Il faut resserrer la garde

 

Article du Dauphiné Libéré (3 octobre 2000).

Un premier tiers catastrophique à Anglet a précipité la chute des Grenoblois (3-1). Un retard à l'allumage récurrent, doublé d'un problème dans la finition, qu'il faudra résoudre au plus vite. Dès ce soir à Reims ?

Les longues heures de car pour rallier Anglet ont-elles à ce point assommé les Grenoblois ? Toujours est-il, plus sérieusement, que les Brûleurs de Loups ont effectué un joli loupé au premier tiers, face à des Basques qui n'en demandaient sans doute pas tant. En moins d'un quart d'heure de jeu effectif, l'affaire était dans le sac pour des Angloys pas fâchés de se refaire une santé en deux temps, trois mouvements. Le match se terminait donc prématurément pour des Isérois incapables d'enrayer les vagues adverses et contraints de rompre à trois reprises. Faut-il, dès lors, insister sur la suite du match et ces deux derniers tiers à l'avantage des Alpins ? Pas sûr, car, nanti de cette avance confortable, Anglet n'a pas eu à forcer son talent, simplement à contenir des visiteurs maladroits.

S'il est trop tôt pour un bilan, constatons toutefois qu'en quatre rencontres, Grenoble a déjà raté trois départs. Complexés face à Rouen, timides contre Angers et absents des débats à Anglet, ce retard à l'allumage n'a pu être comblé que face aux Angevins, et encore en fin de rencontre. Le mal existe donc bel et bien. Problème de concentration, comme le laisse entendre Fokine ? << Je pense que la faille se situe à ce niveau, confirme Jean-François Bonnard, un des cadres de cette jeune formation. Nos deux défaites ne tiennent certes pas à grand-chose, mais il est clair qu'on ne méritait pas de s'imposer non plus ! Si on oublie de jouer d'entrée à 100 %, ça ne va jamais passer >>. Le message est sans équivoque et pointe le doigt sur les limites grenobloises : cette formation n'a aucune marge sur ses adversaires. La moindre fausse note et c'est tout un récital qui s'en trouve contrarié. Le moindre accroc, et l'édifice tremble sur ses bases. Car le groupe coaché par Fokine ne peut se permettre de passage à vide, contrairement à certains de ses prédécesseurs, qui possédaient soit le talent, soit le grain de folie pour renverser des situations compromises. << Nous n'avons, pour l'instant, pas une formation capable de marquer plus de quatre ou cinq buts par match, convient Bonnard. Tout passe donc par la défense >>.

Pour diverses raisons, cette défense peine en effet à trouver ses marques. Jeunesse, manque d'expérience ou de maturité pour certains, les causes sont nombreuses, sans devoir servir de prétexte. Ce que Jean-François Bonnard traduit par : << On a le droit de perdre et de prendre des buts, mais certainement pas de jouer à l'économie >>. A cet effet, l'intégration de Stéphane Gachet amènera un plus, à tous les niveaux. Son expérience sera évidemment bénéfique, mais apportera, pus encore, un surcroît de concurrence qui, inévitablement, poussera chacun à "se battre" pour obtenir une place de titulaire. C'est bien, le confort est l'ennemi de la performance.

Les attaquants ne sont pas non plus exempts de tout reproche, même si le récent bouleversement des lignes n'est pas un gage d'efficacité immédiate. Toutefois, le rendement offensif (une moyenne de deux buts par match) et trop faible. En manque de buteurs patentés comme ont pu l'être par le passé Podlaha, Grossi ou, plus loin, Hartogs, la solution passe pour les Brûleurs de Loups par une plus grande homogénéité, une plus grande capacité à scorer à chaque présence sur glace.

Ce soir, à Reims, Grenoble aura également une mission délicate à remplir. Mais le champion de France en titre a perdu à l'intersaison des éléments moteurs, << Arnaud Briand, Dino Grossi et Pascal Paradis, et il sera intéressant de les jouer. De toute façon, il n'y a qu'un élément à se mettre en tête : si on démarre mal, on ne revient pas. Le reste... >>

Jean-Benoît Vigny

 

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