On a perdu l'Étoile Noire

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (22 janvier 2001).

Battus sur leur glace (3-5) par des Dunkerquois loin d'être des foudres de guerre, les Strasbourgeois, sans âme, sont tombés de haut samedi.

Comment l'Étoile Noire a-t-elle pu se liquéfier au point de devenir une proie facile pour des Dunkerquois en lutte pour le maintien ? Même Daniel Bourdages avait du mal à avancer une explication : "C'est difficile à comprendre et très inquiétant. Les joueurs se sont présentés sur la glace sans combativité, ni concentration." Pourtant, l'entame avait été quasi parfaite et ponctuée par un but d'entrée de Ryhänen. Mais le premier souci strasbourgeois a ensuite été une inefficacité surprenante devant les buts d'un Vajo il est vrai dans un grand jour. Les absences de Schuchewytsch et Hohnadel ne sauraient excuser un tel gâchis offensif qui a permis aux Corsaires du Nord de rester à flot.

C'est dans la tête

Plus tard, alors qu'ils menaient 2-0, toujours grâce à Ryhänen, les Strasbourgeois n'ont pas su dompter un début de révolte nordiste. Face à cette adversité pourtant timide, l'Étoile Noire n'a pas résisté et a laissé filer mentalement un match qu'elle se devait de remporter. Car c'est bien dans la tête que cela s'est passé. Avant et pendant le match, comme le confirme l'analyse de Frédéric Nilly, l'entraîneur-joueur dunkerquois : "Strasbourg a peut-être pris ce match à la rigolade. Et sur la glace, j'ai remarqué un peu de lassitude chez eux." Rigolade ? Excès de confiance donc. En oubliant que l'un des fondements du sport est le respect de l'adversaire, les Strasbourgeois, s'ils ont réellement succombé au pêché d'orgueil, ont commis une erreur fatale.

Contexte particulier

Lassitude ? Si elle ne constitue en rien une excuse, cette seconde thèse apparaît moins cruelle pour les hommes de Bourdages. Difficile en effet de rester continuellement sous pression dans le contexte particulier d'une compétition où l'on a peu à gagner (à part un titre honorifique) et rien à perdre (le maintien de Strasbourg ne fait guère de doute). Pour autant, l'Étoile Noire a un standing et une réputation à défendre. Cet accroc surprenant doit rester un accident. Car dans quinze jours (Strasbourg est exempt de la prochaine journée), rigolade ou lassitude n'auront pas lieu d'être au moment d'accueillir Megève.

Xavier Gillet

 

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