Rendez-vous avec l'Hormadi

 

Article de Sud Ouest (6 mars 2001).

Une victoire contre Angers ce soir (20 heures) qualifierait l'Hormadi pour les demi-finales du championnat de France. Pour la première fois de son histoire.

Au rythme où les réservations fonctionnaient hier, la patinoire devrait être pleine comme un œuf, ce soir, du côté de La Barre. Le public ne s'y est pas trompé en effet. Les supporters de l'Hormadi ont bien senti que leurs protégés étaient en train de flirter avec un exploit historique : une qualification pour les demi-finales du championnat de France, la première de toute l'histoire du club, quatre ans à peine après avoir accédé à l'Elite du hockey sur glace français.

Les deux victoires rapportées d'Angers ce week-end, à l'issue des deux premières manches de ce quart de finale, ont en effet réveillé la ferveur d'un chaudron basque qui ne demande qu'à entrer en ébullition. On avait déjà pu s'en rendre compte lors de l'ultime journée de championnat, disputée voici deux semaines face au leader, Rouen. On le vérifiera sans doute encore ce soir. Quand l'Hormadi est sur une dynamique de victoire, et qu'elle est porteuse d'émotion, elle retrouve très vite un public qui sait la soutenir.

"Pour moi, la première des réussites ce soir, ce sera avant toute chose de voir si les gradins de la patinoire sont bien remplis comme on peut l'espérer, cela signifiera que le club est dans le vrai et ce sera alors à nous de répondre présent" faisait remarquer hier Karlos Gordovil.

Avantage psychologique

Un coach tout sourire après le double succès glané à Angers vendredi et samedi : "C'est la première fois qu'Anglet remportait une victoire dans des play-off et pour le coup, elle en a gagné deux. Mais nous devons maintenant aller plus loin et assurer notre qualification. Pour cela, le rôle du public sera déterminant".

Conscients d'avoir pris un avantage psychologique sur leur adversaire, conscients aussi d'écrire une des plus belles pages de l'histoire du club, les joueurs savent néanmoins qu'il leur faudra livrer un véritable combat face à des Angevins qui accepteront mal de quitter la compétition sans avoir jeté toutes leurs forces dans la bataille. "Il ne faut pas se faire d'illusions, Angers sera à 120% ce soir" remarque pour sa part Denis Perez, le défenseur international de l'Hormadi. "Les Ducs sont libérés de toute pression et n'ont plus rien à perdre, ce qui va les rendre d'autant plus dangereux. A nous de jouer intelligemment le coup, de rester calmes et concentrés, afin de ne pas leur laisser la moindre chance de revenir dans la course".

Pour négocier au mieux cette situation on ne peut plus favorable - et totalement inédite dans les annales - les joueurs des présidents Martinon et Bédère disposeront de tous leurs arguments.

Ils sont revenus avec de nombreux bobos de ces deux premiers engagements en terre angevine, mais pas de quoi rester sur le flanc.

Tout le monde sera donc sur la feuille de match au coup d'envoi, ce qui n'est pas le cas dans le camp d'en face, où les deux attaquants vedettes - par ailleurs ex-Angloys Sébastien Oprandi et Roger Dubé sont "out" pour cause de blessure.

"Les joueurs savent qu'ils ont réalisé quelque chose d'important et ils ont pleinement confiance en leurs possibilités, pour autant ils restent réalistes et conscients qu'il reste encore beaucoup à faire" souligne Karlos Gordovil, prêt comme sa troupe à ne pas lâcher le moindre pouce de terrain. "C'est vrai qu'une victoire ce soir propulserait le club dans le carré du hockey français. Ce serait non seulement historique, mais constituerait la consécration d'Anglet comme place-forte de ce sport dans l'Hexagone.

Philippe Hemmert

 

Trois questions à Derek Haas

Entraîneur des Ducs d'Angers

Comment expliquez-vous votre double échec à domicile lors des deux premiers matches ?

Lorsque l'on mène 3-0 lors du premier match, on croit que l'affaire est dans la poche et on se relâche. Les consignes sont moins bien respectées et on laisse l'adversaire revenir dans le match pour finalement se faire coiffer sur le fil. Lors de la seconde rencontre, samedi soir, c'est l'indiscipline qui nous joue un mauvais tour. On se laisse énerver par les décisions arbitrales et on ne joue plus comme on a prévu de le faire. Je dois dire que, sur ce second match, Anglet a bien mieux joué le coup que nous.

Quel est l'état d'esprit de votre équipe avec ce handicap de deux points ?

Il est clair que tout le monde est très déçu. Cela dit, la défaite fait partie de la loi du sport et, si on est professionnel, il faut savoir réagir. C'est pourquoi nous venons à Anglet avec la ferme intention de gagner et de renverser le bras de fer. Si nous n'avions pas cette motivation, ce ne serait même pas la peine que nous fassions le déplacement. Notre objectif est clair : il s'agit de faire un résultat ce soir et de gagner ensuite les deux autres matches.

Vous croyez qu'Angers a les moyens de renverser la vapeur ?

Tout à fait. D'ailleurs, sur l'ensemble de la saison, je constate que nous avons mieux réussi conter Anglet à l'extérieur qu'à domicile. Cela nous donne de bonnes raisons d'y croire. Samedi dernier, nous nous sommes pénalisés nous-mêmes par de trop nombreuses "prisons". Mais, en revanche, nous n'avons pas pris le moindre but quand nous étions à cinq contre cinq sur la glace. Ce qui veut dire que, quand on joue à fond et qu'on respecte les consignes, tout fonctionne. Disons que, dans cette confrontation, c'est l'équipe la plus disciplinée qui l'emportera. Sur les deux premières rencontres, c'est Anglet qui aura été le plus performant dans ce domaine. Mais nous comptons bien être les plus forts ce soir.

 

Retour aux articles de mars 2001

Retour à la liste des articles