Grenoble, terre d'accueil mondial

 

Article du Dauphiné Libéré (1er décembre 2000).

Les championnats du monde "division 1" auront lieu à Grenoble. L'occasion d'étrenner la nouvelle patinoire avec une épreuve dont les Bleus devront sortir vainqueurs pour retrouver l'élite mondiale.

Ce n'était plus qu'un secret de Polichinelle (toutefois savamment entretenu par les parties en présence), mais cette fois, il semble bel et bien que les championnats du monde se dérouleront, en avril prochain, à Grenoble. Il faut dire que les villes en lice s'étaient raréfiées avec le temps. Si Rouen avait initialement fait acte de candidature, avant de se retirer, les villes de Nice et Cannes (!) avaient été évoquées, même si ces deux cités du sud de la France ne disposent d'aucune culture hockey susceptible de donner une quelconque ampleur à cet événement. Selon nos informations, c'est mardi soir que la Ville de Grenoble a donné son feu vert au président de la Fédération Française des Sports de Glace, Didier Gailhaguet (aucun communiqué officiel ne nous est encore parvenu). Depuis de longues semaines, les deux parties négociaient dur quant au cahier des charges et aux sommes en jeu pour organiser une telle épreuve (qui réclame un budget de 5 à 6 MF). Mais les deux entités ont trouvé un terrain d'accord qui demande toutefois encore une confirmation. En effet, un représentant de la Fédération Internationale se rendra mi-décembre en Isère pour jauger les installations prévues pour accueillir les championnats du monde. Or, la nouvelle patinoire d'agglomération est encore en chantier et cet envoyé spécial de l'IIHF devra rendre son verdict alors que la glace ne recouvrira pas l'enceinte flambant neuve ! Il faudra aussi que l'instance internationale valide le fait que Grenoble ne dispose pas d'une patinoire entre 5000 et 8000 places, ce qui est contraire à son cahier des charges... Et comme il semble difficilement concevable de voir le Palais des Sports remis en glace, ces mondiaux devront se "contenter" des 3500 sièges de la nouvelle enceinte, et des 2090 de l'actuelle boulevard Clémenceau. Un frein qui ne constituera sans doute pas un obstacle à cette organisation, puisqu'il faut rappeler ici, que Grenoble accueillera l'antichambre de l'élite mondiale. L'équipe de France a en effet perdu son rang en groupe A, aux derniers mondiaux en Russie. Toujours est-il que les collectivités iséroises (mairie, Conseil général et Metro) ont assuré un soutien financier, en espérant que le public dauphinois adhère complètement à cette compétition qui, exceptée la France, n'accueille pas de nation phare du hockey.

Pour retrouver au plus vite le groupe A, leur objectif avoué, les Bleus devront terminer en tête d'un championnat à six où ils seront confrontés aux Pays-Bas, à la Pologne, la Lituanie, la Hongrie et au Danemark. Cinq équipes largement à la portée des Tricolores qui évolueront au grand complet. << Jouer à domicile, pour nous, c'est primordial, soulignait hier le manager des équipes de France, Nano Pourtier. Le danger, dans cette épreuve, c'est d'affronter des formations dont on ne sait pas grand-chose. Mais nous ne regarderons pas la valeur supposée de l'adversaire. Seule notre performance importe >>. Cette échéance interviendra après le groupe qualificatif pour les Jeux Olympiques de 2002, en février : << En Autriche, il nous faudra terminer dans les trois premiers d'un groupe de quatre, poursuit Pourtier, avec l'Autriche, donc, le Danemark et la Lettonie. C'est également dans nos cordes >>.

Avec plusieurs rassemblements cette saison, le manager des Tricolores et l'entraîneur Heikki Leime, ont voulu mettre toutes les chances de leur côté. Car la Fédération Française sait combien l'équipe de France est une locomotive indispensable au hockey hexagonal qui, sans une vitrine alléchante en groupe A, aurait tôt fait de tomber bien plus bas qu'il n'est aujourd'hui. << Nous jouerons deux matchs amicaux au Danemark dans quinze jours, avant le tournoi du Mont-Blanc, souligne Pourtier. Toutes ces rencontres nous aideront pour réussir le double challenge de cette saison >>.

Pour le public grenoblois, ces championnats du monde constituent une véritable aubaine de voir les Bleus à l'œuvre, dont certains, tels le gardien Cristobal Huet ou les attaquants Stéphane Barin, Yorick Treille et Laurent Meunier, ont grandi à Grenoble avant d'exporter leurs talents à l'étranger.

Jean-Benoît Vigny

 

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