Grenoble s'abonne au suspens

 

Article du Dauphiné Libéré (22 novembre 2000).

Pour le retour de Pouget en Isère, la foule n'avait pas envahi Clémenceau. Si le match n'opposait que le 6è au 7è, l'enjeu était cependant de taille pour chacun, puisqu'il s'agissait de terminer la première phase sur une bonne note, après des performances en deçà des espérances. Et les Brûleurs de Loups n'ont pas raté leur rendez-vous, malgré une chaude alerte en fin de match.

Les Caennais s'étaient mis rapidement en évidence puisque Wikstrom s'enfonçait dans la zone grenobloise sur l'engagement, et était repris illégalement par Carry, qui s'en allait en prison après 8 secondes de jeu ! Mais la faute était "utile" et ses partenaires, qui tuaient cette pénalité, lui rendaient la pareille ; bien aidés également par Goetz, finalement préféré à Rolland, qui récupérera normalement sa place de titulaire, samedi pour recevoir Rouen. Une infériorité bien gérée donc, et une supériorité dans la foulée joliment menée : après un premier "écran" de Pouget devant les cages, Fleutot s'emparait du puck pour adresser une passe instantanée, à l'opposé de la glace, à Koïvisto qui se chargeait de bonifier victorieusement cette offrande. Une ouverture limpide qui plaçait les Brûleurs sur la bonne voie. Cela dit, la fin de période n'était pas particulièrement réussie, par la faute d'une maladresse dans le dernier geste de Grenoblois pourtant actifs au moment de rentrer dans la zone.

Dominateurs sans être impressionnants, les Grenoblois baissaient de régime en début de deuxième tiers. Battus dans les duels, en retard sur les palets, ils vivaient d'expédients, et se firent tout naturellement piéger après avoir regardé tournoyer la première ligne adverse. Wikstrom, intenable, se jouait du marquage pour servir idéalement Lehmusvuori placé en embuscade.

Mal engagée, cette période allait pourtant connaître un réel tournant à la mi-match car les Brûleurs de Loups parvenaient à tirer profit de deux erreurs caennaises. Alors qu'ils évoluaient à quatre contre trois, les visiteurs oubliaient de verrouiller leur zone au sortir de la pénalité grenobloise. Mal leur en prenait puisque Bonnard avait récupéré la rondelle et lançait parfaitement Koïvisto qui sortait du banc. Et, pour son premier face-à-face, il sortait la "spéciale Rami" que les spectateurs grenoblois connaissent bien, mais pas les gardiens visiteurs... Un coup à droite, un coup à gauche, et voilà le revers qui soulève le palet pour faire trembler les filets. La défense caennaise accusait le coup et commettait, 46 secondes plus tard, une relance abominable qui atterrissait dans la crosse de De Murcia, à quatre mètres des buts. Son slap instantané faisait mouche et creusait le premier écart conséquent des débats. Un avantage qui se confirmait plus encore en supériorité numérique, lorsque Lepers lançait de la bleue un puck, dévié adroitement par Agnel. Trois buts d'avance à vingt minutes du terme, soit le même écart que samedi face à Anglet, où les Basques avaient ensuite remis les compteurs à zéro en troisième période...

Et, après être restés vigilants dix minutes, sans concéder d'occasion nette, et après un temps mort demandé par Fokine pour replacer les siens dans le système, Grenoble se faisait pourtant surprendre. Lepers cafouillait son dégagement et Galmiche en profitait pour tromper, dans un boulevard, Goetz. Le spectre du scénario catastrophe se rapprochait encore quand, alors que les deux équipes évoluaient à quatre, Lahtinen tombait à point nommé pour pousser, au fond des filets, un palet qui traînait devant le gardien isérois. Fort heureusement pour les nerfs des spectateurs et de l'entraîneur isérois, Benjamin Agnel se chargeait en fin de rencontre d'éteindre l'incendie qui couvait, en faisant preuve de ténacité dans la zone offensive pour arracher un palet et s'en venir transpercer Caillou d'un tir puissant. Mais, une fois encore, Grenoble avait eu chaud. Très chaud.

Jean-Benoît Vigny

 

A Grenoble, Grenoble bat Caen 5-3 (1-0, 3-1, 1-2)

Arbitre M. Colleoni assisté de MM. Hours et Barbez

900 spectateurs environ.

Buts pour Grenoble : 5'53 Koïvisto (Fleutot) sup. num. ; 32'02 Koïvisto (Bonnard) ; 32'48 De Murcia ; 36'11 Agnel (Lepers) sup. num. ; 59'15 Agnel (Carry)

Buts pour Caen : 23'24 Lehmusvuori (Wikstrom) ; 52'07 Galmiche ; 57'06 Lahtinen

Pénalités pour Grenoble : 24 minutes (7 fois 2 minutes + 10 minutes), Caen : 24 minutes (7 fois 2 minutes + 10 minutes)

 

Retour aux articles de novembre 2000