"Que tout rentre dans l'ordre"

 

Article de Sud Ouest (20 juin 2001).

Edouard Martinon, le président de l'Hormadi, espère que l'assemblée générale extraordinaire prévue ce soir permettra au club de se remettre en bon ordre de marche en vue des prochaines échéances sportives.

LA SITUATION. Réclamée au plus fort de la tourmente qui a secoué l'Hormadi à la fin de la saison sportive, en avril dernier, l'assemblée générale extraordinaire, qui aura lieu ce soir à la patinoire de la Barre, tombera finalement à point nommé pour une autre raison : l'indispensable modification des statuts de la SA Anglet Hormadi Elite en SASP (société anonyme à statut sportif). Pour autant, on y rendra compte également, aux actionnaires, des décisions prises lors de la crise, avec l'espoir de mettre un point final à toute cette affaire. Enfin, on y présentera le profil de l'équipe version 2001-2002. Explications avec le président Martinon.

SUD OUEST - L'assemblée de ce soir ne fera pas l'économie d'un retour sur les évènements d'avril. Comment allez-vous justifier les choix du conseil d'administration au plus fort de la crise ?

Edouard Martinon - Il faut, pour cela, rappeler ce qui s'est passé. Les membres du conseil d'administration ont, à l'issue de la saison sportive, auditionné l'ensemble des joueurs, dont la quasi-totalité était en fin de contrat, afin de connaître d'une part leur sentiment sur la saison écoulée, d'autre part leurs projets. De ces discussions est revenue comme un leitmotiv un souhait de changer d'entraîneur, émanant en particulier des joueurs français, tandis que les étrangers restaient très en retrait de cette remise en cause. Après réflexion, nous avons décidé de renouveler notre confiance à Karlos Gordovil, dans la mesure où on pouvait difficilement considérer qu'il soit étranger à l'arrivée de l'équipe en finale du championnat de France cette année. Le club a indéniablement franchi un cap depuis trois ans et on ne peut lui enlever le mérite à celui qui en a assuré l'encadrement technique pendant toute cette période. Enfin, nous n'avons pas voulu créer une situation dans laquelle ce sont les joueurs qui décident, et non plus les dirigeants. Il en va de la bonne marche d'un club, comme d'une entreprise.

C'est le cap que nous avons tenu tout au long de cette affaire. Nous l'avons dit et redit et nous le redirons ce soir encore.

"Seuls sept joueurs n'ont pas renouvelé leur contrat"

S.O. - A l'arrivée, certains joueurs ont mis leur menace de quitter le club à exécution. Comment avez-vous géré cette situation ?

E.M. - Tout se résume à un chiffre. Au plus fort de la crise, on nous a mis sous la pression d'un départ massif et on a longtemps évoqué un collectif de quatorze joueurs en désaccord avec l'équipe dirigeante. Or, je constate aujourd'hui que nous avons en tout sept joueurs n'ayant pas renouvelé leur contrat. Est-il besoin de préciser que certains sont partis, comme à chaque inter-saison, pour de simples motifs financiers, en profitant d'une offre plus alléchante émanant d'ailleurs ? Et puis, je dois rappeler ici un autre élément : il y a plusieurs joueurs dans le lot auxquels nous n'avions de toute façon pas prévu de proposer de prolongation de contrat. Cela tout simplement dans le souci de faire évoluer le niveau de l'équipe et, de fait, nous bénéficierons cette saison de l'arrivée de plusieurs joueurs de talent. Le recrutement est aujourd'hui quasiment bouclé et l'équipe qui sera présentée ce soir aux actionnaires aura à notre sens un visage compétitif.

S.O. - L'autre point à l'ordre du jour porte sur la transformation des status de l'Anglet Hormadi Elite. Qu'en est-il ?

E.M. - Lors de la constitution de l'été dernier, le conseil d'administration avait opté pour une SASP (société anonyme à statut sportif) fraîchement mise en place par le législateur. Or, comme les décrets d'application du texte ont tardé à sortir, nous nous sommes rabattus à titre provisoire sur un statut de société anonyme classique. Aujourd'hui, le décret étant là, nous pouvons enfin envisager de passer en SASP, sachant que ce statut est tout particulièrement adapté aux clubs sportifs, dans la mesure où il autorise notamment un subventionnement et prévoit le bénévolat des dirigeants. L'affaire n'est toutefois pas simple, car le droit n'autorise la transformation d'une SA qu'après deux années d'existence. Il nous faut donc, lors de l'assemblée de ce soir, mettre en place un système progressif et envisager des solutions transitoires.

"Nous avons supprimé la fonction de manager, elle n'était pas viable économiquement"

S.O. - Indépendamment de ce problème juridique, vous envisagez également une remise à plat des structures de fonctionnement du club. Qu'est-ce qui est prévu ?

E.M. - Il est indispensable, après l'année que nous avons vécue, d'instaurer une continuité des structures, indépendamment des personnes qui sont aux commandes. Nous avons trop souffert d'un fonctionnement centré sur un seul dirigeant, ce qui est forcément pénalisant le jour où celui-ci s'en va. L'objectif est cette fois de clairement répartir les tâches au sein du conseil d'administration, sous forme de délégations partagées entre des responsables assumant parfaitement leurs tâches. Dans la même optique, nous avons décidé de mettre un terme à la fonction de manager - ou plus exactement de directeur tel que le prévoit une SA - qui était occupée par Denis Perez. L'expérience nous a en effet prouvé qu'elle ne se justifiait pas à notre échelle et surtout qu'elle était beaucoup trop onéreuse pour être viable économiquement. C'est du reste un constat qu'ont fait d'autres clubs qui s'étaient lancés dans cette initiative. Dans la mesure où l'intéressé avait fait part de son souhait de quitter l'Hormadi, nous avons trouvé un accord de séparation à l'amiable avec lui.

S.O. - Les modifications vont-elles également toucher l'encadrement technique ?

E.M. - Tout à fait, et nous avions eu de longues discussions sur la question avec Karlos Gordovil. Nous n'avons pas voulu rester insensibles à certaines critiques émises par les joueurs en partance et tiré des leçons positives de tout ce qui s'est passé.

Il y avait notamment le souci de voir l'entraîneur encore plus présent aux côtés des joueurs de l'Elite et à l'écoute de leurs préoccupations au quotidien. De ce fait, nous lui avons demandé de se recentrer en exclusivité à ce niveau et de ne plus s'investir également, comme par le passé, dans le coaching des juniors. C'est une redéfinition de sa mission, elle nous paraît essentielle au moment de fonder un nouveau groupe. Là, comme sur d'autres plans, nous souhaitons que les choses rentrent dans l'ordre et soient claires pour tout le monde. L'assemblée de ce soir doit nous permettre de repartir du bon pied en prévision des prochaines échéances sportives.

Recueilli par Philippe Hemmert 

 

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