Divorce à "l'amiable"

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (11 novembre 2000).

Désavoué par ses joueurs, Pascal Ryser a été contraint de démissionner de son poste d'entraîneur des Scorpions. Contrairement à ce qu'il avait déclaré dans un premier temps, il ne restera pas au sein du club. C'était dans l'air (lire notre édition du 6 novembre). C'est maintenant officiel. Pascal Ryser a donné sa démission du HC Mulhouse. Entraîneur depuis cinq saisons, il quitte un club qu'il a contribué à faire grimper de la N3 aux portes de l'Élite. << Cet écusson des Scorpions, je le porte sur ma veste et dans mon cœur >>, déclare le coach suisse.

Ryser spectateur

<< Je ne fais que monter de deux étages en passant du banc à la tribune principale. Maintenant, je fais partie des VIP. >> Le hockey, il est dedans depuis l'âge de 16 ans - il en a 41 - et il ne le quitte pas complètement. Aujourd'hui, il était en Suisse pour voir évoluer le jeune Lilian Prunet avec les espoirs français. Il a également promis de continuer à venir aux matchs des Scorpions... comme simple spectateur dorénavant. Mulhouse est assuré de disputer les play-offs. Un curieux moment pour la démission d'un entraîneur. Claude Bauer, le président, explique : << A un moment donné, il y a des problèmes qu'il faut régler. J'ai senti auprès des joueurs que ça n'allait plus, qu'il y avait un certain malaise. Je les ai alors tous convoqué et leur ai demandé ce qui n'allait pas. >>

Volonté des joueurs

Système de jeu et méthodes d'entraînements sont alors remis en cause. << Ce n'était pas un problème personnel lié à Pascal (Ryser), tient à préciser le président. Après un certain temps, il y a toujours une certaine lassitude qui s'installe. Et puis, il y a beaucoup de joueurs de haut niveau. D'où un risque plus important de remises en question. Ils m'ont alors dit : "Avec la qualité de l'effectif, on peut jouer autrement. Si on continue comme ça, on aura du mal aux play-offs." >> Changer ? Pour Pascal Ryser, il n'en était pas question. << Je ne suis pas une girouette. Je préfère une remise en question humaine - comme celle qu'il est en train de vivre - que sur mes idées. >> En clair : mieux vaut partir que changer ses convictions.

Management

<< Je vais ouvrir une boîte de conseil en management d'entreprises sur Mulhouse. C'est finalement ce que j'ai pratiqué ces derniers temps. Et puis, je l'ai déjà fait jusqu'à il y a quelques années. >> Reviendra-t-il un jour dans le milieu du hockey ? Pourquoi pas. Ce pourrait être auprès de juniors Élite au HCM. << J'aurais bien aimé m'en occuper mais, actuellement, les conditions ne sont pas réunies. >> Il ne ferme pas non plus la porte à une expérience dans un autre club de haut niveau. Mais, << c'est encore trop tôt pour en parler >>. Pour le moment, il se dit quelque peu "lassé" par ce qu'il vient de vivre à Mulhouse. S'il part avec le sentiment d'avoir fait "beaucoup de choses positives", il ne peut cacher un agacement certain concernant le comportement de quelques joueurs.

<< Pari >>

"Parfois, on passe de mode", "On propose blanc et puis non, on ne veut plus que du noir" sont des phrases qui reflètent cet état d'esprit. Claude Bauer ne peut ainsi pas masquer les "problèmes relationnels" joueurs-entraîneur depuis le début de la saison. Voire même avant, selon plusieurs Scorpions. << Il n'était pas question pour le club de prendre un autre entraîneur. On n'a pas le budget pour. Un pari a été fait avec Marius Konstantinidis - entraîneur-joueur - et les joueurs pour terminer la saison comme ça. >>

Serge Bastide et Gérald Husser

 

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