Jérôme Calatrava veut se faire une place au soleil
Article de la Liberté de l'Est (30 novembre 2000).
Lancé dans le grand bain samedi face à Cergy, le second gardien de l'ICE entend prouver qu'il peut prétendre au poste de titulaire
EPINAL - Occuper la place de doublure au poste de gardien de but n'est pas évident à gérer. Souvent dans l'ombre du titulaire, il faut se tenir prêt à entrer en scène à tout moment et être performant d'emblée.
C'est pourtant le difficile pari que s'est lancé Jérôme Calatrava en août dernier, en prenant la place laissée vacante par Philippe Ranger. Pourtant, ce natif de Sarcelles a connu un parcours atypique. Subjugué dès son plus jeune âge par le hockey, il signe sa première licence à l'âge de 9 ans, à Nice. Mais, c'est dans le champ qu'il use ses premiers fonds de culotte. Après 6 mois, il enfile le costume de dernier rempart. A vrai dire, il va réaliser son rêve de gamin : garder la cage. un intérêt que Jérôme explique naturellement : << Tout petit j'ai été impressionné par l'équipement du gardien et je voulais avoir le même. >>
Ensuite, il va rejoindre les sports études de St Gervais puis de Reims, où il va faire connaissance de son actuel coéquipier, Yvan Bock. Quelquefois remplaçant en Elite il décide de s'affirmer en Nationale 1, à Strasbourg, puis tente sa chance, sans succès, au Canada, dans des ligues mineures.
Priorité au travail
Venu à Epinal pour faire jouer la concurrence avec Yvan Bock, Jérôme va payer un lourd tribut à la malchance pour ses premiers mois dans la Cité des Images. Tout d'abord, une entrée en jeu à Dijon pour l'ouverture du championnat, dans une formation spinalienne en pleine déconfiture. Puis une fracture d'un doigt qui l'éloigne de la glace à quelques jours d'une titularisation face à Cholet. Une cascade d'avatars qui va produire un électrochoc dans son esprit : << A ce moment là, je me suis dit deux choses. Soit j'arrête, soit je mets les bouchées doubles pour revenir plus fort. Cette période n'a pas été facile à vivre car j'allais avoir ma chance et prouver ce que je valais. En plus, Yvan a aligné de très bons matchs. Et j'ai décidé de me rabattre sur le travail car il n'y a que comme ça que l'on peut arriver à obtenir des résultats. >>
De retour à l'entraînement, le n°33 de l'IC Epinal va se voir enfin lancé dans le grand bain, après vingt minutes de jeu contre Cergy. Avec, à la clé une excellente prestation : << Cela fait du bien. En plus, toutes les circonstances étaient réunies pour réussir un bon match. Pour un gardien, la confiance est une chose primordiale. Si je me loupe, il n'y a personne derrière moi pour rattraper mon erreur. Ce qui m'a fait aussi plaisir, c'est de voir tous mes coéquipiers se donner au maximum pour me protéger. Et puis, jouer derrière un gars aussi fort que Vladimir Domin, ça facilite les choses. >>
Fort de ce blanchissage, l'ancien Dijonnais en redemande : << Je veux prouver que j'ai le niveau de la Nationale 1 et tenter d'avoir un temps de jeu plus important. Maintenant, j'aimerais disputer une des deux dernières rencontres avant la trêve. >>
Comme un bonheur n'arrive jamais seul, Jérôme Calatrava prodigue ses conseils auprès du hockey mineur grâce à l'obtention d'un emploi-jeune, en collaboration avec son compère Yvan Bock.