Douce France

 

Article de L'Est Républicain (3 novembre 2000).

Les Finlandais d'Epinal savourent la France de jour en jour. immersion.

EPINAL - Jussi Haapasaari, Tommi Akerlund et Mika Taurivuo sont Finlandais et tous les trois âgés de 22 ans. Leurs impressions alors qu'ils découvrent la vie française.

Premier contact
Jussi : J'ai été étonné par ce contact très familier entre les gens. Ici on s'embrasse pour se dire bonjour. Chez nous ça n'existe pas, on ne se serre même pas la main, c'est "bonjour" à la volée.
Mika : Les gens sont très sympathiques, très accueillants et ce qui est intéressant, c'est que la vie est beaucoup moins chère.
Tommi : Je ne peux que confirmer, c'est l'accueil et la sympathie qui sont marquants quand on arrive en France.

La surprise
Jussi : Le hockey, c'est une institution en Finlande, mais on n'a pas ce public, comme à Epinal. Chez nous ils réagissent pour siffler quand ça ne va pas. Ici on est applaudis. On entend notre nom, c'est fabuleux...
Mika : Je suis allé faire des courses dans un supermarché, des personnes m'ont interpellé pour me parler de hockey et me souhaiter bon match. ça faisait deux semaines que j'étais en France. Je n'avais jamais connu ça. Les Finlandais sont plus coincés, ne se parlent pas facilement.
Tommi : La surprise pour moi, c'est de voir les gens toujours "cool". En Finlande, on se regarde dans le coin de l'œil, et les gens semblent toujours courir.

La nourriture
Jussi : J'ai tenté le couscous l'an dernier avec Rami (NDLR : Carlstedt). J'ai réussi à l'avaler mais je ne recommencerai plus. Rami, lui, a été malade... J'ai bien apprécié en revanche, le Blanc d'Alsace.
Mika : J'ai testé un truc dont je ne connais pas le nom. Je crois que c'est de "Ztrazbourgue", avec différentes saucisses... Tout est mélangé dans le même plat. C'est un peu bizarre mais ça va (NDLR une choucroute ?). Ce qui m'a frappé, en revanche, c'est le temps que les Français sont capables de passer à table. Parfois une heure, même plus. Chez moi, la moyenne doit être de 15 minutes.
Tommi : Votre pain. Une merveille. ça change du pain de mie carré. Tous les matins, manger du pain frais c'est une vraie nouveauté. Et c'est un régal. Comme le vin rouge. Le Bordeaux !

La famille
Jussi : L'éloignement, c'est le plus difficile à supporter. Ma petite sœur et mes amis me manquent. Mais alors que j'hésitais à partir, c'est ma mère qui m'a conseillé de foncer. On se téléphone environ une fois par semaine. Plus souvent, reviendrait trop cher. Mais nous avons tous nos mobiles pour envoyer des mini-messages.
Mika : Mes parents m'ont dit "pourquoi pas ?", c'était un truc à tenter. Quant à mon amie, elle m'appelle tous les soirs.
Tommi : Je venais de finir une année d'armée. L'expérience plaisait autant à ma famille qu'à moi. Mais, ça reste difficile de vivre loin de ses amis et de sa famille. Il manque aussi certains petits plats finlandais.

Visites
Jussi : Nous sommes partis en voiture un mardi après l'entraînement de midi jusqu'à Paris. Voir la Tour Eiffel, les Champs Elysées, les boutiques. Certaines rues chaudes le soir...
Mika : Au retour, nous sommes allés à Verdun. Mon père m'avait conseillé d'y passer. Voir les musées et toute cette région marquée par la guerre. Nous avons manqué un peu de temps pour tout faire. On a eu un aperçu.
Tommi : Nous avons également vu Nancy, Metz et Strasbourg des villes plus grandes qu'Epinal et différentes. Nous sommes allés voir un match Strasbourg contre PSG.

Le hockey
Jussi : Le niveau général est bon mais dans la même division il peut y avoir des écarts énormes. Comme Cholet ou Cergy. C'est un peu surprenant. En Finlande, le hockey est plus carré. On n'imaginerait pas jouer sans arbitres officiels. J'ai même été arbitre une fois... Pour moi c'était surréaliste.
Mika : Jouer, c'est bien, mais systématiquement devant du monde, comme à Epinal, c'est ce qui me plaît.
Tommi : Ce qui est marquant, c'est cet espèce de manque d'organisation du hockey français.

 

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