Un grand air de Finlande

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (2 février 2001).

L'Etoile Noire de Strasbourg présente la particularité de compter dans ses rangs quatre joueurs finlandais. Entrevue avec cette escouade blonde aux yeux bleus.

Débarrassés de leur équipement, les deux Juha (Raunio et Ebeling) et les deux Sami (Aikää et Ryhänen) sont rapidement identifiables et ne peuvent guère faire mystère de leur origine nordique. Pour les reconnaître sur la glace par un style ou une sorte de "touche finlandaise", c'est plus délicat. Explication de Juha Matti Raunio : "Notre entraîneur utilise des idées finlandaises, tchèques mais Strasbourg joue plutôt sur le modèle du Canada. Ce serait peut-être plus dur d'appliquer le jeu de l'équipe finlandaise." C'est à dire ? "Quelque chose situé entre le jeu suédois, technique, et canadien, physique et volontaire", précise Juha Ebeling qui aimerait d'ailleurs voir les Koivu, Selänne et consorts triompher aux prochains championnats du monde en avril, "parce qu'il est temps de faire cesser la fête des Tchèques" (champions olympiques et du monde en titre).

Phase d'adaptation

Concernant le hockey à la française, nos "Suomi boys" ont aussi dû s'adapter. D'abord au relatif anonymat dans lequel ce sport est confiné, même si cela peut s'améliorer, selon Ebeling : "Ici, c'est un sport un peu exotique. Mais j'espère que la France ira aux Jeux Olympiques, pour que le hockey puisse bénéficier d'une impulsion chez les jeunes." Ensuite, il a fallu se faire à des méthodes d'entraînement différentes de celles pratiquées au pays. "Chez nous, on fait beaucoup plus de musculation, de vélo. Ici, on court beaucoup", explique ainsi Raunio.

Les exploits d'Aikää

Justement, la course au play-off s'est terminée par une sacrée désillusion pour l'Etoile Noire. Pour Sami Aikää, qui multiplie les exploits dans ses buts à chaque rencontre, le début de saison y est pour beaucoup : "Nous avons commencé par quatre matches à l'extérieur, pas évidents. Pourtant, nous avons une équipe qui devrait jouer le play-off." Et qui doit se contenter du play-down, durant lequel les moments de décompression, comme lors du dernier match face à Dunkerque, sont difficilement évitables, mais pas excusables. Pour Raunio, "ce match a été joué par cinq joueurs différents, pas par une équipe."

Prometteur Ryhänen

Un faux pas à ne pas renouveler, histoire d'atteindre les objectifs fixés : "terminer premiers, gagner chaque match" assène Aikää. A titre personnel, le gardien strasbourgeois espère "encaisser le moins de buts possible. mais j'ai besoin des autres ..." Allusion malicieuse aux absences défensives qui l'ont laissé seul face aux attaquants dunkerquois. Lesquels n'ont pourtant pas le talent du benjamin des Finlandais de Strasbourg, un certain Sami Ryhänen, déjà auteur de cinq buts en trois rencontres de 2e phase. Un épanouissement sur la glace facilité par la présence de compatriotes : "C'est important pour moi d'avoir quelqu'un pour m'aider dans les conversations, lors des entraînements." A ce sujet, "Petit Sami", comme l'appellent ses collègues, ne regrette pas d'être venu à Strasbourg : "On peut devenir meilleur en jouant ici." Encore un Finlandais heureux à l'Etoile Noire.

Xavier Gillet

 

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