Un moindre mal

 

Article de l'Est Républicain (26 mars 2001).

Les Spinaliens ont été bien plus blessés par la réaction de leurs supporters que par la défaite, sans incidence, enregistrée samedi soir.

EPINAL - Les Spinaliens étaient à côté de la plaque samedi soir. Certains l'auraient parié d'avance. Face à une équipe de Clermont sérieusement remontée à l'idée de se savoir encore dans la course aux demi-finales, les Dauphins se sont laissés marcher sur les pieds. "Nous nous sommes laissés bercer par le fait de nous savoir déjà qualifiés. Pendant deux tiers-temps nous nous sommes totalement loupés. La preuve que dans cette division quand on se troue, quelque soit l'équipe qui est en face, elle sait en profiter."

Après coup, Féfé analyse la rencontre de façon posée. "On sait très bien que c'est le genre de choses qui peut arriver une fois dans une saison. C'était aujourd'hui (lire samedi)."

Jusqu'alors, seuls les Mulhousiens étaient venus s'imposer à Poissompré cette année. Un bail. Les Spinaliens n'avaient pas enregistrés une seule défaite à domicile depuis. Invaincus à la maison durant les play-offs jusqu'à samedi soir. Plutôt flatteur.

Les Spinaliens sont passés à travers. Les supporters aussi. Les joueurs en ont gardé un goût particulièrement amer. Et quelques chants vindicatifs résonnaient encore dans les oreilles, du côté du vestiaire. Ces mêmes refrains que les supporters réservent d'ordinaire à l'équipe d'en face. Les Spinaliens les ont pris comme une belle baffe. "Mais ils sont où... Mais ils sont où... les Spinaliens..." "Zéro, zéro, zéro, zéro..."

La mémoire courte

Sans compter les sifflets. Les huées. Les pouces vers le bas. L'un des rares à avoir été épargné était Mikhaïl Kozlov, appelé comme le sauveur par un public dont le seul souci était de voir son équipe s'imposer. Sans tenir compte de certaines évidences. "Mikhaïl Kozlov ne sera plus là pour les demi-finales. Il faudra faire sans lui. Il fallait remettre Nico (Martin) dans le bain, il n'a quasiment pas joué depuis le début de saison." Féfé a succombé à l'appel du public et lancé le héros du jour qui a donné l'impulsion d'orgueil que le public attendait.

Des supporters qui avaient la mémoire bien courte. Qui avaient oubliés combien de soirée de gala les Spinaliens leur avaient offertes. Combien de fois les joueurs les avaient remerciés pour leur soutien. Et qu'ils assisteront quoi qu'il arrive aux demi-finales grâce à une deuxième place encore d'actualité. Autant de bonnes raisons pour que, dans les vestiaires, la morosité soit doublée face à ce comportement peu commun. "Les gars l'avaient vraiment en travers de la gorge" lâchait après coup Nicolas Martin. "Nous n'avons pas compris pourquoi. Ce dont nous avions besoin c'était plutôt des encouragements et du soutien..." Une évidence. Guillaume Chassard était l'autre rescapé de la soirée par le biais d'un classement des étoiles (meilleurs joueurs) du jour dont il semblait être le seul à avoir reçu les honneurs de la tribune. Mérité. Cependant, il est clair que l'absence de Kozlov risque de peser. Là aussi le constat d'évidence est de mise, mais, Marciano ne pourra faire autrement.

Les phases finales se joueront sans lui. Les joueurs en ont pris conscience et mettent tout en œuvre pour faire sans. Un réel soutien des supporters devrait pouvoir les aider à s'en passer.

Jean-Christophe Pignon

 

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