Grenoble se déplace aujourd'hui à Angers

 

Article du Dauphiné Libéré (14 novembre 2000).

Rassurés depuis leur nette victoire sur Reims, les Brûleurs de Loups n'en restent pas moins dans une position inconfortable au classement. Ils ont l'occasion, aujourd'hui à Angers, de se rapprocher d'une place plus conforme à leurs ambitions.

A cause d'une énième trêve internationale, qui découpe la saison en fines tranches, Grenoble a dû composer avec quatorze jours sans match, soit autant que le nombre de buts lors de la confrontation avec Reims (10-4). Une simple coïncidence mais assurément pas la bienvenue pour ces Brûleurs de Loups qui, l'espace de soixante minutes pleines, étaient revenus en pleine lumière.

L'avenir dira ce qu'il faut retenir de cette victoire explosive face au champion de France. Sera-t-elle le point de départ d'une remontée vers les hauteurs, ou restera-t-elle la lettre morte d'une équipe orgueilleuse ? Visiblement, et c'est normal, on opte pour la première solution dans les rangs isérois. Car, plus que le score, c'est la manière avec laquelle les Grenoblois ont disposé des Champenois qui a marqué les esprits. Effectivement, on a enfin assisté à une démonstration de ce jeu collectif prôné par Dimitri Fokine, cette subtile alliance entre vitesse et rigueur que les Grenoblois n'approchaient que par séquence. Mais, cette première pierre posée, il faut aujourd'hui bâtir sur du long terme.

Avec le recul, le directeur sportif grenoblois, Jean-Philippe Lemoine, apprécie à sa juste valeur << la prise de conscience du groupe. On sortait d'un gros passage à vide. Les défaites s'enchaînant, le doute s'était insinué dans les esprits et chacun se posait des questions. Il n'est jamais facile de trouver la voie pour s'échapper d'une telle spirale négative. Il fallait que chacun se remette en cause, et cette responsabilisation est intervenue >>. Extirpés de leur léthargie, les Grenoblois savent désormais quel chemin emprunter : << Pour être performants, les joueurs doivent d'abord songer à faire les choses simplement. En respectant le système et les consignes, nous sommes parvenus à retrouver l'efficacité et la discipline nécessaires >>. C'est effectivement ensemble que les Brûleurs de Loups redeviendront une formation compétitive, << alors que, lorsque tout va mal, souligne Lemoine, chacun essaye d'en faire plus et finalement, malgré la bonne volonté, ça nuit au rendement du collectif >>. Retrouvés, mais pas encore totalement relancés, les Isérois ont meublé la trêve, << pour ne pas tomber dans le piège de la routine. En plus du travail sur la glace, nous avons rajouté des séances quotidiennes de physique, pour conserver l'acquis et, pour certains, le bonifier >>.

Une forme et un nouvel état d'esprit qu'il faudra confirmer sur l'ouvrage ce soir à Angers, face à une escouade qui, à défaut de posséder un gros effectif, s'appuie sur un gardien talentueux (Rodrigue) et quelques hommes capables de faire la différence à tout instant. Les Grenoblois, eux, devront se passer de Patrick Rolland, remplacé par Arnaud Goetz qui s'était révélé un substitut de qualité face à Reims. Par contre, Dimitri Fokine devra composer une fois de plus avec les absences de certains jeunes joueurs, retenus par leurs études, ce qui, évidemment, n'arrange pas les affaires du coach pour travailler dans la continuité.

Cela dit, les Brûleurs de Loups ont les moyens et les hommes pour bousculer les Angevins sur leur terre. A condition de ranger définitivement au placard ces erreurs d'inattention qui, mathématiquement, ont coûté si cher aux Grenoblois depuis l'ouverture du championnat.

Jean-Benoît Vigny

 

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