C'était pourtant bien parti...

 

Article du Dauphiné Libéré (19 novembre 2000).

Enfin ! Les Grenoblois ont enfin réussi à rentrer dans un match à plein régime. Pas de mise en route laborieuse, pas la moindre retenue dans l'engagement, bref tous les ingrédients susceptibles de vous mettre sur la bonne orbite étaient réunis. C'est l'atterrissage qui s'avérera nettement moins drôle pour Grenoble. Tout proche du crash même... Il fallait effectivement moins d'une minute aux Grenoblois pour ouvrir la marque. La première ligne grenobloise n'était toujours pas sortie que la défense angloye cafouillait, par Denis Perez notamment, qui, sous la pression conjuguée d'Agnel et Romain Carry (opposé hier à son frère, Nicolas), ne parvenait pas à se dégager. Ce dont profitait Koïvisto, l'homme en forme du moment, pour fusiller Raymond pris à froid. Si les Grenoblois avaient toutefois quelque mal à conserver leur emprise totale sur le match dans la foulée, ils pouvaient compter sur leur gardien, Arnaud Goetz, qui réalisait vingt premières minutes en tous points parfaites. Le temps pour lui de repousser deux tentatives très dangereuses de Larroque, et voilà Koïvisto qui chipait un palet dans la zone neutre pour partir en break et loger la rondelle sous la barre. Les Basques accusaient tellement le coup que, sur l'engagement, ils buvaient complètement la tasse, quand une action en triangle somptueuse du trio Boccard - Fleutot - Guillemard envoyait ce dernier faire trembler les filets. Clair, net et précis, tout comme les deux infériorités numériques d'affilée dont les Brûleurs de Loups se sortaient sans dommage.

Si la première période avait permis aux Grenoblois de démontrer leur nouveau savoir-faire offensif, la deuxième leur offrait l'occasion de tester l'efficacité de leur jeu en infériorité. En effet, par la "grâce" d'un sifflet bien tatillon de l'arbitre (qui oubliait de sanctionner à sa juste mesure un geste inadmissible du gardien basque), ils durent passer huit minutes (quasiment de suite) dans cette fâcheuse posture. Faut-il parler d'incapacité angloye à jouer en supériorité ? Pas sûr, car la défense iséroise sut se sortir du piège avec à-propos et justesse dans la récupération du palet. Encore faut-il souligner l'excellence de Goetz dans les buts. Lui qui se contente habituellement d'un strapontin derrière Rolland, a encore prouvé l'étendue d'un potentiel qui devrait lui permettre, à moyen terme, de revendiquer une place de titulaire.

Malgré deux occasions en face-à-face manquées par Deschaume en début de tiers, qui auraient changé la face du match comme on le verra, les Grenoblois préservaient jusque-là l'essentiel, avant les vingt dernières minutes qu'ils abordaient nantis de cette avance substantielle, à défaut d'être réellement confortable. Mais un match dure 60' et Anglet se chargeait de mettre le réveil d'entrée de troisième période. Malgré un nouveau sauvetage ahurissant de Goetz, Bilbao tombait à point nommé pour faire fructifier le rebond et ramener l'écart à deux buts. Puis à un seul sur un slap de Nicolas Carry contré, que Goetz ne voyait pas retomber derrière son dos. Stupeur avec ce retournement de situation fort improbable, qui plaçait Grenoble face à un flot d'interrogations, surtout que la réussite initiale fuyait alors Koïvisto et les siens. Et après une salve grenobloise sans succès, le plus terrible des scenarii se produisait : une contre-attaque menée par Lapinkowski pour Solaux qui, bien que ratant son tir, égalisait à bout portant. La mort subite ne donnait rien. Grenoble perdait un point. Bêtement.

Jean-Benoît Vigny

 

A Grenoble, Grenoble et Anglet 3-3 après prolongations (3-0, 0-0, 0-3, 0-0)

1100 spectateurs environ.

Arbitre : M. Benoît assisté de MM. Hours et Velay.

Buts pour Grenoble : 0'50 Koïvisto (Agnel, Romain Carry) ; 7'04 Koïvisto ; 7'34 Guillemard (Fleutot, Boccard).

Buts pour Anglet : 43'40 Bilbao (Coulombeix) ; 44'21 Nicolas Carry (Solaux) ; 58'22 Solaux (Lapinkowski).

Pénalités pour Grenoble 28 minutes, Anglet 23 minutes (plus pénalité de match à Nicolas Carry).

 

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