Pommier dégoûté

 

Article de L'Alsace (20 avril 2001).

Silencieux depuis son éviction du Hockey club de Mulhouse, l'ex-défenseur des Scorpions revient sur les coulisses de sa saison 2000/2001.

"Je ne suis pas parti de mon propre gré, mais c'est bien Bauer qui a voulu me mettre dehors avec une charte morale qui me pénalisait en particulier". Patrick Pommier tient à rappeler les faits qui ont eu lieu au début de l'année 2001, tout en précisant : "En 15 ans d'expérience, c'est la première fois que ce type de charte est accepté en cours de saison par les joueurs. Je suis dégoûté de m'être fait virer pour cette raison". Au-delà, de son amertume, l'ancien défenseur des Scorpions voyait le Hockey club de Mulhouse finir la saison 2000/2001 champion de France. "Avec l'effectif que nous avions, je reste persuadé que nous aurions pu faire une saison comme Besançon (champion de Nationale 2 avec aucune défaite au compteur). C'est dommage". En dehors des Scorpions, Patrick Pommier s'investit encore dans le hockey mulhousien au niveau de la formation des jeunes de l'Association du développement du hockey mineur à Mulhouse (ADHM). "Si je m'étais seulement contenté de jouer au hockey et prendre le salaire, tout se serait bien passé. Là, on m'a reproché mon investissement au niveau du hockey mineur alors qu'on m'y avait mis en place". Malgré sa rancœur, Patrick Pommier regrette certains bons moments. "Je suis arrivé à Mulhouse pour relever ce gros challenge de développer le club. Il y avait un esprit de famille, on mangeait ensemble. Mais les joueurs à la mentalité professionnelle l'ont cassé". Patrick Pommier ne dissocie d'ailleurs pas professionnel de "mercenaire d'étranger". "J'en ai marre de ces joueurs qui ne viennent que pour l'argent. Les clubs, qui basent leur politique sur l'argent, ne durent que quatre ans comme Chamonix ou Caen récemment. Sans devenir parano, lorsque des joueurs, qui détiennent un pouvoir et parlent tchécoslovaque dans les vestiaires, donnent nos noms sans qu'on sache de quoi ils parlent, cela créée une ambiance malsaine. Et puis Mulhouse a démontré cette saison qu'avec neuf étrangers, on n'est pas le meilleur". Avant de préciser : "on va dire que je suis nationaliste, mais si je vais en Allemagne et que je ne parle pas allemand, on va me rejeter". Une grande partie du groupe a de toute façon déçu Patrick Pommier, dont le franc-parler ne fait pas l'unanimité. "Le capitaine est là pour défendre les joueurs et non pas imposer le discours du président. Les Français se battent pour être le meilleur derrière les étrangers, qui sont bien avec le président. Pour cette raison, j'ai baissé les bras cette saison car j'ai perdu le plaisir de venir m'entraîner". Désormais, le futur de Patrick Pommier passe sous d'autres cieux dont il ne connaît pas encore la destination. "Mon avenir est incertain. Après avoir vécu de ma passion, je pense assurer mes vieux jours. Mais j'ai encore l'envie. Je peux jouer dans la région de l'Est, à Besançon, Dijon, Epinal ou Strasbourg par exemple. Ou alors traverser la France". Malgré tout, le Lyonnais d'origine est encore prêt à faire des sacrifices pour sa passion.

Gilles Legeard

 

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