Article de Sud-Ouest (30 novembre 2000).

On vient d'entamer les prolongations et l'Hormadi bénéficie d'une supériorité numérique pour une cinquantaine de secondes encore. Les Rémois dressent le carré défensif devant leur gardien Hätinen, tandis que cinq Angloys font la passe à cinq pour trouver la faille. Mais les secondes s'égrènent en vain et puis tout bascule. Avec la fin de la pénalité, Mortas surgit du box rémois dans le dos des Orques qui n'avaient pas prévu de couverture. Le capitaine champenois réceptionne le dégagement de ses partenaires et s'en va tout seul crucifier le malheureux Raymond. C'est la mort subite, la messe est dite.

Avec ce but en or, les champions de France ont arraché la victoire mardi soir à la patinoire de la Barre, alors même qu'ils se trouvaient en difficulté et venaient de se faire rattraper à la marque dans les ultimes minutes du temps réglementaire. On n'ira toutefois pas crier au scandale, car sur l'ensemble de la soirée la victoire de Reims apparaît pour le moins logique. Les hommes de Pekka Laksola ont en effet dominé les deux premiers tiers-temps face à des Angloys étonnamment empruntés et bafouillant la plupart du temps leur hockey.

Les visiteurs avaient d'ailleurs ouvert la marque dès la 7è minute sur un slalom du petit Pousset bien relayé par le vétéran Sadoun (0-1). Reims concrétisait ainsi une meilleure organisation de jeu et une emprise progressive sur le match, tandis qu'Anglet ne parvenait pas à s'élever au niveau de ses dernières prestations. L'Hormadi restait bel et bien dangereuse, mais trop maladroite dans la finition pour parvenir à tromper la vigilance de Hätinen. A la fin du premier tiers, en supériorité numérique, ils étalaient leur impuissance en se retrouvant deux minutes durant sur la défensive.

Le réveil attendu ne se produisait hélas pas à la reprise et la banda d'Agorilla avait beau se démener, les hommes de Gordovil continuaient à passer à côté du sujet. Tant et si bien qu'à la 25è minute, Perez devait user des expédients face à Carrara lancé seul face à Raymond. C'était le penalty qu'Aimonetto ne se privait pas de transformer par un palet magistral adressé dans la lucarne angloye (0-2). Même en supériorité numérique à deux reprises, Anglet piétinait. Les mauvaises passes étaient légion, ce dont fort heureusement Reims ne profitait pas. Les Champenois rataient même le break à la suite d'un contre de Sadoun qui trouvait la transversale, puis en vendangeant un 5 contre 3.

C'était un tournant dans la partie, car le troisième tiers allait échapper aux visiteurs. Enfin plus à l'aise sur leur glace, les Orques sortaient la tête de l'eau à l'approche des dix dernières minutes. Le jeune Amsellem réveillait en effet une rencontre tombée dans l'apathie générale en glissant contre toute attente le palet sous le ventre de Hätinen à la 50è (1-2). Sur la lancée, l'Hormadi retrouvait ses automatismes et parvenait à égaliser trois minutes plus tard sur une magistrale reprise de Baldris dans l'axe (2-2). Le public exultait et se reprenait à espérer, d'autant qu'à la 58è, ses protégés bénéficiaient d'une ultime supériorité numérique. Mais les Rémois emmenaient leur infériorité temporaire jusqu'aux prolongations.

Avec le succès que l'on sait... << Nous n'avons pas eu le calme nécessaire pour contrôler le jeu >> regrettait après le match le coach, Karlos Gordovil, qui voulait toutefois positiver cette défaite : << Il y avait en face le champion en titre et nous avons su lui tenir la dragée haute, les gars se sont battus pour revenir au score, mais hélas nous n'avons ensuite pas eu de chance >>.

Philippe Hemmert

Anglet - Reims 2-3 a.p. (0-1, 0-1, 2-0, 0-1)
Patinoire de la Barre. 500 spectateurs.
Arbitre : M. Macron assisté de MM. Antunes et Juret.
Anglet : 50' Amsellem (Larroque, Dimet) ; 53' Baldris (Manson, Izaguirre).
Reims : 7' Pousset (Sadoun) ; 24' Aimonetto (sur penalty) ; 60' Mortas (Bachet).
Pénalités : 12' pour Anglet, 10' pour Reims.

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