"Lundi, on aura tranché !"

 

Article de L'Alsace (11 avril 2001).

Finaliste de la Nationale 1 contre Villard hier soir et samedi, le HC Mulhouse a exprimé sa volonté d'accéder en Elite. Mais Claude Bauer, son président, ne s'engagera qu'avec le soutien de la Fédération et de la Ville de Mulhouse, et sans pouvoir laisser traîner les choses.

Claude Bauer est une homme qui sait faire preuve de patience, même si, pendant les heures qui ont précédé cette finale aller du championnat de Nationale 1, hier soir à Mulhouse face à Villard, le président du HCM ne tenait pas en place. L'excitation provoquée par ce nouveau sommet du hockey dans la métropole haut-rhinoise, bien sûr, mais aussi la proximité des échéances avant lesquelles il faudra décider de l'avenir immédiat du club : les engagements en championnat Elite pour la saison 2001-2002 devront en effet être parvenus à la FFSG (Fédération française des sports de glace) dimanche au plus tard. Le HCM y a droit, en vertu de sa place de finaliste de N1, et parce qu'il a la volonté - l'obligation ? - de franchir une nouvelle étape, puisque le club "n'a pas trop envie de jouer une énième année en N1". Mais le hockey mulhousien ne veut prendre aucun risque, ne tient pas à écrire un nouvel épisode du feuilleton "la course au déficit" qui a trop souvent défrayé la chronique par le passé dans le milieu professionnel. Pour assurer la saison à l'échelon supérieur, le club a tablé sur un budget en augmentation de 900 000 francs environ (de 3,5 à 4,4 MF). Il a obtenu l'assurance d'une rallonge du Conseil régional (de 100 000 F) mais hier soir, Claude Bauer n'avait obtenu aucune confirmation formelle de l'aide exceptionnelle annoncée par la FFSG en faveur des promus (250 à 300 000F), ni de la Ville de Mulhouse, pour un partenariat municipal passant de 900 000F à 1,4 millions de francs. "Nous avons déjà fait savoir que sans cette aide, nous ne viendrons pas. J'attends donc un fax de confirmation samedi ou dimanche. Lundi, on aura tranché !"

Après le Palais des sports et la piscine olympique...

Cette hausse du budget ne résulte pas d'une augmentation de la masse salariale (elle est plafonnée à 3 MF en Elite), mais des frais de fonctionnement inhérents à un championnat plus long. "En N1, le salaire annuel hors charges d'un joueur étranger est de 130 ou 140 000 francs, exception faite pour quelques stars. Les jeunes Français, comme les champions du monde juniors par exemple, rechignent à évoluer en N1, mais sont prêts par contre à jouer en Elite pour 50 ou 60 000 francs annuels hors charges. Paradoxalement, on peut donc construire en Elite une équipe plus complète et meilleure qu'en N1 avec le même budget", explique Claude Bauer. Si, comme on peut le penser, le HCM réunira les conditions encore manquantes pour franchir le pas, il lui restera à trouver à moyen terme des infrastructures répondant à ses besoins et ceux de son public. Une finale comme celle qui s'est disputée hier a déjà démontré que la patinoire de Mulhouse serait trop petite en maintes occasions si le hockey mulhousien était appelé à jouer au sommet de la hiérarchie. Par ailleurs, la transformation du Palais des sports et le projet d'une nouvelle piscine olympique n'auraient-ils pas fait des envieux autour de la glace ? "Nous ne sommes pas demandeurs, s'empresse de répondre Claude Bauer. Mais il est vrai que le maire, Jean-Marie Bockel, a évoqué récemment l'idée d'un nouveau site implanté dans la communauté des communes, ou d'un doublement de la piste, ce qui permettrait à la fois d'augmenter sensiblement la capacité d'accueil pour le public et de multiplier les créneaux horaires, notre préoccupation essentielle, que nous devons partager avec les écoles, les séances publiques et le patinage artistique. L'avenir nous dira si le hockey mulhousien, qui est désormais bien ancré dans les habitudes, nécessite d'autres installations". L'avenir, c'est dès lundi sans doute ?

Gilles Legeard

 

Konstantinidis raccroche

Article de L'Alsace (11 avril 2001).

L'entraîneur-joueur des hockeyeurs mulhousiens, Marius Konstantinidis, passe pour de bon derrière la barrière. Le Gréco-slovaque a convenu avec son président Claude Bauer d'assumer à plein temps la tâche d'entraîneur pour la saison 2001/2002. "Je suis triste et content ce soir a-t-il lâché les yeus embués hier à l'issue de la rencontre face à Epinal. Je vais mettre fin à 30 ans de hockey comme joueur sur la glace samedi. Je vais déjà pleurer en rentrant chez moi".

 

ÉCHOS SUR GLACE

Vente aux enchères de maillots. Suite à une demande des supporteurs, Claude Bauer, le président du HCM, a envie d'organiser une vente aux enchères d'un jeu de maillots complet. Une soirée exhibition avec entrée gratuite aurait ainsi lieu le samedi 21 avril à partir de 17h30 à la patinoire de l'Illberg, et ce quelle que soit l'issue de la finale.

Des spectateurs pas comme les autres. Lors de leur entraînement de mi-journée hier avant la rencontre, les Scorpions ont vu la présence de spectateurs villardiens. Il s'agissait en l'occurrence de l'équipe des Ours arrivée le matin à Mulhouse.

Un arbitre mulhousien à Epinal. Samedi, les Mulhousiens seront représentés non seulement pour la finale avec les Scorpions à Villard-deLans, mais aussi lors de la petite finale entre les Dauphins et les Aigles de Saint-Gervais sur la glace d'Epinal avec Nicolas Charmillot, juge de ligne-arbitre. Il s'agit du plus jeunes arbitre de l'Hexagone.

Ryser toujours à Viry. Selon l'entourage du club de Viry, club Elite dont Pascal Ryser était devenu l'entraîneur après son écart du HCM, le Suisse est reconduit dans ses fonctions pour la saison prochaine.

La faute à Isabelle. Le Canadien Patrick Turcotte a disputé son dernier match hier soir à Mulhouse après trois saisons au service des Scorpions. La raison de ce départ est toute simple: son épouse Isabelle, employée à la Mairie de Gap, arrivait en fin de congé sabbatique.

Objectif Zurich. Plus de deux heures avant le match, les premiers spectateurs ont pris possession des gradins pour une soirée qui a battu le record d'affluence de la patinoire de l'Illberg. Pascal Heintz, l'un des anciens du HCM qui était déjà là quand il n'y avait que cent spectateurs, voit beaucoup plus loin : "Zurich est tout près. Et là-bas, il y avait 15000 spectateurs pour Suisse-France".

Escalade en solo. Les Ours ont laissé peu d'espace aux Scorpions sur la glace. Dans les gradins, les spectateurs, qui avaient même envahi les escaliers d'accès, ont posé le même problème à Gérard Cronenberger. Le cameraman de France 3 a dû lever la jambe et grimper sur le public pour trouver sa voie. Gérard revendique cette première en face nord.

G.L. et C.E.

 

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