Le HCM est un trouble-fête

 

Article de L'Alsace (8 janvier 2001).

C'est au cœur des Alpes que les hockeyeurs mulhousiens ont pu mesurer l'écart qui les sépare des grands. S'ils suscitent la jalousie, c'est qu'ils sont gênants et donc craints. Pour un soir de défaite, c'est plutôt encourageant !

Les photos jaunies par le passé, qui ornent l'entrée de la patinoire municipale de Villard-de-Lans, témoignent d'une histoire que le hockey mulhousien est en train de se construire.

Si on en juge par ces images, les Villardiens ont un siècle d'avance ! Et en vertu de cette seule donnée, le déplacement de la troupe alsacienne aurait pu donner lieu à un simple pèlerinage dans un temple du genre. Il n'en fut rien ! Les Mulhousiens ne sont pas des fidèles et encore moins des enfants de chœur. Leurs méthodes dérangent et leur potentiel inspire le respect. Sauf pour les arbitres qui, une fois de plus, ont limité l'engagement physique en sanctionnant les Alsaciens.

A trois contre cinq

Pour le hockeyeur alpin, le HCM rime avec argent. Détail curieux, c'est Villard qui détient le record de la plus belle subvention municipale du hockey français, élite comprise : 2,2 millions de francs. Question effectif, Villard est très certainement plus alpin que les Scorpions sont alsaciens. Mais avec tout le mal que se donne Claude Bauer, ce serait bien malheureux si le HCM n'était pas vendu ! Samedi soir à Villard-de-Lans, les hockeyeurs mulhousiens ont donné une impression de puissance sans être capables de la maîtriser. Ce qui s'est traduit par une multitude de fautes (56 minutes de pénalités mulhousiennes contre 20 à Villard) et une absence de concentration et de lucidité sur trois des quatre buts concédés. Exception faite du deuxième but de Bruno Maynard, enregistré en supériorité numérique, la première et la dernière réalisations villardiennes ont été inscrites dans les premières et les dernières secondes du deuxième tiers temps. Quant au troisième but, il a été marqué au moment où le HCM poussait un ouf de soulagement en récupérant ses punis après que Patrick Turcotte, Martin Roh et Patrick Pommier aient protégé, juste à trois durant 1'21", l'excellent François Neckar. Un coup du sort pas plus heureux que Patrick Turcotte, dont le tir sur le poteau pouvait changer le cours du jeu. "En six saisons en France, même en comptant celle où j'ai été champion de France avec Gap, je n'ai gagné qu'une fois à Villard, raconte le Canadien du HCM. Ici, c'est toujours particulier !" Or, quand on sait que la défense mulhousienne était privée du Finlandais Marko Elorinne, en proie à de gros problèmes gastriques et qui n'a jamais pu enfiler son équipement - la tenue du hockeyeur ne se prête pas aux urgences ! - et plus partiellement de Thomas Duménil, sanctionné par dix minutes pour méconduite, ainsi que de Marius Kostantinidis, qui s'est dispersé entre la prison (6 minutes) le coaching et la glace, il y a de quoi avoir des regrets. "Et de l'espoir, se défend ce dernier. Après ce qu'on a vu là de Villard, qui est la meilleure des équipes du groupe Sud, ces équipes sont toutes à notre portée si nous jouons bien !" Plus motivé que jamais, l'entraîneur-joueur slovaque en va jusqu'à faire preuve d'une philosophie très conquérante : "Ce soir on a perdu deux fois. La première et la dernière fois !" Comme quoi, si le HCM est revenu battu de Villard-de-Lans, il n'en est pas abattu pour autant.

Christian Entz

 

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