La preuve par dix
Article de Sud-Ouest (23 novembre 2000).
Mardi soir, l'Hormadi a enfin concrétisé à la marque une domination sans partage sur sa bête noire, Viry (10-3). De bon augure avant le début de la seconde phase samedi prochain à Amiens.
L'Hormadi a tiré le rideau sur la première phase du championnat de la meilleure manière qui soit. Grâce à l'efficacité retrouvée de son trio d'attaque infernal Izaguirre-Lapinkovski-Solaux, les Angloys ont fait boire la tasse à une équipe de Viry rapidement dépassée par les évènements. Après un premier tiers-temps rondement mené, les hommes de Gordovil avaient déjà fait le break au tableau d'affichage (4-0).
Profitant d'une trouée ouverte dans l'axe central, Denis Perez, qui jouait mardi soir malgré un doigt cassé, avait défloré la marque d'un tir puissant après 7 minutes de jeu. Une juste récompense pour l'Hormadi qui avait pris son adversaire à la gorge dès le coup d'envoi et avait rapidement fait monter la pression devant les buts de Ménard.
Un siège en règle s'installait dès lors devant la cage parisienne et tour à tour le jeune Coulombeix, puis Dostal échouaient de justesse. Mais à la 11e minute, Nicolas Carry contournait toute la défense banlieusarde pour conclure victorieusement. Cinq minutes plus tard, un une-deux entre Solaux et Lapinkovski se terminait par un tir précis du premier que le second déviait dans les filets adverses.
La domination sans partage des Basques sur cette rencontre était ponctuée par un quatrième but, signé Izaguirre cette fois sur une nouvelle assistance de Solaux. Avec quatre buts d'avance au premier repos, les hommes du président Martinon avaient enfin fait mentir la logique qui les voyait habituellement en proie aux pires difficultés pour se débarrasser d'une équipe de Viry pourtant réputée la plus faible de l'Elite.
Restait toutefois à confirmer ces bonnes dispositions et à ne pas se relâcher. C'est pourtant ce qui allait se produire lors du deuxième tiers-temps. Nantis de leur confortable avance, les Angloys desserraient l'étreinte et se mettaient à balbutier leurs automatismes défensifs. Il fallait alors toute la maladresse de l'attaque parisienne, seule à plusieurs reprises face à Raymond, pour ne pas revenir à la marque.
Le réveil de Solaux
En face, Baldris était plus chanceux et marquait un cinquième but pour l'Hormadi, presque contre le cours du jeu. Viry continuait néanmoins à bénéficier de belles occasions, et sur l'une d'entre elles, Dermigny trouvait fort logiquement la faille. Un avertissement sans lendemain, car ses partenaires ne surent pas profiter davantage du faux rythme dans lequel était tombé le match et c'est au contraire Izaguirre qui poussait un peu plus l'avantage juste avant le second repos (6-1).
Tout suspense ayant disparu, le troisième tiers-temps allait dès lors se débrider à tous points de vue. D'autant que le trio arbitral y ajoutait son grain de sel en délivrant un nombre invraisemblable de pénalités pour un match resté pour le moins correct. Les deux formations étant réduites à tour de rôle, les boulevards s'ouvraient sur la glace et les raids solitaires se multipliaient.
Mô pour Viry échouait sur Raymond, puis Solaux pour Anglet s'ouvrait le chemin des cages. Son tir passait au ras, mais sur la reprise de l'action, Lapinkovski surgissait pour conclure. Le palet était à peine remis en jeu que Mô fusillait Raymond. L'Hormadi répondait du tac au tac en mettant à profit un jeu à quatre contre quatre pour prendre définitivement le large, par Izaguirre d'abord (8-2), puis Lapinkovski (9-2).
Le chaudron angloy, qui avait aussi retrouvé les couleurs de sa banda préférée en cette soirée, était aux anges devant l'insolente réussite de sa troupe et le troisième but parisien, sur un tir lointain de Mô dans la lucarne de Raymond, ne changeait rien à l'affaire.
Le public s'offrait au contraire une ultime exclamation lorsque Stanislas Solaux pleinement retrouvé dans ce match, marquait le dixième et dernier but de la soirée pour ses couleurs, au terme d'un exploit solitaire, sans la moindre assistance après avoir récupéré un mauvais dégagement.
Auteur au préalable de six passes décisives, l'ex-Rouennais était ainsi récompensé de ses efforts et pourrait bien avoir enfin trouvé le déclic qui le fuyait depuis le début de la saison. Pour l'Hormadi, ce match très performant constitue une excellente opération à la veille de la seconde phase, décisive pour l'attribution des places aux play-off de mars, et qui débute dès samedi prochain par un déplacement à Amiens.
Philippe Hemmert
Anglet - Viry 10-3 (4-0, 2-1, 4-2)
Patinoire de la Barre. 600 spectateurs environ.
Arbitre : M. Calamoneri assisté de MM. Barthe et Antunes.
Anglet : 7' Perez (Solaux) ; 11' Carry (Bilbao) ; 16' Lapinkovski (Solaux, Perez) ; 17' Izaguirre (Solaux, Lapinkoski) ; 26' Baldris (Amsellem, Dostal) ; 38' Izaguirre (Lapinkovski, Solaux) ; 48' Lapinkovski (Izaguirre, Solaux) ; 54' Izaguirre (Lapinkovski, Perez) ; 55' Lapinkovski (Solaux) ; 57' Solaux.
Viry : 29' Dermigny (Aubry, Trabach) ; 49' Mô (Roger, Brodin) ; 56' Mô (Roger, Brodin).
Pénalités : 28' pour Anglet (dont pén. de 10' à E. Manson) ; 12' pour Viry.