Inquiétudes à Mulhouse

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (19 février 2001).

La défaite samedi soir laisse bon nombre questions sans réponse. Le jeu pratiqué par les Scorpions (N1) n'est pas digne d'une équipe qui vise le titre. Le réveil s'impose.

"Ce soir, je suis triste", explique Marius Konstantinidis à l'issue du match. Son équipe vient de perdre sa deuxième confrontation de la semaine contre Épinal. "Avant mercredi (jour du match aller), raconte le coach adverse, Raphaël Marciano, cela faisait sept fois de suite qu'on perdait contre Mulhouse." Pour la première fois de la saison, le HC Mulhouse vient de s'incliner sur sa patinoire.

"J'ai peur"

"J'ai peur de la spirale, reprend l'entraîneur-joueur mulhousien. Je suis un peu nerveux." Il y a de quoi. Impériaux lors de la première phase, les Scorpions paraissent avoir perdu leur jeu, leurs vertus et leurs ardeurs depuis le début des play-offs. La défense prend l'eau, avec trois buts par match en moyenne. "Manque de discipline" et "problèmes de concentration", selon les dires de Konstantinidis. L'attaque manque de liant et d'agressivité. Et "le manque de chance" clamé par l'entraîneur n'est pas une "excuse" suffisante pour expliquer ce déficit. Sur le trois buts inscrits samedi, un est dû à une chance incroyable : rebond sur le Plexiglas puis gant du gardien... Un autre est un long tir lointain... qui aurait pu être contré. En fait, les Scorpions n'ont jamais pris à défaut la défense adverse.

Dépassés

C'est là le plus grave. Rater un but, frôler la cage arrive aux meilleurs. Se faire contrer systématiquement sur la même combinaison, n'en avoir que quelques-unes à opposer aux Spinaliens est (beaucoup) plus gênant. Samedi, les Mulhousiens n'ont pas perdu qu'un match. Ils ont laissé leurs âme et fond de jeu aux vestiaires. C'est sur la manière qu'ils se sont inclinés. Rien d'encourageant pour la suite. Villars arrive la semaine prochaine. Le HCM pointe à la 3e place et s'est fait dépasser par Épinal. L'équipe apprend la défaite - trois depuis le début des play-offs -, manque de jus et de ressort. Comme incapable de réagir aux problèmes posés sur la patinoire, ni de hausser leur niveau de jeu. Ce qui, samedi, n'aurait rien eu d'extraordinaire.

"Un problème"

Konstantinidis en est conscient : "Nous avons un problème. Et il faut faire quelque chose." Il l'a promis : cette semaine sera terrible. A l'entraînement, les joueurs vont suer leurs fautes. Et ils vont perdre des litres. "Je ne sais pas ce qui se passe mais je sais ce qu'il faut faire. On va en parler ensemble, laisser retomber toute cette pression qui nous entoure et voir ensemble ce qu'il faut faire." Il ne panique pas. "Baisser les bras n'est pas mon genre. On doit retrouver la confiance. Je sens les gars tendus. Il n'y a rien de grave encore. Ce qui compte, c'est le dernier match." Celui-là, le coach mulhousien le voit en finale. Et pour ça, il n'y a encore rien de perdu. Il y a juste de quoi être inquiet. Mulhouse vient de perdre deux fois contre Épinal et n'a pas encore pu battre Villard.

Coaching défaillant

Dernier sujet d'inquiétude : le coaching. "C'est dur pour moi. Quand je sors de la glace, je dois encore crier mes consignes et aller parler aux joueurs." Histoire de les recadrer un peu. "Après, je dois retourner su la glace. C'est fatigant." Et cela peut avoir des ratés. Samedi soir, le Mulhousien a loupé les deux. Sur la glace, il n'a pas réalisé son (grand) match habituel. En dehors non plus. Exemple parmi (tant) d'autres : cette sortie de prison trop hâtive de Pommier qui causera une double infériorité numérique... et un but spinalien. Le système mulhousien d'entraîneur-joueur a connu de sérieux loupés. Pour des conseils, Konstantinidis peut demander aux Spinaliens : Marciano a appris à corriger ses erreurs depuis le début de saison. Aujourd'hui, il est rodé, lui.

Serge Bastide

 

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