Neckar, la muraille

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (7 décembre 2000).

Alors que les play-offs démarrent bientôt, un homme y jouera un rôle primordial. Il s'agit de François Neckar, le gardien des Scorpions. Villard-de-Lans. Demi-finale retour du championnat de France de N1. Le match est physique. Le HC Mulhouse se qualifie. Mais, François Neckar reste sur le carreau. Il manquera les deux rencontres de la finale, face à Brest. Il en garde une énorme frustration. << Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui se serait passé si j'avais joué. Mais bon, c'est du passé. >> Le meilleur moyen de cicatriser la blessure serait de remporter le titre, cette saison. Avec un François au meilleur de sa forme, tout semble possible pour un HCM qui s'est encore renforcé cette année. Tout le monde le sait, Neckar est un grand gardien. Lui aussi a confiance en lui. Son principal défaut ? << Joker ! >> s'exclame-t-il, avant d'avouer qu'il n'apprécie pas trop le jeu de loin. Sa plus grande qualité ? << Mon sens de l'anticipation. La lecture du jeu adverse est énormément travaillée dans les pays de l'Est. Je ne suis pas très grand. Il faut donc que je compense par ma souplesse et mon jeu de crosse. >>

Avec un maître

Il a eu un excellent professeur avec Peter Briza. Il l'a côtoyé en Tchéquie. Et on apprend vite avec un homme qui a été, entre autre, trois fois meilleur gardien des championnats du monde. << Il m'a appris beaucoup. Sur la glace et en dehors. Je le vois tous les ans, en Tchéquie. Nous organisons un tournoi avec des sportifs, des acteurs... >> Parmi eux figure un certain Ivan Hasek. Après s'être entraîné avec un tel gardien, progresse-t-on encore en venant en France ? François a choisi de quitter le Dukla Jihlava, le club militaire du pays, pour venir dans l'Hexagone. << J'ai bien progressé à Lyon sur le plan technique. Avec beaucoup d'entraînements, on apprend plus vite. L'expérience permet aussi de progresser. [...] La France m'a surtout permis de progresser dans d'autres domaines. Changer totalement de style de vie n'est pas toujours facile. Je m'en suis assez bien sorti depuis que je suis ici. >> Avant de venir à Mulhouse, il a joué deux saisons à Valenciennes, une à Tours et deux à Lyon. Neckar a également joué un an en Écosse. << J'ai choisi Mulhouse parce qu'en plus du hockey, cette ville me permet de poursuivre mes études (en management). J'aurais pu aller en DEL (D1 allemande). >> Aujourd'hui, il n'envisage plus de quitter la France. Il a obtenu sa naturalisation et pourrait même être sélectionné en équipe de France. La Fédération s'intéresse de près à son cas. << On ne sait jamais. Tout est possible... >>

 

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