette fracture du nez, je ne peux pas respirer correctement et c'est très gênant. On fait avec. >> Malgré cela, ces performances sont déjà plus que correctes. Dans le même temps, il prépare son Brevet d'État pour éventuellement entraîner une équipe "pro" plus tard. << J'ai commencé avec les jeunes à Grenoble. Je veux bien le faire ici aussi. C'est très enrichissant. J'ai toujours envie d'apprendre. >> Et de transmettre ce qu'il sait déjà. Lui qui a commencé le hockey en Tchéquie à 7 ans prépare ainsi, peut-être, sa succession dans la défense mulhousienne.

G.H.

 

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