C'est pas la joie !

 

Article du Dauphiné Libéré (7 octobre 2000).

A Grenoble, Amiens bat Grenoble 4-3 (1-2, 1-0, 2-1)
Arbitre : M. Catelin (non-gréviste) assisté de MM. Texier et Jargeais.
1800 spectateurs environ
Buts pour Grenoble : 4'51" Benoît Bachelet (Borgnet) ; 15'44" Guillemard (Boccard) ; 54'42" Boccard
Buts pour Amiens : 6'37" Duclos (Djelloul) ; 26'37" Chiasson ; 42'16" Djelloul (Ribanelli) ; 44'53" Burakowzski (Chiasson) Pénalités : Grenoble 12 minutes, Amiens 14 minutes.

Un de chute à Clémenceau pour les Grenoblois, battus autant par eux-mêmes que par l'opportunisme amiénois. Car les Brûleurs de Loups ont donné le bâton pour se faire battre, offrant sur un plateau deux buts aux Gothiques. Les Isérois, qui avaient l'habitude de mal démarrer pour terminer fort, ont accompli le chemin inverse hier soir, et se retrouvent ce matin en mauvaise posture au classement, et dans un contexte délicat à gérer. Car, si cette équipe n'est pas loin de ses adversaires (trois défaites par un but d'écart) toujours est-il qu'au final, les défaites s'accumulent.

La consigne était pourtant claire dès le premier tiers : mettre le réveil pour ne pas subir un énième début de match raté. Djelloul se trouvait toutefois bien seul dès la première minute, mais il perdait son duel avec Rolland. L'heure d'enclencher la seconde avait donc retenti pour des Brûleurs de Loups dont la première ligne se mettait en évidence : une combinaison Benoît Bachelet - Agnel augurait d'une suite plus heureuse. Une sortie de zone mal négociée par Burakowzski permettait effectivement à Borgnet d'envoyer un slap à mi-hauteur, que l'aîné des Bachelet rabattait subtilement de volée pour tromper Mindjimba. La défense adverse semblait fébrile devant la vitesse iséroise. Une défense mal en point ? Voilà que le mal gagnait les Grenoblois qui laissaient un boulevard et une éternité à Duclos pour armer son slap tranquillement à trois mètres, et loger la rondelle à droite des bottes de Rolland. Une hésitation forcément coupable qui avait annulé cette entame prometteuse et alerte. Grenoble ne paniquait pas pour autant et accélérait encore, après avoir résisté à une infériorité. Et la délivrance intervenait grâce à un bijou somptueux de Guillemard. L'ex-Lyonnais remontait le palet avec aisance en contre, enrhumait Dubois pour l'hiver et finissait son coup de maître par une ultime feinte pour ajuster Mindjimba. Très show !

Une courte avance qui ne rebutait pas les Amiénois, alors que les Brûleurs de Loups peinaient à trouver un second souffle. Forcément, les Gothiques revenaient complètement dans la partie et, après de multiples essais détournés par Rolland, le Canadien Chiasson s'en venait égaliser en contre (à la même seconde qu'au premier tiers !). Il fallait patienter dix bonnes minutes pour voir les Isérois refaire vraiment surface. En ajoutant un peu de dimension physique aux événements, ils perturbaient les visiteurs moins à l'aise au corps à corps que leurs devanciers. Et les buts de Mindjimba devenaient un camp retranché sur lequel butaient tour à tour quatre des cinq éléments de la première ligne grenobloise ! La tension gagnait alors les acteurs et Dubois, coupable d'un mauvais geste, se voyait sanctionner d'abord par l'arbitre, puis par Fleutot... Ce qui expédiait quelques protagonistes en prison, mais annulait une supériorité annoncée pour les Alpins en fin de période.

Et l'ultime tiers commençait bien mal pour les Isérois qui, s'ils avaient lancé les premières escarmouches, laissaient Djelloul remonter le palet et s'infiltrer dans la zone comme à l'entraînement. Son lancer trompait la vigilance de Rolland, pas heureux pour l'occasion. Drôle de coup de massue que les Grenoblois s'étaient, il faut bien l'avouer, infligé tout seul en raison d'une passivité impardonnable à ce niveau. Et la soupe à la grimace reprenait de plus belle quand Lepers s'offrait un loupé magistral dans sa zone dont profitait Burakowzski pour creuser un écart a priori définitif. Après le but, Fokine demandait un temps mort pour remobiliser des troupes qui s'étaient largement égarées en chemin.

Si les Brûleurs de Loups parvenaient à sortir la tête de l'eau, en pressant haut les Amiénois, ils proposaient un jeu trop brouillon pour qu'il en sorte autre chose qu'une domination longtemps stérile. Encore faut-il rendre hommage à l'extraordinaire partie de Mindjimba qui repoussait tout, jusqu'à cette poussée du troisième bloc, conclue du bout de la crosse par Boccard. Mais le gardien picard fermait alors tous les accès et offrait littéralement aux siens le gain du match, malgré une dernière minute intense.

Jean-Benoît Vigny

 

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