Les juniors donnent l'exemple

 

Article de Sud-Ouest (24 novembre 2000).

Pour la troisième saison de sa jeune existence, l'équipe juniors de l'Hormadi affiche des résultats étonnants.

Au rythme où elle avance, on se demande bien où elle s'arrêtera. Pour sa troisième saison, l'équipe juniors de l'Hormadi est en train de s'installer dans le tiercé de tête des meilleures équipes françaises. Ses derniers résultats sont d'ailleurs tout à fait éloquents à ce sujet : victoire sur les Français Volants, match nul contre Amiens, succès sur Rouen et victoire encore contre Nantes.

Et ce n'est pas le faux-pas du week-end dernier contre Viry qui change grand-chose à la donne. L'Hormadi est aujourd'hui accroché à la troisième place du classement et entend bien y rester, au grand dam des autres prétendants aux play-off, pour lesquels seuls les quatre premiers seront qualifiés.

Voilà qui en dit long sur le potentiel des jeunes pousses angloyes coachées - comme les seniors - par Karlos Gordovil. Lequel ne tarit pas d'éloges sur ses protégés. << Ils jouent la gagne et affichent une motivation extraordinaire, je suis persuadé que plus d'un parmi eux parviendra à terme à pratiquer le hockey au plus haut niveau et à intégrer l'équipe-fanion du club >>.

Filière complète de formation

C'est du reste déjà le cas pour le carré magique des Pierre-Hervé Coulombeix, Julien Hitze, Aymeric Gillet et Antoine Amsellem, régulièrement appelés en seniors cette année. << En créant une équipe juniors il y a deux ans, le club a réussi son pari de mettre en place une filière complète de formation des jeunes et il commence à en recueillir aujourd'hui les fruits >> ajoute Karlos Gordovil.

De fait, il n'existe plus aujourd'hui au sein de l'Hormadi cette rupture de jadis entre les cadets et l'équipe première, qui condamnait les ados à faire banquette ou à tourner la page. << Aujourd'hui les jeunes formés au club peuvent arriver au sommet en disputant un vrai championnat contre les meilleures équipes de l'Hexagone >> dit encore le coach.

Jeu rapide, défense acharnée, sens du collectif, esprit de sacrifice constituent les vertus développées par les juniors. Il faut y ajouter une formidable complicité entre les joueurs, qui apprécient notamment de se retrouver régulièrement autour du "pot basque" concocté par leur accompagnateur Willy.

Autant d'ingrédients qui plaisent aux spectateurs de plus en plus nombreux à se déplacer à la patinoire de la Barre le dimanche sur les coups de midi pour des matches dont le spectacle est garanti. Avec une moyenne d'âge très jeune - près de la moitié de l'effectif n'a pas 18 as - la marge de progression de l'équipe est énorme et autorise tous les espoirs.

Beaucoup de sacrifices

<< Avec notre niveau de jeu, on se trouve aujourd'hui juste derrière les grands clubs formateurs de l'Hexagone >> affirme aujourd'hui Karlos Gordovil, qui avoue un réel plaisir à s'occuper de ces jeunes, même si cela lui double son travail hebdomadaire, ainsi que le nombre de ses déplacements.

Aidé dans sa tâche par les entraîneurs des équipes de jeunes, Jean-Michel Lutaud et Jean-Yves Decock, le coach exige aussi beaucoup de sacrifices de la part de ses jeunes joueurs : << Ils doivent savoir qu'il faut beaucoup d'abnégation pour jouer au plus haut niveau. Le talent seul ne suffit pas. Il faut également le mental et surtout, travailler, beaucoup travailler, donc savoir renoncer à certaines sorties >>.

Pour certains, cela signifie aussi d'être capable de disputer deux matches par week-end, parfois à l'extérieur, quand il s'agit d'aller renforcer les rangs des seniors. Reste aussi deux autres handicaps : la disponibilité réduite de la glace pour les entraînements et l'éloignement géographique d'Anglet dans l'univers du hockey en France.

Deux problèmes identiques à ceux des seniors, mais qui prennent encore davantage d'acuité chez des juniors avides d'en découdre avec les meilleurs et de progresser. Le revers de la médaille pour une équipe rapidement arrivée à friser avec les sommets.

Philippe Hemmert

 

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