Lahtinen, l'homme du nord

 

Article de Sud-Ouest (28 novembre 2000).

Pour sa troisième saison sous les couleurs de l'Hormadi, le Finlandais est devenu un homme-clé de l'équipe angloye, dont il est désormais le capitaine-assistant.

Grand gaillard au visage lumineux, yeux d'acier sous le casque du guerrier, Vesa Lahtinen aurait du mal à trahir ses origines scandinaves. A l'entraînement comme lors des matches, ce défenseur de talent affiche de surcroît la rigueur propre aux gens venus du grand nord. Dans un pays où le hockey sur glace est le sport-roi, on a beau naître avec des patins au pied, il faut encore se battre en permanence pour conquérir sa place au plus haut sommet.

Voir du pays

Autant dire qu'un parcours professionnel au pays des mille lacs suppose non seulement du talent, mais encore beaucoup d'abnégation. Des vertus qui sont les siennes. Formé au club de Rauma, sa ville natale, dans le sud-ouest du pays, avant de jouer pendant dix ans en Elite finlandaise, Vesa Lahtinen affichait une solide expérience lorsqu'il a posé ses valises du côté d'Anglet, voici deux ans et demi, après un bref passage d'une saison à Copenhague au Danemark.

<< C'est mon ami Jarno Mansonen (NDLR : ex-joueur de l'Hormadi) qui m'avait parlé d'Anglet et de la région, j'allais avoir trente ans et j'avais envie de faire une autre expérience, j'ai sauté sur l'occasion avec l'ambition de découvrir autre chose >>. Aujourd'hui, avec son épouse Leena, Vesa ne regrette rien. << Les différences culturelles sont immenses entre ici et chez nous, dit-il, c'est justement ce qui nous attirait. Il y a de surcroît un cadre de vie tout à fait exceptionnel, avec la mer et la montagne. Nous sommes ravis de vivre ici. >>

Du coup, le couple Lahtinen a même renoncé à retourner en Finlande au moment des fêtes de fin d'année, mettant à profit cette coupure du championnat pour voir du pays. L'an passé, ils ont passé les fêtes en Normandie, chez un ami finlandais. Cette fois-ci, ils iront à Madrid. La seule chose qui viendrait à leur manquer de temps à autre, c'est la neige et ses charmes. Dans ces cas-là, la petite famille saute dans la voiture et prend la direction des Pyrénées.

<< Lors de notre premier Noël ici, il y a deux ans, cela nous avait fait drôle, alors nous sommes allés à la Mongie avec notre copain Marko Elorinne >> (NDLR : ancien joueur du club), se souvient-il. Petit à petit, Vesa a appris à aimer la France et son art de vivre, au point d'envisager éventuellement de demeurer dans l'Hexagone une fois que sa carrière de hockeyeur sera terminée. << Pour cela il faudra que ma femme, qui est puéricultrice, puisse trouver du travail, souligne-t-il, en tout cas elle et moi faisons beaucoup d'efforts pour apprendre la langue française. >>

Toujours à 100 %

En attendant, Vesa Lahtinen se donne à fond pour son équipe au sein de laquelle il vient d'ailleurs de se voir attribuer, par le coach, le rôle de capitaine-assistant. << C'est un grand honneur pour moi, et je suis très sensible au fait que l'on me confie une telle responsabilité. Cela ne changera rien à mon comportement sur la glace, car, avec ou sans cette mission, j'ai comme règle d'être toujours à 100 % de mes possibilités pour l'équipe >>.

En revanche, il entend être, davantage encore, un exemple à suivre pour les jeunes pousses du club, à l'instar de Denis Perez avec lequel il communique beaucoup. << C'est un joueur qui a une grosse expérience, nous parlons de ce qui va et de ce qui ne va pas, cela permet de régler une foule de petits détails qui améliorent notre jeu >>.

Heureux de vivre au Pays basque et de jouer à l'Hormadi, Vesa Lahtinen nourrit aussi une belle ambition pour l'équipe angloye : << Il n'y a aucun adversaire que nous ne puissions battre, dit-il, nous avons les moyens de nous hisser au plus haut niveau.

Certes nous avons un effectif moyennement étoffé, mais les joueurs qui sont là se connaissent la plupart depuis deux ou trois ans. Cette stabilité et le bon esprit qui règne au sein du club doivent nous permettre de figurer au moins dans le "top four" à la fin de la seconde phase >>.

Philippe Hemmert

 

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